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Test : Nvidia Shield Android TV, enfin une box Google à la hauteur ?

Avec la Shield Android TV, Nvidia promet de révolutionner l’expérience de jeu et du multimédia dans le salon. Le boîtier en a dans le ventre, mais faut-il craquer pour autant ?

L'avis de 01net.com

Nvidia Shield Android TV (16 Go)

Ergonomie et conception

5 / 5

Richesse des contenus

4.5 / 5

Fonctions

4.5 / 5

Appréciation générale

4.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 01/10/2015

Voir le verdict

Fiche technique

Nvidia Shield Android TV (16 Go)

USB Non
Ethernet Oui
Wi-Fi Oui
Sortie HDMI Oui
Sortie audio numérique optique Non
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Nvidia Shield Android TV (16 Go) : la promesse

Annoncée lors de la GDC (Game Developer Conference) pour le marché américain et hier pour le marché européen, la Shield Android TV de NVIDIA a déjà subi la batterie de tests du labo ! Pour rappel, c’est un boîtier, fonctionnant sous Android TV, à connecter à un téléviseur pour profiter tant de contenus multimédia Full HD ou 4K que de jeux vidéo. La Shield Android TV est proposée en deux versions : 199 euros pour la version de base avec 16 Go de SSD et 299 euros pour la version Pro équipée d’un disque dur 500 Go. Nous avons eu l’occasion de tester la version 16 Go pendant plusieurs jours et voici nos conclusions.

Nvidia Shield Android TV (16 Go) : la réalité

Et si ce troisième essai de Shield était le bon pour NVIDIA ? Sur le papier, en tout cas, cette petite boîte toute noire le laisse clairement penser. Après une version console portable sous Android qui n’a jamais vu le jour en France et une tablette Shield pleine de bonnes idées mais qui, in fine, n’était ni une excellente tablette, ni une console de jeu portable d’enfer, c’est sans doute cette Shield qui veut rafler la mise. La Shield Android TV, c’est son nom, est plutôt un produit de salon qui offrirait le meilleur du monde de la vidéo 4K et des applis de divertissements Android, tout en profitant de l’expérience dans le gaming du constructeur Nvidia. La Shield peut donc se transformer en petite console de jeu… mais on va le voir, à usage plutôt occasionnel.

Elle est livrée avec une manette, incarnant tantôt le rôle de télécommande ou de périphérique de jeu. C’est un modèle identique à celui que Nvidia commercialisait en sus de la tablette Shield. Outre le nombre iso de boutons, gâchettes et joysticks, le micro permettant de donner des ordres à Google Now est toujours présent.

Ainsi, d’une simple pression sur le bouton central, on active la fonction, on parle dans la manette et le système Google Now fait des recherches croisées aussi bien dans les applications présentes sur la Shield, que dans le contenu, mais aussi sur le store de Google. De la simple demande de météo, à la recherche des films avec un acteur américain, Google Now s’est bien amélioré depuis notre test de la tablette. Toutefois, il a parfois du mal avec certains noms d’artistes américains prononcés à la française ou avec un accent « franglais ».

La Shield chez les Gaulois

Avec la Shield, NVIDIA mise sur Android TV et espère bien arriver à convertir le public français. Le géant américain estime que son boîtier a clairement sa place sous la télévision, en plus de la Box de l’opérateur et de la console de jeu. Ambitieux projet que celui-ci ! Et le concepteur des GeForce semble faire fi des expériences vécues par des grandes marques audio et vidéo comme Sony.

Marques qui ont déjà essayé de lancer des solutions boîtiers Google TV par le passé… sans rencontrer le succès escompté. C’est d’ailleurs pour cela que le japonais a décidé d’implanter le système de Google directement dans certaines de ses TV haut de gamme. Libre ensuite à l’utilisateur de s’en servir ou non. Mais Nvidia persiste et tente de séduire les consommateurs en proposant une solution assez puissante pour varier les plaisirs, quitte à optimiser l’interface d’Android TV au passage.

