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Test : X-T2, le nouveau roi des hybrides est signé Fujifilm

Beau, bien construit, rapide, polyvalent et riche en fonctionnalités, le X-T2 est l’arme fatale de Fujifilm pour s’imposer dans la bataille des hybrides. Révolution bienvenue, il est enfin doué en vidéo.

L'avis de 01net.com

Fujifilm X-T2

Les plus

  • + capteur
  • + rafale
  • + tropicalisé
  • + vidéo 4K

Les moins

  • - orientation de l'écran uniquement verticale
  • - molette ISO

Qualité photo

4.5 / 5

Qualité vidéo

4 / 5

Réactivité

4.5 / 5

Ergonomie et finition

4 / 5

Appréciation générale

5 / 5

Autres critères et mesures

4.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 30/09/2016

Voir le verdict

Fiche technique

Fujifilm X-T2

Monture (baïonnette) Fujifilm X
Format de capteur APS-C
Définition du capteur 24 Mpx
Sensibilité ISO min 200
Voir la fiche complète

Fujifilm a la niaque : après les effondrements des marchés de la pellicule et des compacts numériques, la célèbre marque japonaise s’est recentrée sur les appareils photo haut de gamme grâce au succès surprise du X100. Présente dans les hybrides depuis 2012 avec le premier X-Pro 1, Fuji sort cette automne son boîtier le plus abouti avec ce X-T2.

Adrian BRANCO, 01net.com

Vaisseau amiral de la marque le X-T2 reprend le capteur et le processeur du X-Pro 2 testé au printemps dernier. Mais il veut aller plus loin en empiétant sur l’un des derniers domaines où les reflex sont rois : la photo d’action.

Plus pro que le X-Pro 2 ?

Si le précédemment testé X-Pro 2 a la mention «pro» dans son nom, ce boîtier s’adresse essentiellement aux reporters et photographes «à la télémétrique». Dépourvu de cette mention «pro», le X-T2 est pourtant, comme nous allons le voir, encore plus professionnel que le X-Pro 2 et peut s’adresser, outre aux photojournalistes, aux photographes de sport/action, portraitistes et autres photographes de studio. Un spectre plus large qu’il doit à son ergonomie de reflex et à sa réactivité réellement épatante.

A.B., 01net.com

Le même, en mieux

La construction du X-T2 est très proche du X-T1, mais il est un tout petit plus haut, plus large et offre une poignée plus prononcée. Une évolution ergonomique que nous ne pouvons que saluer tant le X-T1 pouvait paraître petit à certaines mains. Ce micro embonpoint permet aussi au X-T2, équipé de son grip, de mieux s’accommoder des gros zooms téléobjectifs comme nous le verrons plus loin.

A.B., 01net.com

La conception un peu plus massive écarte les craintes des baroudeurs pour qui les hybrides sont des «appareils en plastique». Conçu autour d’une cage d’alliage de magnésium, le X-T2 est entièrement tropicalisé et s’avère donc certifié pour résister aux affres de l’humidité et de la poussière (avec modération : quoi que vous fassiez, vous mettrez TOUJOURS de la poussière dans votre boîtier si vous couvrez Burning Man). S’il n’atteint pas le ressenti de solidité d’un reflex pro type 5D Mark III, il offre en retour un poids bien plus léger : seulement 507 g avec sa batterie et sans optique, quand le bébé de Canon affiche 950 g. Sans compter que les optiques APS-C sont bien moins lourdes que les modèles plein format !

Améliorations ergonomiques

Si le positionnement des commandes ne change guère, le X-T2 apporte d’appréciables améliorations. A commencer par l’arrivée d’un joystick. Saint Joystick dirons-nous même : sa présence permet de tirer pleinement partie du nouvel autofocus en permettant de sélectionner très rapidement un collimateur.

A.B., 01net.com

Ce «simple» ajout a le potentiel de transformer le boîtier pour de nombreux photographes, notamment ceux qui travaillent dans l’action : on peut désormais, à l’image des reflex de Canon et Nikon, changer la zone de mise au point en une fraction de secondes quand l’opération était bien plus fastidieuse avec les boîtiers précédents.

