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Test : InMotion V3, la roue électrique qu’il faut dompter pour apprécier

Après les gyropodes, le constructeur SCV se lance dans les roues électriques avec l’InMotion V3. Une fois maîtrisée, elle se révèle très pratique.

L'avis de 01net.com

SCV InMotion V3

Facilité d'utilisation

3.5 / 5

Polyvalence

3 / 5

Qualité de fabrication

3.5 / 5

Autonomie

2.5 / 5

Appréciation générale

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 22/05/2015

Voir le verdict

Fiche technique

SCV InMotion V3

Vitesse max. annoncée 18 km/h
Puissance du moteur 450 W
Autonomie annoncée en km 20 km
Voir la fiche complète

SCV InMotion V3 : la promesse

Au chapitre des produits originaux, voici l’InMotion V3 de SCV, une roue électrique qui permettrait de tailler la route sans se fatiguer. Commercialisé par Gyrostep, l’enseigne qui nous avait également permis de tester l’InMotion R1EX, l’engin se positionne comme un concurrent sérieux de la Solo Wheel, la référence de la mono roue électrique. En attendant de recevoir cette dernière pour test, nous avons souhaité tester l’InMotion V3 qui serait un modèle plus simple « à prendre en jambe » en raison de sa conception. En effet, elle utilise deux roues disposées en parallèle pour lui offrir une meilleure stabilité.

SCV InMotion V3 : la réalité

L’InMotion V3 présente bien. Le look est plutôt joli et le produit globalement bien conçu. Il intègre à l’avant une petite lumière blanche qui permet de se faire remarquer sur la route lorsqu’on circule de nuit. A l’arrière, une LED rouge fait office de feu stop. La mise en marche du produit passe par un bouton tactile sur le côté et l’écran indique en permanence le niveau de charge restant dans la batterie. Il faut environ 1h30 pour refaire un plein complet. L’autonomie annoncée est d’une vingtaine de kilomètres, en fonction du poids (120 kg max) de l’utilisateur et du profil de route. Nous sommes visiblement dans la bonne moyenne et n’avons pas abusé des routes trop pentues puisque c’est peu ou prou l’endurance que nous avons constatée.

De part et d’autre du produit, le constructeur y a ajouté un rembourrage en mousse pour que le contact des jambes avec le châssis de la roue soit le plus agréable possible. Dernier détail de conception important : sa poignée télescopique.

Celle-ci permet de soulever assez facilement ses 14 kilos, mais aussi de le faire avancer lorsqu’on n’est pas dessus. D’ailleurs, les passants ne manqueront pas de la comparer à une valise. Mais est-il simple de chevaucher la bête ?

Un système à deux roues pour faciliter l’équilibre

Si nous pointions la facilité de prise en main de l’InMotion V2, il en est tout autrement avec le V3. Pour aider l’utilisateur à trouver son équilibre sur cet InMotion V3, le constructeur lui a greffé deux roues. Celles-ci sont écartées d’environ 8 cm de part et d’autre de l’axe de la bande de roulement, ce qui le rendrait plus stable que l’unique roue du Solo Wheel.

En pratique, cela se vérifie un peu puisque le V3 tient debout tout seul lorsque personne n’est dessus. Mais qu’on se le dise, grimper sur la chose n’est pas aisé.

Mais pas impossible puisqu’il ne nous aura fallu qu’une petite heure pour maîtriser le geste qui permet de monter sur la roue et de se stabiliser. Les premiers essais se font à proximité d’un mur, pour se retenir. Une fois plus en confiance, on ose sauter un pied après l’autre sur les cales pieds, pour adopter ensuite une petite danse qui, une fois peaufinée, se traduit par une position d’équilibre. Ceux ayant déjà pratiqué le ski y verront des similitudes dans le comportement à adopter. En effet, pour trouver son équilibre et pour diriger la chose, tout passe par la force appliquée dans les jambes : il faut bien bloquer l’appareil entre les mollets, mais sans trop forcer, sous peine de se fatiguer. D’ailleurs une position trop crispée devient vite désagréable voire douloureuse si on a les genoux fragiles.

Pour faire avancer l’InMotion V3 il suffit d’appuyer sur la pointe des pieds. A l’inverse, on freine, en pressant sur les talons. Naturellement, cette même posture permet de faire reculer la roue, mais avant de maîtriser la marche arrière, il faudra y passer des jours, voire des semaines, d’autant que cela présente peu d’intérêt. Il faudra par ailleurs adopter une bonne flexibilité au niveau des jambes pour encaisser au mieux les aspérités de la route qui se ressentent bien avec ce produit.
Tout comme l’InMotion V2, le V3 est limité à une vitesse de 18 km/h et pour ne pas dépasser cette vitesse, la roue dispose d’un système de « rupteur » automatique qui calme les ardeurs. D’ailleurs, une fois initié, on aimerait que cela aille plus vite.

L’apprentissage passe par quelques cascades

S’il nous a donc fallu une dizaine d’heures de pratique pour dompter la bête, cela ne s’est pas fait sans dégâts… surtout sur le V3. Quel que soit le problème rencontré lors de l’initiation, il est assez rare de tomber avec la roue. Si elle s’emballe sur une route esquintée, si le virage est mal négocié (c’est la manœuvre la plus compliquée), ou encore si un freinage est trop appuyé, il est très simple de « sauter en marche » pour éviter « la gamelle ».