L’architecture NVIDIA Maxwell dans le salon

À peine allumée, la Shield ne fait aucun bruit. Comme c’est appréciable ! Seul témoin de son activité, un voyant vert présent sur le dessus de l’appareil. Et pourtant, à l’intérieur, ce n’est pas un processeur au rabais qui joue les chefs d’orchestre. Il s’agit du Tegra X1, cette puce utilisée dans l’automobile, mais aussi dans le Pixel C de Google.

Sans rentrer dans les détails techniques, le Tegra X1 est une puce tout-en-un de la famille Maxwell (la même que celle de la GeForce GTX 980, par exemple) et dont le circuit imprimé accueille un grand nombre d’unités graphiques en plus de quatre cœurs de calcul. Elle est épaulée par 3 Go de mémoire vive et est refroidie par un ventilateur. Pour les amateurs de chiffres, le score AnTuTu de la plateforme s’élève à 68 683 points, sensiblement équivalent à celui du Galaxy S6 de Samsung.

Outre ses capacités à faire tourner des jeux vidéo, nous reviendrons un peu plus loin, il est impressionnant de voir à quel point l’interface d’Android TV est fluide et réactive sur cette Shield. Très peu de ralentissements, des détections et des indexations de contenus vraiment très rapides, qu’ils soient hébergés sur un disque dur externe, sur le réseau ou une clé USB. Impressionnant.

Et ce n’est qu’une petite démonstration de puissance de la puce X1. L’une de ses aptitudes premières est de lire des flux 4K à la volée… et sans transpirer.

Shield : Netflix, YouTube et consorts en 4K sur la TV

« La Shield est en avance sur son temps car c’est le premier boîtier grand public à moins de 200 euros à lire de la 4K en natif » nous disaient les porte-paroles de la marque. Et après plusieurs tests, force est de constater qu’ils ont raison.

Alors, pragmatiques que nous sommes, nous reconnaissons volontiers que le contenu 4K n’est pas légion. Toutefois, il y a des sources ! Par exemple, nous avons pu nous en donner à cœur joie sur Netflix.

En effet, le service propose un abonnement comprenant la diffusion des séries compatibles en Ultra 4K. Bien entendu, il faut que la Shield et l’appli détectent qu’il y a bien une télévision capable d’afficher autant de pixels au bout de la prise HDMI (2.0 tant qu’à faire).

Les scènes de Breaking bad, Sense 8 ou encore Daredevil, projetées sur une TV 4K paraissent encore plus réalistes et plus belles que jamais. La Shield encaisse le flux vidéo et nous avons pourtant essayé de lui mettre des bâtons dans les roues ! Par exemple, en diffusant des séries 4K via une connexion Wi-Fi de moyenne qualité et ce, alors même que NVIDIA recommande chaudement une liaison filaire en Ethernet Gigabit avec une connexion Internet d’au moins 15-25 Mbps. Mais la Shield a tenu le coup !

En sans-fil, nous avons observé peu de décalages dialogue/image, d’ailleurs compensables par le biais d’un petit outil dans la console. En mode filaire, rien à signaler, on frôle la perfection. À noter, il est aussi possible d’utiliser Kodi ou Plex comme lecteur multimédia alternatif. Nous avons toutefois souhaité voir si la Shield tenait ses promesses, sans trop mettre les mains sous le capot ou télécharger des applis tierces.

Même constat pour le contenu YouTube 4K, par ailleurs lisible sur un écran Full HD, mais le rendu nous paraît meilleur sur un téléviseur que sur un moniteur informatique. Enfin, lire des fichiers 4K depuis des clés USB (plus ou moins rapides) est aussi dans les cordes de la Shield. Il suffit brancher celles-ci à l’arrière de la Shield et, par le biais de l’appli Photo et vidéo d’Android TV, on lance la vidéo. Pour information, nos fichiers de test sont encodés en 70, 80 et 110 Mo/s, des gros débits donc.

Et là encore, ni décalage, ni déformation d’image. Ou, en tout cas, pas du fait de la Shield. Et pour nous en assurer, nous avons copié les sources sur la mémoire interne de l’appareil, et elles étaient aussi limpides et fluides que tous les autres contenus une fois sortis de la clé.

