Passer au contenu

Test : Sony Alpha A7R Mark II, l’hybride plein format champion des hautes définitions

Avec ses 42 Mpix, l’hybride haut de gamme de Sony surpasse les reflex pros dans bien des domaines, notamment en vidéo.

L'avis de 01net.com

Sony Alpha A7R Mark II

Qualité photo

4.5 / 5

Qualité vidéo

4 / 5

Réactivité

3 / 5

Ergonomie et finition

4 / 5

Appréciation générale

5 / 5

Autres critères et mesures

3.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 26/11/2015

Voir le verdict

Fiche technique

Sony Alpha A7R Mark II

Monture (baïonnette) Sony E
Format de capteur Plein format 24 x 36
Définition du capteur 42 Mpx
Type de capteur CMOS Exmor R
Sensibilité ISO min 100
Voir la fiche complète

Sony Alpha A7R Mark II : la promesse

L’A7R Mark II est le fleuron photographique de la seconde génération des hybrides plein format de Sony. Entre l’A7 Mark II qui offre la stabilisation du capteur à prix modéré et l’A7S Mark II qui joue la carte des basses lumières et de la vidéo pro, cette version « R » repousse, elle, les limites de la définition d’image.

Avec ses 42 Mpix c’est, après le Canon EOS 5Ds, l’appareil photo à capteur plein format le plus riche en pixels du monde « grand public » ; pour aller au-delà, il faut investir dans des appareils moyen format qui coûtent au moins le triple du prix. Moins cher qu’un moyen format certes, mais à 3500 euros, la facture est-elle justifiée ?

Sony Alpha A7R Mark II : la réalité

Le boîtier de l’A7R Mark II est, à peu de choses près, le même que son frère l’A7 Mark II. Plus robuste et plus sérieux que les versions Mark I sorties il y a deux ans, l’A7R Mark II n’est pas au niveau d’un bon reflex quant au ressenti de la solidité mais c’est déjà très satisfaisant.

On n’a plus peur de cogner l’appareil quand on le jette rapidement dans un sac à dos, ce qui est un bon progrès – les reflex restent cependant plus robustes comme nous le verrons plus tard. Les molettes et boutons sont bien placés, le toucher des matériaux est agréable et seul le déclenchement vidéo nous a paru trop petit.

Toujours pas de tactile

C’est un choix depuis le début, Sony n’intègre aucun écran tactile sur ses hybrides et l’A7R Mark II ne fait pas exception. Le hic c’est que Sony n’est pas Fuji pour se la jouer ainsi puriste : si le public de Fujifilm est identifié – la photo et le feeling argentique avant tout – celui de Sony est plus hétérogène, ne serait-ce que par les bonnes performances vidéo de ses boîtiers.

C’est en pratiquant la photo sur trépied, l’autoportrait, la prise de vue studio à hauteur de ventre, etc. qu’on se rend compte de l’importance d’un écran tactile. Par exemple, nombre des photos d’illustration de nos articles sont prises avec un Olympus Pen E-P5 dont nous apprécions beaucoup l’écran tactile orientable. Comme les G7 et autres GX8, les boîtiers de Sony seraient plus polyvalents s’ils disposaient d’un écran orientable sur le côté et tactile pour la mise au point. Et avec ses 399 collimateurs, l’A7R Mark II aurait pu être un tueur dans ce domaine.

Très bonne montée en ISO

Le capteur CMOS de 42 Mpix de ce boîtier offre peu ou prou la même montée en ISO que son petit frère l’A7 Mark II (non R donc). Logique ? Pas du tout puisque si les boîtiers sont physiquement identiques comme nous l’avons vu, ce boîtier plus bas dans la gamme intègre un capteur de « seulement » 24 Mpix, soit presque deux fois moins que notre A7R Mark II. La montée en ISO est propre jusqu’à 3200 ISO et encore utilisable à 6400 ISO si le niveau de luminosité n’est pas trop faible. Vous pouvez vous en faire une idée en visualisant ou en téléchargeant les fichier HD sur notre album Flickr.

La qualité d’image dépend fort logiquement de l’optique mise devant le capteur comme nous le verrons plus bas, mais avec un bon modèle – 55 mm f/1.8 et 35 mm f/1.4 – la qualité d’image est simplement exceptionnelle. Le rendu des couleurs, toujours très neutre dans le mode Jpeg par défaut, s’avère très juste et les meilleures optiques permettent à ce capteur de faire exploser les détails. La définition de 42 Mpix offre des perspectives de recadrage impressionnantes.

 

Vidéo 4K UHD

La première génération d’Alpha A7 ne pouvait enregistrer la vidéo en 4K que via la prise HDMI, obligeant le cameraman à investir dans un boîtier de stockage externe. La génération Mark II enregistre en 4K de manière native sur la carte mémoire et seuls les professionnels à la recherche d’un flux non compressé continueront d’utiliser de tels accessoires.

