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Test : Le Kindle d’Amazon, une bonne affaire ou pas ?

Rien n’est plus tentant que de transporter sa bibliothèque avec soi et d’acheter des livres en deux clics.

L'avis de 01net.com

Amazon Kindle

Appréciation générale

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 26/10/2009

Voir le verdict

Amazon Kindle : la promesse

Le Kindle est un livre électronique qui se charge de contenus via une liaison de données 3G. Une fois l’appareil acheté – pour environ 240 euros, frais de ports et droits de douane compris –, son coût d’utilisation se résume à l’achat de livres, ce qui suppose l’ouverture d’un compte Amazon. L’appareil n’a jamais besoin d’être relié à un PC, et, s’il sait lire quelques types de documents bureautiques et, à titre expérimental, des PDF, ces fichiers doivent lui être envoyés par courrier. Sa prise micro-USB ne sert ainsi qu’à recharger sa batterie. Il s’agit bien simplement d’un appareil américain disponible en France, et le Kindle ne prétend pas être adapté au public français, mais, pour qui lit couramment l’anglais, cette solution est envisageable. Reste à voir dans quelles conditions.

Amazon Kindle : la réalité

Premier contact avec le Kindle : la tablette est très fine, à peine plus de 9 mm d’épaisseur, l’écran n’occupe qu’une partie limitée de la surface totale, et l’ensemble pèse 290 g, soit 20 % de plus qu’un livre de poche moyen. En ajoutant la couverture rigide, une protection façon cuir vendue en option, on passe à 460 g, le chic en prime. Hormis l’appareil, on ne trouve dans le carton qu’un minuscule adaptateur secteur aux normes américaines (mais acceptant le 220 V comme le 110 V), et il faut donc commencer par trouver un convertisseur de prise ou se résoudre à charger le Kindle par un port USB.

Ni couleur ni animation

L’écran affiche seize niveaux de gris sur un fond invariablement gris clair, dans une résolution de 167 points par pouce, suffisamment élevée pour rivaliser avec le papier. Du fait de ce fond gris, le niveau de contraste n’est pas très élevé pour des yeux habitués à un écran de téléphone mobile ou de PC, mais la lecture ne fatigue pas spécialement. Le passage d’une page à l’autre occasionne un papillonnement de l’ensemble de l’écran de près de 1 s, qu’il s’agisse là d’une volonté de marquer l’action ou d’une limitation technique du « papier » électronique.
Bien sûr, il n’y a ni couleur ni animation. En revanche – et c’est là l’avantage de l’électronique sur le papier –, un dictionnaire intégré donne immédiatement la définition d’un mot devant lequel on aura positionné le curseur. C’est bien pratique et beaucoup plus rapide que d’ouvrir le « vrai » dictionnaire. Autre gadget sympa, le Kindle peut vous faire la lecture, grâce à sa fonction text-to-speech, mais en anglais seulement et sur certains livres uniquement.

Une autonomie considérable

Sous l’écran de 15 cm de diagonale au format 4:3, on trouve un clavier qwerty et, sur le pourtour, un joystick, des boutons dédiés pour atteindre la page suivante et la précédente, pour rejoindre l’accueil et pour accéder au menu. Les différents contrôles tombent bien sous les pouces. Du côté de l’électronique, le Kindle embarque 2 Go de mémoire, dont 1,4 Go disponible pour les livres, la batterie étant supposée offrir une autonomie de quatre jours avec la liaison de données activée. D’après nos constatations, cette durée est atteinte sans problème. Et il est toujours possible de désactiver la liaison de données pour économiser l’énergie.

Vous voulez lire Le Monde ou Les Echos ?
Le Kindle peut accéder au Web, mais cette fonction est désactivée dès que l’on se trouve hors des Etats-Unis, à l’exception notable du site Wikipedia (en anglais), sur lequel on navigue sans mal. Autre restriction : les images des magazines ne sont pas téléchargées à l’étranger. Nous avons acheté PC Magazine pour confirmer ce que nous savions déjà : le Kindle doit être réservé à la lecture de livres, parce que rien de ce qui concerne la maquette, la couleur, les images et la mise en page n’est exploité sur l’appareil. Autrement dit, le plaisir de lire un magazine disparaît automatiquement.
Il est également possible de lire les quotidiens. En France, si vous voulez vous abonner à un journal, cela ne posera pas de problème pourvu que ce soit Le Monde (28 euros/mois) ou Les Echos (20 euros/mois). Et rien d’autre. Puisque nous en sommes à énumérer les restrictions, signalons que l’application iPhone, grâce à laquelle on peut lire indifféremment sur le mobile d’Apple ou sur le Kindle le contenu acheté, en reprenant à chaque fois la lecture à l’endroit où on l’a laissée, n’est pas disponible sur l’App Store en France. Enfin, si une application similaire pour PC a bien été annoncée, elle n’est pas encore sortie.

Pas pour le public français

Au-delà de l’aspect technique, le but du test était de déterminer si utiliser le Kindle plutôt que lire un livre avait un sens. Disons-le tout de suite, le Kindle n’est rien d’autre qu’un appareil américain disponible à l’étranger, mais il n’est pas prêt pour le public français, pas plus que ne l’est la librairie électronique d’Amazon. Les ouvrages en français ne représentent qu’une partie infime du catalogue et concernent bien souvent des livres tombés dans le domaine public, mais pas gratuits pour autant. Bon nombre de Zola, Balzac et autres Flaubert sont ainsi disponibles en français. Madame Bovary, par exemple, coûte 3,44 dollars. Mais il faut savoir que le texte peut également être téléchargé sur un site comme www.gutenberg.org, pour une lecture sur PC ou sur téléphone mobile et pour 0 euro.

Quatre fois moins cher qu’un vrai livre

Maintenant, si lire en anglais ne vous pose pas de problème, voici ce que vous devez savoir. Le plus souvent, du moins pour la littérature, les tarifs de la version Kindle sont inférieurs à ceux de l’édition papier. Par exemple, L’Alchimiste, de Paulo Coelho, immense succès de librairie des années 1990, vaut 5,32 euros à la Fnac en version de poche (éditions J’ai lu) et 7,06 dollars en version Kindle (en anglais). Autre exemple. Vous avez dévoré Millenium, la trilogie de Stieg Larsson, et vous vous sentez de taille à revisiter en anglais The Girl Who Played With Fire (Millenium 2 : La Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette) pour la raison bien compréhensible que votre suédois est un peu juste et que Millenium n’existe pas en français dans la bibliothèque Kindle. Il vous en coûtera 5,73 dollars et une quinzaine de secondes de temps de téléchargement. Une sacrément bonne affaire par rapport aux 21,85 euros de la version brochée en français.
Mais rien n’est garanti. Nous avons constaté que certains auteurs américains majeurs (faites une recherche sur Philip Roth, par exemple) n’existent tout simplement pas. Faites maintenant une recherche, depuis votre PC, sur le site d’Amazon et vous découvrirez que Philip Roth n’est pas inconnu du Kindle. Incohérence ? Dysfonctionnement ? Non, c’est simplement que ses œuvres ne peuvent pas être téléchargées en Europe, de toute évidence pour des questions de droits d’édition. En dehors des considérations de langue, voilà un problème que l’on ne rencontre pas en librairie.
Reste enfin que le livre, on peut l’offrir, le prêter, en faire collection voire le revendre. Ou simplement le ranger dans une bibliothèque, le regarder, le feuilleter… bref, se l’approprier. Le Kindle, lui, est et restera un objet froid, un simple support.

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