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Test : Le Roku 3 peut-il faire de l’ombre à l’Apple TV et à Android TV ?

Le géant du streaming américain Roku débarque en France avec une gamme de produits surtout pensés pour la vidéo à la demande. Concurrent direct de l’Apple TV et des boîtiers sous Android TV, le Roku 3 se présente comme le modèle le plus riche de la gamme. Un concurrent sérieux ?

L'avis de 01net.com

Roku 3

Ergonomie et conception

2.5 / 5

Richesse des contenus

2 / 5

Fonctions

3 / 5

Appréciation générale

2.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 05/11/2015

Voir le verdict

Fiche technique

Roku 3

USB Non
Ethernet Non
Wi-Fi Non
Sortie HDMI Oui
Sortie audio numérique optique Non
Voir la fiche complète

Roku 3 : la promesse

Quasiment inconnue du grand public en France, la marque Roku fait pourtant partie des acteurs incontournables du streaming vidéo aux États-Unis. Le 20 octobre dernier, le fabricant de boîtiers multimédia a annoncé son entrée sur le marché français avec trois modèles, les Roku Streaming Stick, le Roku 2 et le plus haut de gamme le Roku 3, que nous mettons à l’épreuve ici. Est-il armé pour lutter contre Apple et Google ?

Roku 3 : la réalité

Un peu à la manière de l’Apple TV, le Roku joue la carte de la sobriété. Le boîtier est compact (8,9 x 8,9 x 2,5 cm) et c’est tant mieux. En effet, à la rédaction, son design n’a pas fait l’unanimité et il sera donc plus aisé de le camoufler dans un meuble hi-fi.

Le Roku 3 à côté de la nouvelle Apple TV.

D’ailleurs Roku a envisagé cette installation, car son boîtier est livré avec une télécommande fonctionnant en Wi-Fi direct. On peut donc piloter le boîtier multimédia même s’il est enfermé dans un meuble, contrairement aux solutions passant par de l’infrarouge.

La télécommande, justement, n’est pas très discrète ni même très jolie. Si la prise en main est bonne, les fonctions sont minimalistes et le revêtement noir brillant prend très (trop) bien les traces de doigts.

C’est d’autant plus dommage qu’elle propose une fonction que nous trouvons vraiment très pratique… pour ne pas dire géniale. En effet, sur le côté, Roku a prévu une prise casque permettant de brancher des écouteurs pour regarder ses programmes sans déranger son entourage. Une excellente idée qui permet d’utiliser n’importe quel casque comme solution sans-fil.

Roku livre un modèle intra-auriculaire, plutôt de bonne facture, qui peut faire l’affaire auprès des utilisateurs les moins exigeants. Nous l’avons confronté à notre outil de mesure, voici son verdict : il est bien présent sur les basses (il répond dès 20 Hz) avec une très bonne puissance (96,3 db), mais il s’effondre très rapidement dans les médiums et les aigus (la bande passante se termine à 14 kHz). Traduction : si vous voulez profiter au mieux de la bande-son de vos films, optez plutôt pour un autre modèle.

Une interface vraiment pas sexy….

Roku 3 fonctionne sur le principe des « chaînes » virtuelles à installer sur l’écran d’accueil. Pour télécharger des applications payantes, il faudra créer un compte et y associer une carte bleue.

Alors que nous sommes plutôt habitués aux interfaces “bien rangées” d’Android TV ou de l’Apple TV, les menus de Roku font pâle figure. Tout d’abord, si la page d’accueil affiche plutôt clairement les différents applications ou services grâce à de grosses icônes, il est impossible de les classer par genres par exemple.

Et ce n’est pas mieux du côté de l’interface permettant de télécharger les fameuses « chaînes de flux vidéo ». Non seulement cette interface ne propose pas de fonction de reconnaissance vocale, mais elle ne dispose pas non plus de fonctions de recherche ou de tri.

