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Test Nikon D800 : le reflex qui se prend pour un moyen format

Avec 36 millions de pixels, le D800 redéfinit le terme “qualité d’image reflex”. Mais cette médaille a un revers : des fichiers énormes et une faible cadence en mode rafale.

L'avis de 01net.com

Nikon D800

Les plus

  • + Définition record de 36,3 Mpix au format 24 x 36
  • + Nouvel autofocus à 51 collimateurs
  • + Mode vidéo riche : full HD progressif, prise casque, prise microphone, sortie HDMI non compressée, vumètre, etc.
  • + Boitier en alliage de magnésium garni de joints d'étanchéité
  • + Version D800E sans filtre anti-moiré

Les moins

  • - Quid de la montée en hautes sensibilités ?
  • - Rafale limitée à 4 i/s en pleine résolution (FX) et 6 i/s au format DX (avec la poignée et la batterie dédiée en option)

Qualité photo

5 / 5

Qualité vidéo

3.5 / 5

Réactivité

3 / 5

Ergonomie et finition

4 / 5

Appréciation générale

4 / 5

Autres critères et mesures

4.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 21/11/2012

Voir le verdict

Fiche technique

Nikon D800

Monture (baïonnette) Nikon FX
Format de capteur Plein format 24 x 36
Définition du capteur 36.3 Mpx
Type de capteur CMOS
Sensibilité ISO min 100
Voir la fiche complète

Nikon D800 : la promesse

Contrairement à ce que son nom peut laisser à penser, le D800 n’est pas le successeur du D700. Ce dernier fut pendant de nombreuses années l’ami des reporters – que ce soit pour la presse, les mariages, etc. – avec son excellent capteur 12 Mpixels, sa grande robustesse et sa super rafale. Avec un « énorme » capteur de 36 millions de photosites, et donc des fichiers très lourds, et une cadence revue à la baisse avec seulement 4 images par seconde, le D800 change radicalement de cible.

Nikon D800 : la réalité

Fabriqué par Sony, le capteur du D800 est le plus défini de la catégorie des capteurs plein format. Une définition épatante – deux fois plus que l’appareil professionnel D4 ! – qui permet au D800 de venir taquiner les appareils moyen format, utilisés par les professionnels pour les reproductions de grande taille (publicités, etc.).

Le miracle des hautes sensibilités

Plus la densité de pixels augmente, plus le bruit numérique pose problème car les pixels se disputent une quantité de lumière finie. Et c’est là une des réussites de Nikon : malgré les 7 360 x 4 912 pixels des clichés, la montée en ISO est presque aussi bonne que celle du D700, pourtant trois fois moins défini ! On ajoute à cela une excellente plage dynamique et de bonnes couleurs et on obtient un boîtier d’exception. Equipé de l’optique Nikkor 50 mm F1.4, les détails suprennent la rétine. Sur un portrait, on en vient à rentrer dans les pores de la peau. Les amateurs d’argentique sauteront au plafond tellement on s’éloigne du velouté traditionnel des pellicules d’antan, bien plus doux et tellement moins piqué. Les uns aimeront le rendu, les autres pas, mais toujours est-il que la qualité technique est là et que le potentiel de recadrage est vraiment énorme.

Les revers de la médaille

Cette superbe qualité d’image et cette grande définition feront la joie des maniaques de la qualité technique, mais sont la cause de nombreux soucis.
Primo : la taille des fichiers de ce capteur de 36 Mpix est tellement importante (jusqu’à 75 Mo par image en RAW 14 bits) que les cartes mémoire, et les disques durs, saturent rapidement.
Deuxio : les optiques de milieu de gamme montrent vite leurs limites et seules les meilleures d’entre elles sont à même de dévoiler le plein potentiel du capteur. Pour profiter à fond du D800, il faut s’équiper des dernières versions des zooms les plus chers – 24-70 mm F2.8, etc. – voire préférer les focales fixes.
Et tertio : la faible rafale de l’appareil le disqualifie pour les situations qui nécessite de débiter des images à la pelle.

D800E : plus de détails, plus de moiré
Une version spéciale du D800 est disponible à la vente : le D800E. L’unique différence avec le boîtier original est que son capteur n’est pas équipé d’un filtre passe-bas (anti-aliasing). Dans les faits, ce boîtier délivre des images légèrement plus piquées puisqu’il n’y a pas de lissage appliqué sur les pixels. La contrepartie est que le boîtier ne corrige pas le moiré, un défaut qui s’observe quand on photographie des sujets tels que les stores, murs de briques voire même les textiles, où les lignes droites régulières apparaissent déformées et superposées les unes aux autres.

A l’écran les images du D800E ont un peu plus de punch que celles du D800 classique. Et comme les effets de moiré se corrigent en post-production, le D800E est une option intéressante si on est prêt à ajouter 300 euros à la facture et si on ne compte pas faire trop de vidéo, un mode où le moiré est beaucoup plus compliqué à corriger. Si vous faites du studio, le D800E est une option très intéressante puisque l’appareil vous permet d’approcher la définition d’appareils bien plus onéreux, les moyen format.

Autofocus : avantage Canon EOS 5D Mark III

Rien n’est gravé dans la marbre et le D800 le prouve : contrairement au D700 qui était en son temps plus performant que le Canon EOS 5D Mark II dans la mise au point automatique, le D800 est cette fois un bon cran en dessous du 5D Mark III. Ce dernier est, en effet, plus nerveux côté autofocus et surtout bien plus à l’aise dans les basses lumières où il enterre le D800. 

Mode vidéo : le saut quantique !

Le D700 était dépourvu de mode vidéo et c’est notamment la raison pour laquelle Canon a gagné la guerre avec son 5D Mark II. Non seulement le D800 s’offre un mode vidéo, mais en plus Nikon a mis les petits plats dans les grands avec une prise casque, une prise microphone, le contrôle manuel pendant le tournage et une sortie HDMI non compressée. Cette dernière possibilité intéressera les passionnés et les pros qui enregistrent les vidéos sur un boîtier externe et non sur la carte mémoire (note pour ceux-là : la prise HDMI sort un signal en 4:2:2 en 1080p, mais uniquement quand il n’y a pas de carte mémoire dans l’appareil ; dans le cas contraire, le signal bascule en 720p).

Les trames sont très fluides et sont un poil plus détaillées que celles du 5D Mark III. Ce dernier garde cependant l’avantage, avec une meilleure gestion des basses lumières, une ergonomie un peu plus étudiée – on peut piloter toutes les fonctions vidéo d’une seule main – et un rendu des couleurs tout à la fois plus juste et plus flatteur. Mais une chose est sûre, les « Nikonistes » ont enfin leur boîtier plein format « accessible » pour faire de la vidéo de très haute qualité !

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