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Intel répond à AMD en dopant la fréquence de ses nouvelles puces mobiles Comet Lake H

Intel répond cœur pour cœur aux Ryzen 4000H d’AMD avec ses Comet Lake-H, ses puces mobiles hautes performances de 10e génération. Avec un avantage de poids pour le gaming : des fréquences parfois au-delà de 5 GHz.

Intel n’entendait pas se laisser damer le pion par AMD. A peine quelques semaines après le lancement de la nouvelle génération de SoC Ryzen 4000 Mobile par son concurrent, Intel lance sa série H des processeurs mobiles de 10e génération.
Connues sous le nom de code de Comet Lake H, le H est là pour souligner les hautes performances, ces six premières puces sont désormais le fleuron de l’offre mobile d’Intel. Des SoC qui dissipent 45W et qui embarquent jusqu’à 8 cœurs physiques et 16 cœurs logiques. Une réponse sous le signe de la performance pure avec deux cibles très précises en tête : les gamers et les créateurs.

Objectif fréquences

Si vous suivez un peu l’actualité des processeurs, vous savez sans doute qu’Intel est désormais derrière AMD en termes de finesse de gravure pure, ce dernier faisant appel au procédé 7nm du Taïwanais TSMC. Intel pour sa part n’industrialise le 10 nm que sur certaines puces mobiles comme les Ice Lake des ultraportables. Mais curieusement, pas sur ces nouveaux Comet Lake H qui sont gravés en 14 nm++.

Pourquoi diable ne pas faire appel au 10 nm ? S’il y a sans doute des raisons de production – toutes les usines d’Intel ne sont pas peut-être pas prêtes – Intel a communiqué sur le fait que leur « maîtrise du procédé 14nm++ est le seul qui nous permette d’atteindre de si hautes fréquences ».

Or, les hautes fréquences, c’est l’argument de poids de cette nouvelle génération de puces. Plus précisément les hautes fréquences en simple cœur : de base, les fréquences multicœurs des différents modèles s’échelonnent de 2,4 GHz à 2,7 GHz. Mais pour les applications peu ou pas multi-threadées, le compteur explose. Le modèle le plus haut de gamme pousse jusqu’à 5,3 GHz – et c’est un modèle « débloqué » qui peut potentiellement aller plus haut encore.
Même le plus petit Core i5 de la famille affiche un Boost simple cœur à 4,5 GHz. Notre regret dans la communication d’Intel étant que ce dernier ne parle pas du boost multi cœur, très important pour la création (nous savons juste que le Core i9 pousse à 4,4 GHz sur tous les cœurs).

Selon Intel, peu de jeux vidéo tirent parti de plus d’un ou deux cœurs. Une affirmation qui colle pour l’heure avec les mesures de performances qui donnent toujours (ou presque) l’avantage aux puces d’Intel, même moins pourvues en cœurs que celles d’AMD. Grâce, vous l’aurez compris, à leur plus haute fréquence.
Si nous n’avons pas encore vu ni effectué de mesures de performances, il semble probable que le Turbo à 5,3 GHz du Core i9 10980HK domine les 4,4 GHz du fleuron d’AMD, le Ryzen 9 4900H – 900 MHz de différence en single-thread, ça commence à compter !

Le cœur de la meule

Pour arriver à ces fréquences, cette nouvelle fournée de puces intègre la technologie Turbo Max 3.0. Un dispositif invisible pour l’utilisateur qui consiste à identifier les « cœurs CPU préférés », ou, plus précisément, les cœurs les plus rapides. Car même si leur production est le fruit d’une industrie de pointe, tous les cœurs CPU ne sont pas égaux et ne répondent pas aussi bien à la montée en fréquence.
En couplant des informations de drivers bas niveau dans Windows et d’une zone mémoire du CPU, la puce sait quels sont les deux cœurs les plus rapides du groupe et s’appuie sur eux quasi instantanément lorsqu’il faut monter rapidement en fréquence.

Pour grappiller encore quelques performances, Intel a intégré un système de surcadençage (overclocking) fonctionnel sur quelques modèles, l’Easy Optimizer. Même grappillage de perfs du côté de la mémoire qui passe de la DDR-4 2666 sur la 9e génération à de la DDR-4 2933. Le PCIe 4.0 et la DDR 5 ça sera pour la prochaine fois.

Pour les créateurs, qu’ils soient monteurs vidéo, graphistes, modeleurs 3D, streamer, etc. la génération Comet Lake H propose bien évidemment une horde de cœurs pour faire face à AMD. Elle profite surtout d’un soutien logiciel massif de la part d’Intel qui « prête » de nombreux ingénieurs et forme de nombreux studios de développement logiciels afin d’assurer une excellente prise en charge de ses puces. Un atout logiciel souvent oublié, et pourtant capital dès lors que les applications en question sont votre gagne-pain.

Conserver le leadership

Cette famille de Core H de 10e génération n’est pas là pour révolutionner le marché comme les Ryzen 4000 d’AMD. Logique : AMD avait tout à prouver et se devait de marquer le coup pour tenter de percer dans le quasi-monopole d’Intel en matière de puces mobiles hautes performances.

Intel se contente donc ici d’assurer son leadership en termes de puissance pure et garantit le même nombre de cœurs qu’AMD afin de ne pas lui laisser de champ dans le domaine des « chiffres marketing ». Mais il n’empêche que la finesse de gravure de ces nouvelles puces laisse planer le risque d’une plus grande consommation énergétique au repos et que la partie graphique intégrée – une puce UHD d’ancienne génération – fait un peu pâle figure face à l’offre Ryzen 4000 équipée de petites Radeon Vega – même si la cible reste des machines avec une carte graphique supplémentaire.

Il faut attendre les mesures de performances pour se prononcer, mais pour les marchés cibles (création et gaming) où les utilisateurs sont toujours sur secteur, c’est moins la durée de vie de la batterie qui compte que le nombre d’images par seconde ou le temps de rendu logiciel. Des points où Intel a toujours brillé.

Mais même si Intel conserve l’avantage de performances sur cette génération et quand bien même il alignerait ses prix sur AMD, le géant doit passer la seconde rapidement parce que les sauts générationnels de performances de son concurrent sont d’une toute autre magnitude.

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