…et pas très fonctionnelle non plus

Il faut alors parcourir les innombrables rubriques et icônes. On comprend l’intention de Roku, qui souhaite ici nous faire apprécier son offre pléthorique, mais c’est raté. Non seulement parce que ce mode de navigation est lassant, mais aussi parce les services donnant accès à des contenus français sont trop rares. Ce qui ne devrait pas déplaire aux amateurs de contenus étrangers.

On retrouve bien Netflix, YouTube, DailyMotion, Google Play Films, France 24, TuneIn Radio, ou encore Netflix, mais c’est très peu pour un boîtier qui entend s’imposer en France et rêve même de voler la vedette à l’Apple TV et autres boîtiers Android TV.

– Lire notre test du Nexus Player

Roku a donc encore fort à faire, et en priorité signer des partenariats avec les chaînes de TV françaises afin de proposer un accès aux différents services de rattrapage.

D’autant que nous avons pu remarquer que les différentes applications adoptent souvent des interfaces moins élaborées et jolies que ce qu’on connaît sur nos mobiles. Si cela passe pour Netflix, YouTube ou DailyMotion, l’interface du client Spotify est tout juste fonctionnelle.

Le moteur de recherche oblige à faire des allers/retours entre les différents onglets en fonction du type de contenu recherché (un morceau, un artiste ou un album). Un mode de tri classique en définitive, mais rendu fastidieux par l’interface pas toujours très réactive. Dernier bémol, alors que le Roku 3 intègre la plateforme technique la plus performante de toute la gamme, ce boîtier ne supporte pas le multitâche. Impossible, par exemple, de lancer la lecture d’un morceau de musique sur Spotify, puis de lancer un diaporama photo simultanément.

Une application mobile à améliorer

À l’image de nombreux boîtiers multimédias récents, le Roku 3 peut être piloté depuis une application mobile éponyme. Très simple à mettre en oeuvre, son ergonomie est à l’image de celle de l’interface TV : pas très conviviale.

Malgré quelques plantages sur notre mobile (un Samsung Galaxy Note 4 sous Android 5.1.1), nous sommes parvenus à utiliser toutes les fonctions. Et pour cause, elles ne sont pas très nombreuses. Un menu permet d’utiliser l’écran tactile du smartphone comme télécommande, avec l’avantage d’intégrer un clavier alphabétique complet pour faciliter la saisie dans les champs de recherche des applications.

Un menu “play on roku” permet également de diffuser les photos de son smartphone sur son téléviseur via le boîtier. On en revient donc à notre fonction de diaporama, sans musique… et avec une perte de qualité notable. Sur notre 46 pouces Full HD, les photos semblent compressées et dégradées à l’écran.

Cela n’est pas très flagrant et présente au moins l’avantage de rendre la diffusion sans-fil assez rapide et fluide. L’application permet également d’ajouter des chaînes à son compte avec une ergonomie plus agréable que celle offerte par la télécommande.

Des jeux, ou presque

Nous ne nous attarderons pas sur la section jeux vidéo du Roku 3. Le contenu est là encore désespérant. Et ce alors que ce boîtier intègre la plateforme la plus performante du constructeur.

Non seulement les titres ne sont pas très attractifs et pour ceux qui sont un rien connus, comme 2048, sont payants. Nous avons bien essayé le jeu installé de base mais la télécommande n’est absolument pas adaptée. On quitte rapidement cet univers pour n’y revenir que lorsque le constructeur aura fait un travail de portage correct des jeux mobiles les plus célèbres.

Un lecteur multimédia de base

La chaîne Roku Media Player permet de lire des fichiers multimédias stockés sur une clé USB ou un serveur domestique.

Le hic, c’est que là encore – oui, encore – l’interface nous paraît bâclée. Les grosses icônes proches des dossiers de Windows 98 ne sont pas flatteuses. On est loin de l’affichage léché d’une solution Android TV ou Apple TV où les films peuvent être facilement (pour ne pas dire automatiquement) enrichis de descriptifs et pochettes. Heureusement, le Roku 3 prend en charge les formats vidéo les plus courants (liste complète ici).

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