Plus encore que la qualité d’image, qui est désormais de bon niveau chez tous les constructeurs d’appareils photo, ce sont les fonctionnalités et l’ergonomie qui commencent à primer dans les boîtiers. Fujifilm l’a compris, ce X-T2 en est la preuve. Exit les molettes d’ISO et de vitesse que l’on soulève, le nouveau boîtier fait désormais appel à des loquets de blocage/déblocage bien plus pratiques, l’écran est enfin orientable – et dans deux directions ! Quant au viseur, sa vitesse de raffraîchissement a été effectivement améliorée et on peut désormais suivre les sujets en rafale.

Autofocus : le déclic !

Depuis la première génération de son capteur X-Trans CMOS, Fujifilm a prouvé qu’il pouvait offrir une qualité d’image plein format dans un capteur APS-C. Mais la marque a toujours pêché dans le domaine de l’autofocus. Le X-Pro 2 a changé la donne et ce X-T2, équipé du même couple capteur/processeur, pousse la performance encore plus loin. De la même manière qu’Olympus a «trouvé le truc» entre les Pen E-P2 et Pen E-P3, on sent que Fujifilm a eu le déclic et a su, avec ce nouvel AF hybride (contraste + phase), atteindre un niveau de réactivité qui vient bousculer les reflex pros.

A.B., 01net.com

Pour disposer du X-E2 à la rédaction en tant qu’appareil de référence, nous pouvons vous assurer que les progrès sont énormes : le X-T2 est réellement un appareil d’action quand les générations précédentes étaient plus «contemplatives». Testé sur un sujet difficile – le nouveau drone Karma de GoPro que nous avons pu tester lors de son annonce aux USA la semaine dernière – l’AF s’est révélé excellent. Ne cachons pas le fait qu’il faille se pencher sur le manuel pour maîtriser les arcanes des nombreux réglages disponibles – zones, vitesses, prédictions, etc. – et que votre serviteur est plus un reporter formé à capturer un instant qu’un photographe de sport habitué à prévoir les déplacement des sujets. Les résultats furent néanmoins superbes, comme en témoignent les clichés utilisés pour illustrer l’article GoPro susmentionné. Outre la qualité des images retenues, le taux de déchet fut très faible. Du très, très beau boulot de la part des ingénieurs de Fujifilm.

A.B., 01net.com
A.B., 01net.com
A.B., 01net.com

Le tableau n’est pas encore parfait : si le X-T2 est aussi (voire parfois plus) rapide qu’un reflex, il connaît parfois des absences. Pour des raisons que nous n’avons pas pu identifier, il arrive que le Sieur ait du mal à accrocher les sujets pendant 2-3 s pour se reprendre l’instant d’après et retrouver sa splendeur. Les appareils photo étant devenus de vrais ordinateurs, nous mettons cela sur le dos du logiciel, un logiciel que Fujifilm a toujours fait évolué au fil de la vie de ses boîtier.

Rafale qui impressionne

La mise au point d’un boîtier joue de pair avec la capacité de rafale : quand la première est réactive, on a envie que l’appareil débite des images à la pelle. Le X-T2 joue, pour la première fois dans l’histoire de Fujifilm, dans la cour des grands, en proposant un débit allant jusqu’à 14 i/s. Notez bien le «jusqu’à» car cette limite ne s’atteint que dans le cas d’un AF Simple (pas de suivi), avec le super grip qui sert de «booster» et avec l’obturateur électronique.

A.B., 01net.com

Dans les faits, le X-T2 atteint 8 i/s boîtier seul en AF continu (suivi du sujet) et 11 images par seconde avec le grip, suivi du sujet et obturateur mécanique. Ces valeurs permettent enfin à Fujifilm de s’adresser aux photographes de nature, de sport et d’action en général. Même si, pour l’heure les boîtiers pros de Canon et Nikon ont toujours l’avantage – des boîtiers qui, à l’exception de l’excellent Nikon D500, sont tous des boîtiers plein format à 7000 euros !

La seule limite que nous avons trouvé à l’exploitation de cette rafale est la quantité de mémoire tampon – c’est à dire la quantité d’images que le boîtier peut encaisser avant de ralentir.  Une mémoire tampon parfois un peu juste si on shoote en RAW. En Jpeg cependant, on dispose en mode 11 i/s de presque 7 secondes de rafale (soit 73 images), une bonne marge pour travailler.