La Shield face aux Box

Les boîtiers Android TV trouvent clairement leur raison d’être dans les pays comme les États-Unis, c’est-à-dire où les fournisseurs d’accès Internet ne livrent pas toujours de Box avec services associés ; en France, la Shield va devoir batailler pour venir en plus des boîtes à Web, sous la TV. Car, routeur et modem mis de côté, les Box donnent accès – tout comme la Shield – à des applis VOD, ou elles intègrent des fonctionnalités de lecture de photos ou de contenus depuis un smartphone. Sur ce point précis, précisons que la Shield est compatible ChromeCast et peut donc relayer et afficher du contenu provenant de Chrome, un smartphone ou une tablette sur la TV très rapidement.

N’oublions pas la capacité des Box à puiser du contenu sur un NAS, un serveur personnel. Ou des portails de Catch Up TV très bien faits.

D’un autre côté, beaucoup de ces boîtiers multitâches utilisent des systèmes d’exploitation ou des environnements maison. À notre connaissance, seules les Freebox Mini 4K et Miami Box de Bouygues tournent sous Google Android TV. Chez les autres FAI, le parc applicatif n’est pas très développé ou alors spécialement optimisé pour les plateformes des Box. Les évolutions sont donc lentes, et ne tiennent pas la comparaison avec les OS des Apple TV ou autre Google TV qui profitent des parcs d’applis à la fois propres et communes à iOS, Mac OS ou Android. Sur ce point, la Shield Android TV est plus intéressante que les box des opérateurs.

Shield : le gaming compris dans le prix ou presque

Lors de l’annonce de la Shield, celle-ci fut présentée comme une console de jeu de salon. NVIDIA s’est un peu emporté car la petite boîte n’a clairement pas de quoi rivaliser avec la PS4 ou la Xbox One. Cependant, il est vrai qu’on peut l’utiliser pour jouer. Il faut pour cela, commencer par se créer un compte NVIDIA ou, plus simple, utiliser son compte Google. Ensuite trois solutions de jeu s’offrent à vous.

La première et payante, c’est GeForce Now. Anciennement le service GRID, déployé en Europe au moment du lancement de la Shield Tablet et jusqu’alors gratuit et en bêta, ce dernier devient payant en change de nom. Le principe reste le même : l’appli donne accès à des jeux, jeux qui une fois lancés depuis la console sont, en fait, exécutés sur les serveurs de NVIDIA en Europe. Seul le flux vidéo est redirigé vers la console et les échanges de données (mouvement, action, mise en pause, etc) sont transmis par la console au serveur via la connexion Internet.

GeForce Now fonctionne maintenant sur le principe de l’abonnement : moins de 10 euros par mois (gratuit pendant 3 mois) pour avoir accès à un catalogue de 57 jeux, certains gratuits compris dans l’abonnement et d’autres, payants. Leur point commun : ils sont tous optimisés pour être pilotés à la manette NVIDIA.

Un catalogue qui, d’ailleurs, est fréquemment enrichi (au moins deux jeux tous les mois pour le moment). A noter, un achat sur GeForce Now peut (mais pas obligatoirement) donner lieu à l’envoi d’une clé à valider sur un service tiers (Steam, GoG, etc.) pour en profiter aussi sur PC.

Attention cependant, les sauvegardes ne sont pas communes. Parmi les jeux les plus connus, on citera les trois premiers Batman, The Witcher 2 et 3, The Talos Principle, Ultra Street Fighter IV. La liste complète est disponible sur le site Internet de NVIDIA.

Pour le GeForce Now, nous n’avons pas suivi les recommandations NVIDIA et avons utilisé le service en Wi-Fi. Alors que c’est le mode filaire qui est chaudement recommandé pour cet usage. Nous avons laissé la Shield tester notre réseau et faire ses propres réglages de rendu seule.

Il est toutefois possible de forcer la définition de l’image (720 ou 1080p) et le nombre d’images par seconde affichées à l’écran (30 ou 60) quand le jeu le permet. Mais suivant la qualité de la connexion cela peut nuire directement à l’expérience de jeu. En mode automatique, pas de souci, nous avons pu jouer à The Witcher 3 ou Street Fighter sans décalage.

