Passer au contenu

Le rachat d’ARM par Nvidia ne sera pas un long fleuve tranquille

Autorités de la concurrence sourcilleuses notamment en Chine, Royaume-Uni désormais isolé qui regarde le deal plus en détail, concurrents qui intriguent dans l’ombre : le deal ARM/Nvidia est loin d’être bouclé…

Annoncé en septembre dernier pour 33,7 milliards d’euros (40 milliards de dollars), l’accord de rachat d’ARM par Nvidia n’est pas près de se réaliser cette année. Dans un long article récapitulatif, le quotidien économique asiatique NikkeiAsia dresse le nombre de barrières qui attendent Nvidia avant de pouvoir ingérer le spécialiste anglais de la conception de puces.

Vu la prédominance d’ARM dans toutes les puces, mobiles ou non, le deal va d’abord devoir passer le cap des autorités de la concurrence. La première barrière étant en Chine, où l’Administration d’état pour la régulation des marchés (SAMR) a son mot à dire. Et son verbe est puissant : c’est l’autorité chinoise qui avait fait capoter le rachat du néerlandais NXP par l’américain Qualcomm, en faisant traîner la procédure. Et puisque le gouvernement a des billes dans les 49% de la division ARM China, la SAMR a clairement du poids.

La voix de l’autorité chinoise pourrait, selon NikkeiAsia, servir aux autres autorités (Européennes, Britanniques, Américaines) à se mettre au diapason. Même aux USA, la FTC ne laisse pas carte blanche à Nvidia, à qui elle a demandé en décembre dernier de donner plus de détails. Côté britannique, outre l’appel du fondateur d’ARM à bloquer le deal, dans l’ère post-Brexit la perte de la gouvernance d’un fleuron mondial pourrait contraindre les autorités à être, au final, moins conciliantes.

À cela s’ajoutent des pressions de l’ombre : selon plusieurs sources médiatiques compilées par NikkeiAsia, de nombreuses entreprises dont Intel et Qualcomm seraient activement au travail pour faire annuler le rachat, tant aux USA qu’à l’étranger…

Nvidia et ARM avaient annoncé lors de la signature de l’accord que le rachat pourrait prendre 18 mois avant d’être finalisé, preuve qu’ils s’attendaient à des résistances. Le risque étant que ces dernières pourraient s’avérer trop fortes, même pour la volonté de Nvidia. Il faut dire que la position d’ARM est unique et que perte potentielle de sa neutralité pourraient être catastrophique pour de nombreux acteurs des semi-conducteurs.

Source : NikkeiAsia

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.