La qualité d’encodage est logiquement excellente : Sony utilise un codec appelé XAVC-S dérivé de son XAVC présent sur des caméras cinéma à plusieurs milliers d’euros. Que ce soit en Full HD ou en 4K, la fluidité des trames et le rendu des détails dans les zones de mouvements complexes sont excellents.
De son côté, l’AF en vidéo est non seulement bon – 399 collimateurs quand même – mais sa réactivité est de plus réglable, ce qui est bien pratique pour éviter que l’appareil n’accroche, par exemple, le badaud qui passe devant la caméra pendant une interview de plain-pied.
Les vidéastes plus sérieux préféreront un A7S Mark II trois fois moins défini mais disposant de plus de fonctions dédiées à l’image animée – notamment un mode Super 35 natif. Mais même pour la production pro (reportages, documentaires, etc.) l’A7R Mark II a de sacrés atouts.
Reproche à l’ensemble de la génération Mark II : aucun de ces boîtiers ne tourne en 4K Cinéma (guide) 4096 x 2160 points, se contentant de la 4K UHD 3840 x 2160 points. On comprend que Sony ne veuille pas empiéter sur les plates-bandes de ses caméras pros mais la cible est différente. Compte tenu que Panasonic et Samsung y arrivent bien, nous voyons cela comme un bridage technologique arbitraire. Et mesquin.

Les reflex technologiquement dominés

La grande densité du capteur de l’A7R Mark II et sa rafale à 5 i/s nous forcent à le comparer à un Canon EOS 5Ds R, Nikon n’ayant pas lancé sa réplique à la course aux pixels (les D800/D810 ne disposent « que » de 36 Mpix). Et il s’agit donc de compter les points.

En sa faveur, le Canon EOS 5DS R offre une définition d’image un poil supérieur à l’A7R Mark II. Il profite d’une meilleure autonomie et d’une visée optique qui a ses avantages. Voilà, si vous vouliez que nous vous listions les domaines dans lesquels le boîtier de Canon domine le champion de Sony, vous les avez.
Car dans tous les autres domaines ce dernier enfonce littéralement le reflex de Mr Canon. L’A7R Mark II dispose de la vidéo 4K, d’un encodage vidéo professionnel XAVCS, d’une rafale plus soutenue dans le temps, d’une meilleure montée en hautes ISO, d’un obturateur silencieux, d’un écran orientable, d’une stabilisation 5 axes qui peut se combiner à la stabilisation des optiques (qui en sont équipées) et d’un viseur électronique qui a, lui aussi, ses avantages.
Mis à part un parc optique plus riche, le Canon ne peut prétendre à prendre clairement le lead en termes de qualité d’image. Et si le premier firmware de l’A7R Mark II ne proposait qu’un mode RAW compressé 12 bits, la dernière mise à jour offre enfin un vrai mode de codage des couleurs sur 14 bits. Ne manque plus qu’un mode compressé sans perte, mais en tout état de cause, les deux boîtiers sont à égalité en termes de qualité d’image. C’est dire si Sony a progressé dans ce domaine.

…mais les reflex toujours rois de l’action

L’A7R Mark II peut remplacer un boîtier de studio, de paysage, de reportage tranquille voire une caméra vidéo. Mais il y a un domaine dans lequel il n’a pas encore sa place : la photo de sport/nature. Dans ces deux exercices nous avons trouvé le rafraîchissement et la définition du viseur encore insuffisants, la rafale pas suffisamment nerveuse et le boîtier pas assez rassurant – les détenteurs de 1Dx et autres D4s professionnels comprendront. S’il ne s’agit pas d’un boîtier de combat, l’A7R Mark II peut gérer une action modérée.

Peu d’optiques au niveau du capteur

Le parc d’optique de Sony s’étoffe doucement au fil des années et si on est à des années lumières de ce qu’ont développé Canon et Nikon, il faut reconnaître que Sony a développé une gamme cohérente très rapidement. Mais cette gamme ne compte que peu d’optiques capables d’alimenter l’extraordinaire capteur de 42 Mpix en lumière de manière convenable. Si on se doutait bien que le zoom d’entrée de gamme 28-75 mm f/3.5-5.6 n’était pas à même de relever le défi, le 24-70 f/4, pourtant plus haut de gamme, prend lui aussi une belle raclée, produisant des clichés mous et pauvres en détails. Il y a pour l’heure peu d’optiques qui permettent de profiter de cette super définition.
Citons l’excellent (et très compact) Zeiss Sonar FE 55 mm f/1.8 T* ou encore le bien trop gros et lourd mais bien piqué Zeiss Distagon FE 35 mm f/1.4 T* ZA. Il manque à Sony un vrai zoom à tout faire du niveau de l’excellent Canon 24-70 f/2.8 II.
Cette pénurie d’optiques de haut niveau devrait évoluer : de Sigma à Tamron en passant par la branche allemande de Zeiss, de nombreux opticiens disent être en train de développer des optiques pour les hybrides à capteur plein format de Sony, y voyant une alternative crédible au marché Canon/Nikon saturé par les optiques officielles. Espérons-le, car les capteurs de Sony en ont bien besoin.

 

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.