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Apple tente de défendre son App Store alors que les enquêtes pour monopole commencent

Dans le cadre d’une rencontre européenne, Apple a défendu sa stratégie pour l’App Store et s’est justifié de prélever une quote-part sur les ventes en rappelant le fonctionnement de sa plate-forme. Un travail « pédagogique » qui intervient alors que l’Europe et les Etats-Unis se penchent sur une éventuelle situation de monopole.

Selon Bloomberg, à l’occasion d’une conférence virtuelle organisée par Forum Europe, une structure financée par la commission européenne et chargée d’organiser des rencontres entre des représentants européens et des sociétés, Apple a tenu à défendre son App Store et son fonctionnement.

Par la voix de Daniel Matray, responsable de l’App Store et des services médias en Europe, le géant américain a indiqué que le but de son kiosque était de maintenir une bonne offre pour les développeurs et un système facile à utiliser pour les utilisateurs.

« Nos efforts pour aider les développeurs sont nombreux, avancés et constants », indiquait le représentant de la société de Cupertino. « Ils s’étendent aux applications – musicales, d’emails, ou d’une variété d’autres catégories – qui sont en compétition avec certains aspects de notre propre modèle économique. »

Une manière de rappeler qu’Apple a beau maintenir un App Store fermé et des réglementations assez strictes, il contribue aussi à offrir une plate-forme à des solutions concurrentes aux siennes – d’ailleurs dans iOS 14, qui sortira à l’automne, il sera possible de choisir une application tierce en lieu et place d’une appli d’Apple pour certains usages.

Par ailleurs, face à la levée de boucliers de certains développeurs et à leur mécontentement, Apple a indiqué récemment que les développeurs pourront désormais discuter et remettre en cause certains règles de l’App Store. Un semblant d’ouverture, donc.

Cependant, reste le point historique de la répartition des revenus générés par l’App Store. En règle générale, 70% vont aux développeurs et 30% à Apple. Cette part peut descendre à 15% dans certains cas, pour des abonnements notamment, la seconde année. Sur ce point controversé, Apple maintient le même discours depuis l’introduction de l’App Store par Steve Jobs en juillet 2008.

Selon Daniel Matray, 85% des applications sont hébergées sans qu’Apple ne touche d’argent, parce qu’elles sont gratuites ou obtiennent des revenus par d’autres biais sur lesquels Apple ne ponctionne rien. Or, toujours selon le représentant de la firme de Cupertino, l’App Store est comme « un magasin de grande qualité ». Il requiert des investissements et de nombreuses innovations pour assurer que toutes les applications soient de qualité et se voient offrir les mêmes chances. Une réalité sans doute, mais alors que l’App Store est désormais un modèle triomphant, certains développeurs regrettent les contraintes réglementaires et l’importance de la quote-part d’Apple.

Alors que l’App Store aurait généré près de 500 milliards de dollars de revenus dans le monde, l’Administration américaine a d’ailleurs commencé des cycles d’interviews de développeurs pour déterminer si Apple est en situation d’abus de position dominante. L’Europe serait dans une situation approchante. Cet effort pédagogique d’Apple est sans l’ombre d’un doute réalisé dans l’espoir d’apaiser une enquête et d’éventuelles sanctions.

Source : Bloomberg

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Par : Opera

Pierre FONTAINE