En revanche, les dégâts sur la roue sont inévitables. Sitôt qu’on s’éjecte pour s’éviter des déboires, elle heurte le sol avec plus ou moins de violence. Notre modèle de test a souffert, comme l’attestent les séquelles de son châssis.

Si l’électronique semble ne pas souffrir des vrilles à répétition sur le goudron – ce qui est une excellente chose – le joli design de la roue en prend un coup. Cela commence par les cale-pieds : la partie la plus exposée aux chutes. Ses parties en caoutchoucs, censées offrir un bon grip pour le pied, se détachent facilement de leurs emplacements.

Le carénage est lui aussi marqué de plusieurs « balafres » dont nous ne sommes, il est vrai, pas les seuls responsables. Preuve que l’initiation à également été mouvementée chez ses précédents utilisateurs.

Un bug électronique isolé

Sur notre modèle de test, nous avons également remarqué une sorte de « plantage » qui, même s’il est isolé, mérite d’être signalé. Comme nous le disions plus haut, la roue dispose d’un système de freinage automatique qui bride la vitesse maximale. Lorsque celui-ci se déclenche, l’utilisateur est légèrement ramené en arrière et une alarme sonore se fait entendre. Sur un parcours de plusieurs kilomètres, nous avons un peu trop forcé sur ce système. Après un, puis deux, puis trois rappels au calme, nous avons tout de même décidé d’y aller franco sur les cale-pieds… à tort. Le moteur électrique s’est complètement « coupé » sous nos pieds. La suite est facile à imaginer : nous avons fait un sacré vol plané, mains et tête les premières ! Une (unique) chute à découvrir d’ailleurs dans notre vidéo de test de l’InMotion V3.

Les limites de circulation

Après deux week-ends passés à dompter notre monture, la maîtrise n’est pas parfaite, mais c’est indéniable, le plaisir est grandissant sur la route. La solution est géniale pour aller chercher le pain, rejoindre ses transports en commun ou aller chez des amis. Son petit format (51,5 x 42 x 18 cm) permet même de le loger dans un coffre de voiture lorsqu’on part en vacances, par exemple. Il est important de préciser que cette roue électrique n’est pas sans contraintes. La plus importante est sans aucun doute les trottoirs, qu’elle n’accepte de franchir que s’ils sont très bas.

C’est le cas de certains « bateaux » ou passages piétons où la descente, comme la montée est envisageable. Mais dans la plupart des cas, si le fait de descendre d’un trottoir un peu haut, en restant sur la roue, est jouable, il est plus prudent de descendre de celle-ci pour les grimper sans risque de se retrouver stoppé net. D’autant que le châssis de la roue en prend un coup.

Nous avons également noté que le comportement de l’InMotion V3 dépendait énormément du relief et de l’état de la route. S’il est génial de le piloter sur une piste cyclable ou un trottoir en bon état, la moindre aspérité ou trou dans le macadam, provoque de franches secousses directement absorbées par les genoux : aille !

Par ailleurs, nous avons constaté que lorsque la route était un peu trop bombée ou inclinée (en raison de la pente appliquée vers les caniveaux pour l’évacuation de la pluie), la roue avait tendance à se laisser attirer vers le trottoir. On est alors obligé de corriger en permanence la trajectoire, ce qui peut devenir fatiguant et dangereux. L’astuce consiste à rouler plus au centre de la rue, mais on s’expose alors aux réprimandes des automobilistes circulant derrière nous. Enfin, signalons que nous avons également roulé sous la pluie et que cela n’a visiblement pas altéré le fonctionnement de l’engin.

Musique et guidage vocal en Bluetooth

L’autre élément qui contribue au plaisir de conduite porte sur une bonne idée du constructeur : l’intégration du Bluetooth. Grâce à cette technologie, l’InMotion V3 communique avec votre smartphone via l’application « InMotion Bluetooth », toujours en cours de développement. Actuellement elle n’est disponible qu’en anglais avec des bouts de chinois, mais propose déjà quelques fonctions intéressantes. C’est le cas de la localisation GPS permettant de suivre ses déplacements effectués avec la roue sur une carte Google Maps. Par ailleurs, cette dernière intègre une enceinte pouvant diffuser la musique du smartphone, mais aussi les instructions de guidage d’un Google Maps par exemple. Une dernière fonction vraiment très pratique compte tenu de la mobilité qu’apporte cette roue électrique.

L’entretien

Les deux roues de 14 pouces de l’InMotion V3 étant semblables à celle d’un vélo, elles sont logiquement sujettes à l’usure et aux crevaisons. Mais leur remplacement est un mystère. Nous avons sensibilisé Gyrostep sur la question, et ce dernier nous a promis qu’un tutoriel vidéo serait mis en ligne prochainement.

Entretien qui passera aussi par la vérification, de temps en temps, de la pression des pneus. Si l’opération n’est pas évidente étant donné que la valve est difficile d’accès, elle se révèle néanmoins très importante. Mais nous avons remarqué qu’un sous-gonflage a un impact très perceptible sur l’agrément de conduite, et donc sur la sécurité.

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