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Brütal Legend, Métal hurlant (de rire)

Quand Tim Schafer, génial inventeur de nombreux jeux d’aventure, crée un jeu d’action-aventure dans un monde gothico-métalleux, le résultat peut être surprenant.

C’est par une après-midi tout à fait quelconque que nous avons eu la possibilité de prendre en main longuement le prochain jeu de Tim Schafer, Brütal Legend, qui doit sortir le 16 octobre prochain. Un nom étonnant pour un jeu qui ne l’est pas moins. Si la forme est relativement classique – c’est effectivement un jeu d’action-aventure dans un monde ouvert de 64 km2 (soit 14 de plus que Far Cry 2, à titre indicatif) –, le moins que l’on puisse dire est que le fond est original.

Eddie Riggs
Eddie Riggs – Eddie Riggs

Vous êtes Eddie Riggs, un roadie chargé d’un groupe de freluquets, assez proche de Tokio Hotel, pseudo-stars de pseudo-rock. Tout à coup, au cours d’un concert, vous vous retrouvez assommé et basculez dans un monde onirique et sombre, plutôt beau et captivant, taillé sur mesure : un univers où le métal est roi.

Les caméos se ramassent à la pelle

Après quelques blagues de mauvais goût, que vous pouvez désactiver si vous êtes trop prude (de même pour la violence), vous êtes rapidement équipé de deux armes, une hache magique et une guitare qui ne l’est pas moins, puisque vous pouvez mettre le feu à vos adversaires ou les électrocuter grâce à elle.

Solo qui tue
Solo qui tue – Solo qui tue

Elle vous donne aussi l’occasion de jouer différents « solos », sortes d’incantations pour appeler votre voiture ou des alliés ou pour révéler des vestiges. Voiture, guitare et hache peuvent bien entendu être modifiées et rendues plus puissantes à coups d’améliorations. Et, histoire de tout mettre d’emblée sur la table, sachez que le chargé des stocks, du garage à upgrades, n’est autre qu’Ozzy Osbourne, toujours aussi décalé et déconnant en Gardien du métal.

Mais ce n’est pas le seul héros du rock que vous rencontrerez, il y a aussi Lemmy Kilmister, présentement appelé le Kill Master, de Motörhead, sorte de medicine man du coin. Et puis, évidemment, il y a Lars, étonnamment proche de Robert Plant. Ce personnage charismatique veut mener la révolution contre l’odieux tyran LionWhyte (qui ressemble à s’y méprendre à Rob Halford, de Judas Priest), et vous allez l’aider, sur fond de prophétie…

War is coming (to a place near you)

Pour cela, vous levez une armée, composée de jeunes gens d’abord enfermés dans des mines où ils sont condamnés à extraire le minerai à coups de tête, les fameux hammerheads. Avec leur cou de taureau et leurs neurones un peu en pagaille – ils déclarent la guerre aux cheveux secs et aux pointes fourchues –, les Métalleux (en français ; les Iron Hands en anglais) forment une troupe que vous pourrez utiliser en solo ou en multijoueur grâce à quelques commandes basiques : « attaquez », « tenez la position » et « suivez-moi ».

Les Métalleux
Les Métalleux – Les Métalleux

En solo, les quêtes principales s’enchaînent tranquillement, avec, de-ci, de-là, de petites missions : classique, mais plein de bonnes idées viennent égayer le tout. On parcourt le vaste monde à pied ou en voiture en évitant les combats ou au contraire en faisant jaillir le sang pour obtenir la bienveillance des dieux et récolter ainsi plus de points, lesquels serviront à améliorer son équipement.

Pendant les quelques heures où nous avons joué, les dialogues et les références à l’histoire du rock nous ont collé un sourire permanent aux lèvres. A tel point que l’on a un peu peur de ne pas réussir à le garder pendant les 15 à 20 heures de durée de vie au minimum. Heureusement, Jack Black, qui prête sa voix (et son visage) à Eddie Riggs, est impeccable. D’ailleurs, Double Fin, le studio développeur, a la bonne idée de proposer trois versions dans son jeu : anglais, anglais sous-titré et français. Royal.

On ne demande qu’à y jouer

En solo, mode que nous avons testé, on ne s’ennuie pas. Les scènes d’action sont fréquentes mais pas trop répétitives. On peut même réaliser quelques attaques en coopération avec ses alliés. En mode multijoueur, on nous promet des combats épiques à coups de geyser de fans et d’attaques puissantes, tout cela pour détruire la scène des adversaires.

Vroum
Vroum – Vroum

Bref, pour le plaisir certain de retrouver l’art du décalé de Tim Schafer, pour son indéniable originalité, pour la joie réelle d’avoir passé un vrai bon moment à essayer ce jeu, pour les sourires face à l’écran où défile l’histoire du métal, pour tout cela, pour tout ce qu’on oublie et le reste, on espère que Brütal Legend tiendra ses promesses sur la longueur. « Parce qu’il le vaut bien », comme diraient les Métalleux.

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Pierre Fontaine