Nous avons toutefois noté que les options graphiques avancées de certains jeux étaient, par défaut, réglées sur le niveau minimum. Il est possible de leur forcer la main dans les menus d’option des jeux mais les modifications ne sont pas conservées entre deux sessions de jeu. C’est rageant et ça l’est d’autant plus qu’en poussant lesdites options, les jeux deviennent lents et sujets aux lags. GeForce Now est donc encore un peu trop jeune et très sensible à la qualité du réseau et de la gestion des débits de la part des opérateurs Internet. En effet, si nous n’avons pas rencontré de problème sur le réseau professionnel de la rédaction ni à la maison, sur Numericable 100 Mo, il semble que certains confrères aient eu des soucis à jouer pendant les heures de pointe, le soir, sur le réseau Orange notamment. Quoi qu’il en soit, GeForce Now a de l’avenir et le prix de l’abonnement n’est pas astronomique. Son fonctionnement est bon, pour peu qu’on ait une bonne connexion Internet et un fournisseur d’accès, délivrant un service de qualité correcte.

Les jeux Android optimisés…

Seconde solution pour s’amuser avec la Shield, faire son marché parmi les jeux Android optimisés pour la plateforme Tegra. Un catalogue qui a commencé à prendre de l’importance suite à la sortie de la Shield Tablet. Celui-ci est disponible au travers de l’appli Shield Games et un peu moins de 80 jeux pour le moment. Dont un bon tiers, gratuit. Il y en a pour tous les goûts, pour les grands (Hotline Miami 2) comme pour les plus jeunes (Juju). Rappelons également que le Google Store héberge aussi des jeux spécialement dédiés à Android TV et que ceux-là sont bien évidemment accessibles et jouables sur la Shield.

L’occasion de rappeler que la Shield prend en charge jusqu’à quatre manettes en même temps et qu’une section est dédiée aux titres jouables à plusieurs sur un même écran. Dans ce cas-là, les jeux s’installent sur l’espace de stockage de la console donc il n’y a ni temps de chargement excessif ni ralentissement.

…ou des jeux PC diffusés depuis votre propre machine

Autre fonction déjà présente sur la Shield Tablet, le Game Stream de NVIDIA. Le principe est simple : jouer à des jeux installés sur le PC de la maison, sur la TV, là encore en diffusant simplement le flux vidéo. Pour avoir la meilleure qualité de service possible, nous recommandons très chaudement une connexion filaire du PC et de la Shield Android TV au routeur ou à la Box de la maison car, ainsi, il est possible d’avoir une qualité 1080p à 60 images par seconde. En Wi-Fi, les limitations graphiques sont importantes et les perturbations de signal et autres parasites peuvent nuire à vos parties.

Bien entendu, pour que le Game Stream fonctionne, il faut également que le PC de la maison soit équipé d’une bonne carte graphique NVIDIA GeForce GTX et que le logiciel GeForce Experience y soit installé. Ensuite, il suffit de lancer l’appli sur la Shield, que le PC soit trouvé, que les jeux Steam et autres soient indexés par la console Android et le tour est joué. Vous pouvez les lancer et les piloter à la manette… pour peu qu’ils soient compatibles. Ainsi, jouer à HearthStone ou à un jeu de stratégie en temps réel ne sera clairement pas possible. Sauf si bien entendu, une souris et un clavier filaires ou sans fil sont reliés à la console.

Une manette fournie, une télécommande en option à 55 euros ?!

Une chose nous échappe dans la logique du fabricant… Pourquoi livrer la Shield avec une manette de jeu, et sans télécommande, alors que l’intérêt de la Shield réside justement dans la double spécialité jeux vidéo ET multimédia ? La télécommande cinq boutons, équipée elle-aussi d’un petit micro pour Google Now, est en effet vendue 55 euros en option ! Une zappette de luxe ! Et pour enfoncer un peu plus le clou, le socle de maintien à la verticale est annoncé, lui, au prix de 35 euros. Certes, il est en métal et adhère vraiment bien à toutes les surfaces mais tout de même… ce n’est qu’un simple socle.

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