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Le gouvernement veut faire de Paris la capitale mondiale de la tech… le temps d’une semaine

Assurant la présidence du G7 cette année, le gouvernement a fait du numérique et de sa régulation une des priorités de l’agenda politique mondial. Il multiplie les initiatives pour lutter contre la haine sur Internet, sous toutes ses formes. Mercredi 15 mai sera une journée de mobilisation mondiale, à Paris. 

Faire de la France un État pivot pour réguler la toile, c’est l’ambition affichée du gouvernement d’Emmanuel Macron. À partir d’aujourd’hui, mercredi 15 mai, plusieurs acteurs clés du numérique d’envergure mondiale sont attendus en France. Pour quelques jours, Paris se rêve en capitale mondiale de la tech.

« L’appel de Christchurch » contre le terrorisme

Le président français reçoit, mercredi 15 mai, la première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, pour lancer l’« appel de Christchurch » contre le terrorisme et l’extrémisme violent en ligne. Faisant écho au massacre de Christchurch du 15 mars diffusé en direct sur Facebook, cette charte s’adresse à la fois aux États et aux géants du numérique.

Le roi Abdallah de Jordanie, le président du Sénégal Macky Sall, le roi Abdallah de Jordanie, les Premiers ministres de Norvège, du Canada, du Royaume-Uni et de l’Irlande, et des représentants de géants du numérique tels Jack Dorsey, le PDG de Twitter, seront présents pour lancer cet appel. Pour remplacer Mark Zuckerberg qui ne sera pas à Paris, Facebook sera représenté par Nick Clegg, devenu vice-président chargé des affaires globales et de la communication.

« Si nous voulions un changement systémique, il fallait apporter une réponse mondiale à un réseau mondial. Nous cherchons à rassembler des gouvernements, mais aussi des entreprises de technologie […] pour tenter d’établir un plan d’action à long terme » a déclaré Jacinda Ardern dans une interview au Monde publiée mardi 14 mai.

« L’objectif est de se donner des axes de travail pour l’avenir » notamment en termes de « réactivité aux incidents » et de « collaboration » entre les différents acteurs, plates-formes, États et société civiles, explique de son côté l’Elysée. Même avant la formalisation de l’« appel de Christchurch », Facebook a annoncé, mardi 14 mai, restreindre sa fonctionnalité de live streaming

Le G7 à l’assaut du numérique

Mais les ambitions internationales françaises ne s’arrêtent pas là. Le même jour, les ministres chargés du numérique du G7 plancheront à Bercy autour du secrétaire d’État chargé du Numérique, Cédric O, sur un projet de charte contre la haine en ligne, que la France voudrait faire adopter lors du sommet des chefs d’États et du gouvernement du G7 qu’elle présidera à Biarritz du 24 au 26 août.
L’Australie, l’Inde et la Nouvelle-Zélande, ainsi que trois organisation multilatérales (ONU, UNESCO et l’Organisation internationale des télécommunications) sont également invités à cette réunion informelle.

La portée de cette charte prévue pour cet été sera plus grande puisqu’elle veut lutter contre les contenus manifestement haineux et illégaux, et pas se limiter au terrorisme comme l’« appel de Christchurch ». Les trois axes de travail seront : la responsabilisation des plates-formes, le développement des IA et leur apport dans la lutte contre les inégalités et le renforcement de la confiance dans les technologies et infrastructures numériques. 

Un cadre international qui se veut complémentaire à la législation portée par la députée Laetitia Avia (LREM) contre la haine sur Internet encore en débat à l’Assemblée nationale. 

Jack Ma à la table présidentielle

Le 15 mai, c’est aussi la deuxième édition du sommet « Tech For Good ». Le dîner de clôture au Palais présidentiel sera l’occasion de partager les conclusions de cet événement qui rassemble plusieurs dizaines de dirigeants et patrons internationaux autour de la question : comment la tech peut servir le bien commun ?

Jack Ma (Alibaba), Ken Hu (Huawei), Virginia Rometty (IBM), Borge Ekhlolm (Ericsson), Dara Khosroshahi (Uber) Gillian Tans (Booking), Young Sohn (Samsung) seront présents aux côtés de chefs d’entreprises français (Thales, La Poste, l’Oréal, Qwant, Blablacar, etc.).

Ces personnalités sont de passage à Paris pour le salon VivaTech qui ouvre ses portes jeudi 16 mai, au parc des expositions, dans le 15e arrondissement de la capitale. Plus de 100 000 visiteurs sont attendus pour cette quatrième édition. VivaTech aspire à devenir l’un des grands rendez-vous mondiaux des start-up et de la tech.

En complément de cet événement entrepreneurial, le gouvernement a lancé une nouvelle initiative, les « Tech Days », qui rassemble l’éco-système de la French Tech. Un fourmillement de mesures qui révèle l’impatience des États à prendre des mesures pour reprendre la main sur les mastodontes du numérique. 

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Marion SIMON-RAINAUD