Belles couleurs, un max de détails

A.B., 01net.com

Outre le mode noir & blanc Acros dont nous vous avons parlé lors de la sortie du X-Pro 2,  le X-T2 profite bien sûr de l’excellent capteur 24 Mpix X-Trans CMOS de 3e génération. Un capteur qui, couplé aux excellentes optiques de Fujifilm, arrive à sortir une quantité de détails impressionnante. Et ce d’autant plus qu’il s’agit d’un capteur APS-C plus petit que les capteurs plein formats – mais très franchement, difficile de faire la différence même à 100% sur un écran.

La seule différence de performances pures se sent sur la plage ISO disponible : 12.800 ISO extensible à 51.200 ISO, quand certains boîtiers plein format montent à 400.000 ISO voire 1,2 million. Dans les fait là encore, le maintien de la justesse des couleurs même dans les hautes sensibilité permet à Fuji de faire la nique à la compétition. Et de maintenir le niveau de performances du X-T1 avec 50% de pixels en plus (24 Mpix au lieu de 16 Mpix pour la génération précédente).

Parvenir à ternir tête aux capteurs plein format était déjà une performance, mais là où le X-T2 marque beaucoup de points, c’est dans la qualité des couleurs, notamment en Jpeg. Fujifilm reste intouchable dans ce domaine, tant la marque maîtrise l’exercice. Comme à l’époque de l’argentique, on choisit un rendu comme une pellicule – par le biais d’émulsions virtuelles (Astia, Provia, etc.) et on retrouve le même rendu à 200 ou à 6400 ISO, une performance unique. Des particularités qui permettent à de nombreux photographes, notamment les reporters, de travailler et d’envoyer directement les Jpeg.

Notez que nous avons testé une version 1.0 du boîtier qui n’a pas présenté de couleurs sursaturées comme l’ont souligné certains de nos confrères (leurs boîtiers étaient a priori en version beta).

Vidéo 4K : enfin !

De bon dernier de la classe en vidéo, Fujifilm passe devant Canon et Nikon en proposant pour la première fois de son histoire, un mode vidéo 4K. Sans atteindre la qualité d’encodage et les paramétrages de Panasonic et Sony, rois de la catégorie, Fujifilm produit enfin un boîtier crédible, aussi bien en 4K (image très détaillée) qu’en Full HD avec des débits de trame allant jusqu’à 60 i/s et offrant un bel encodage. Le X-T2 est tellement crédible dans ce domaine que nous l’avons utilisé pour tourner les rushes du sujet Karma de GoPro monté par le service vidéo de 01net. Ajoutons que les vidéastes pourront adjoindre un enregistreur externe sur la prise HDMI pour récupérer un signal de qualité encore supérieure (4:2:2 10 bits) et un mode «plat» adapté au color grading (F-log). Précisons que le grip apporte outre un triplement de l’autonomie (il contient deux batteries), une prise casque pour contrôler le son pendant l’enregistrement.

Excellence des optiques, limite du choix

Aux qualités du boîtier en lui-même, le X-T2 profite aussi de l’excellence des optiques de Fujifilm. Le japonais est clairement une référence dans le domaine et nous avons été clairement surpris de la qualité et du piqué de l’optique kit, le 18-55 mm f/2.8-4. Certes en métal et de bien meilleure facture (et plus chère) que les kits Canon/Nikon, cette optique sortie à l’époque du X-E1 reste d’actualité avec le nouveau capteur. Et couplé au très bon 35 mm f/1.4 voire à l’excellent (et énorme) 100-400 mm, le X-T2 offre une qualité d’image impressionnante.

En 4 ans, Fujifilm  a pu développer de nombreuses optiques, focales fixes ou zoom et la plupart des photographes y trouveront leur bonheur. Et il y a intérêt car l’offre en optiques compatibles est congrue. Fujifilm souffre ici du plus faible volume des ventes face à Canon, Nikon mais aussi Sony. Les systèmes plein format de ces trois mastodontes font l’objet de beaucoup de développements de la part de Sigma, Tamron, Samyang, Tokina et consorts car le positionnement pro et la facilité de transposition des optiques leur permet de rentrer rapidement dans leurs frais. Tout ce que l’on peut souhaiter à Fujifilm c’est que la base d’utilisateurs s’étende suffisamment pour intéresser les autres opticiens afin d’élargir son parc.

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