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L’amendement anti-Hadopi confirmé par les députés européens (MAJ)

Les eurodéputés ont de nouveau voté un amendement selon lequel un accès à Internet ne peut être restreint sans décision judiciaire, cette fois dans le cadre du « paquet télécoms ». Celui-ci devra passer par une procédure de conciliation.

Première parution le 22 avril 2009

L’amendement anti-Hadopi adopté par le parlement européen

Les eurodéputés ont adopté un amendement dans le cadre du paquet télécoms selon lequel un accès à Internet ne peut être restreint sans décision judiciaire.

Voilà qui tombe mal pour les défenseurs de la loi Création et Internet. Les eurodéputés de la commission Industrie ont adopté, mardi 21 avril 2009, un amendement dans le cadre du paquet télecoms, selon lequel « aucune restriction ne peut être imposée aux droits et libertés fondamentaux des utilisateurs finaux sans décision préalable des autorités judiciaires ». Le texte, qui reprend en substance l’amendement 138 déposé, notamment, par le Français Guy Bono, a été adopté par quarante voix contre quatre et deux abstentions.

A une écrasante majorité, le parlement européen valide un texte qui prend le contre-pied de la loi française, Création et Internet. Destinée à lutter contre le téléchargement illégal, celle-ci confie l’application de la riposte graduée à une autorité administrative, l’Hadopi (Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet). Tel que le texte le prévoit, elle pourrait demander aux fournisseurs d’accès à Internet de couper la connexion d’un internaute pris en flagrant délit de piratage, sans avoir à saisir la justice. Dans un communiqué de presse publié le 21 avril au soir, le parlement européen enfonce le clou : « l’accès à Internet d’un utilisateur ne peut être restreint sans avoir au préalable été décidé par une autorité judiciaire ».

Paquet télécoms contre loi Hadopi

Le vote de mardi est « un signal » aux Etats membres « sur la volonté du Parlement que soit pris en compte notre message, déclare à l’AFP l’un des rapporteurs du paquet télécoms, la socialiste Catherine Trautmann. Le Parlement ne fermera pas la porte à une discussion mais aura une position ferme et exigeante. »

Cela ne signifie pas pour autant une remise en question de la loi Création et Internet. D’une part, celle-ci doit être examinée de nouveau devant l’Assemblée nationale française le 29 avril prochain. D’autre part, le parlement européen a déjà une première fois adopté l’amendement déposé par Guy Bono le 24 septembre 2008, avant que celui-ci ne soit rejeté par le Conseil de l’Union. Cet organe, qui regroupe les ministres des gouvernements des Etats membres, est le seul à avoir un pouvoir de décision au niveau législatif. Autrement dit, à décider de l’application d’un texte.

Aujourd’hui, parlementaires européens et gouvernement français se trouvent dans un imbroglio politique. Les deux parties faisant pression sur le Conseil. Guy Bono avertit : « Si le gouvernement français veut un accord sur le paquet télécoms, il doit renoncer au nom de l’intérêt général européen aux dispositions liberticides du projet de loi Hadopi ! »
Quant à Daniel Cohn-Bendit, l’un des eurodéputés à l’origine de l’amendement 138, il accuse le gouvernement de François Fillon. « C’est le chantage de la France qui dit que tout le paquet sautera si on ne cède pas au caprice du prince. » Dénouement attendu côté français à la fin du mois.

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