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Test : Un compact d’exception auquel il ne manque que la réactivité

Il s’en est fallu de peu pour que Sigma ne signe LE compact des pros. Mais son temps de réponse ne suit pas.

L'avis de 01net.com

Sigma DP1

Les plus

  • + Capteur de reflex
  • + Bonne optique
  • + Viseur optique et flash sur griffe en option

Les moins

  • - Focale fixe

Appréciation générale

3 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 07/04/2008

Voir le verdict

Fiche technique

Sigma DP1

Définition du capteur 14 Mpx
Ouverture max en grand angle 4
Ouverture max en téléobjectif 4
Zoom optique 0 x
Ecran (diagonale) 6.35 cm
Voir la fiche complète

Sigma DP1 : la promesse

L’histoire de la photo est parsemée d’appareils atypiques. Avec sa focale fixe -rarissime pour un compact-, son format Leica M et son capteur de reflex, le DP1 est de ceux-là. Chargé de technologies et d’un capteur 14 mégapixels, il a pour ambition d’être l’appareil de poche des photographes, prêt pour capturer l’instant décisif si cher à Cartier-Bresson.
La vraie «Leica attitude»?

Sigma DP1 : la réalité

Un design minimaliste: voilà ce qui caractérise le DP1 sorti de sa boîte. «Ah mais il est moche on dirait l’appareil de mon grand-père», réagissent les néophytes. «Qu’il est compact! On dirait un télémétrique!», sourient les photographes. Ce simple constat dénote de la réussite esthétique de Sigma: le DP1 a été conçu pour les photographes, pour qui la discrétion (et le look «appareil de légende») compte plus que les couleurs flashy ou pastels de cette période printanière.
Ca tombe bien, parce qu’à 799 euros, il est fort peu probable que Mamie se trompe pour Noël: le DP1 est un appareil haut de gamme avec un prix haut de gamme. Un prix qui se justifie déjà en partie par la qualité du boîtier. Sa finition est excellente: petite brique noire de 300 grammes, son contact est agréable, à la fois massif et raffiné. On apprécie l’avoir en main.

Focale fixe : tu bouges et tu composes

28 mm. Un bon grand-angle comme on les aime: pas trop de déformation, un vignettage très raisonnable et une bonne luminosité. L’approche de la photo prend une dimension résolument artistique: avec une focale fixe il faut composer les images, bouger, se placer, décoder l’environnement. Pour la photographie de rue et de personnes, pas de tricherie: on s’approche pour avoir un visage, pas question de voler un portrait à la manière d’un téléobjectif. De là naît une autre démarche de contact avec les sujets et de réflexion.
L’œilleton -en option- que l’on peut placer sur la griffe du flash permettra aux réfractaires de l’écran LCD de cadrer comme au bon vieux temps. Dans cette configuration, et en cas de basse lumière, il faudra se passer du flash additionnel -lui aussi en option- et se contenter du petit flash embarqué.

Le Jpeg c’est bien, le RAW c’est mieux

Les images produites sont de bonne qualité. En Jpeg on obtient des résultats très agréables, quoiqu’un peu mous en basse lumière. Mais le propre de cet appareil est de travailler en RAW.
Pour peu que la carte mémoire soit suffisamment rapide (Extreme II ou III par exemple) le temps d’écriture sera réduit.
De la même façon que les utilisateurs exigeants développaient eux-mêmes leurs films, le photographe de l’ère numérique travaille en format brut et développe ses clichés au moyen de logiciels tels que Lightroom, Bible, DxO, Capture One, etc. Un simple réajustement des niveaux et des courbes permet de récupérer les contrastes et tons originels, voire de bien récupérer les blancs -dans les nuages notamment- et d’éviter aussi bien les portions de ciels brûlés que les zones sous-exposées.
Le couple capteur et optique s’en sort très bien: le piqué des images est bon, la définition confortable et le bruit assez bien géré si on ne va pas shooter dans des conditions trop extrêmes.

Un mode zoom peu performant

Comme il n’a qu’une focale fixe, le seul mode de zoom du DP1 est le zoom numérique, dont le facteur grossissant est de x3. La qualité est bien sûr assez dégradée en terme de résolution et il vaudra mieux caler un peu l’appareil pour avoir des résultats nets. Comme il n’est pas stabilisé, les résultats sont très moyens.
L’option est pratique car elle peut dépanner mais les puristes la désactiveront purement et simplement. 

Où l’on parle de ses handicaps…

Le premier de ses défauts est la réactivité. A la fois compact et puissant en terme de résolution d’image, on aurait pu espérer un appareil ultraréactif. Raté: il lui faut trois secondes pour s’allumer, deux de plus pour faire le point et shooter. Si l’on inclut l’enregistrement sur la carte mémoire on frôle les six secondes. C’est long et ça peut être frustrant.
Il vaudra mieux se poser pour prendre «l’instant décisif» et savoir ce que l’on veut photographier, c’est-à-dire préparer son cadre. Pour les compulsifs ce sera un défaut rédhibitoire, pour les rigoristes, l’obligation de devoir penser avant de shooter. Et pour le quidam lambda, le simple regret qu’il soit si lent…
Dans le même registre la réactivité globale du boîtier (menus, validation, etc.) est un peu moyenne pour appareil haut de gamme. Cette lenteur relative des parties logicielles et électronique fait néanmoins espérer que Sigma sera à même d’améliorer son produit en effectuant une mise à jour du micro-code (firmware). Croisons les doigts.

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