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Test du Moustache Friday 28.3 : le vélo électrique taillé pour la ville

Moustache, acteur français incontournable du vélo à assistance électrique (VAE) dispose dans sa gamme d’un modèle urbain et polyvalent, à moins de 3000 euros, le Friday. Nous l’avons testé.

L'avis de 01net.com

Moustache Friday 28.3

Les plus

  • + Un design réussi
  • + Un équipement de qualité
  • + Le système de transmission
  • + Le « pliage » du guidon

Les moins

  • - La suspension alternative
  • - La plage de développement trop courte

Confort & ergonomie

4 / 5

Qualité de fabrication

4.5 / 5

Autonomie

4 / 5

Qualité de l'équipement

4.5 / 5

Appréciation générale

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 03/07/2019

Voir le verdict

Fiche technique

Moustache Friday 28.3

Type(s) Ville
Application Mobile Non
Compatibilité de l'Application Aucun
Puissance du moteur 250 W
Diamètre de roues 28 "
Voir la fiche complète

À mi-chemin entre le vélo de ville et le VTT, le Moustache Friday 28.3 veut incarner cette nouvelle tendance pour les vélos hybrides. La petite entreprise vosgienne bénéficie aujourd’hui d’un très bon bouche à oreille et le Friday est l’un de ses modèles les plus en vue. Doté d’une motorisation Bosch et d’une batterie de 400 Wh (de marque Bosch elle-aussi), il s’appuie sur une transmission à variation continue pour conquérir la ville. 

Design : à mi-chemin entre Paris et Epinal

Le design est incontestablement l’un des points forts de ce Moustache 28.3. Que l’on aime ou pas les choix esthétiques de la marque, on ne peut que constater les efforts réalisés pour se démarquer de la concurrence et livrer un vélo particulièrement bien fini. Il y a d’abord la couleur du cadre, premier élément qui saute aux yeux. Ce bleu-gris se marie parfaitement avec les éléments extérieurs (guidon, gardes-boue, batterie, etc.), qui optent, eux, pour le noir. 

Lionel Morillon 01Net – La couleur assez originale du Friday 28.3

Il y a ensuite les tubes qui composent le cadre et dont l’épaisseur varie pour donner à l’ensemble un aspect très travaillé, presque sportif. Enfin, il y a le soin apporté aux détails, sur les soudures qui ont été polies par exemple ou dans le choix des accessoires, notamment l’éclairage composé d’une LED Spanninga Presto2 à basse consommation. Même dans les postes de dépenses souvent négligés par les fabricants comme la béquille et les pédales, Moustache fait le choix de la qualité et du design. Dès lors, il est presque étonnant de constater que le Friday 28.3 n’ait pas été tenté par l’aventure de la batterie semi-intégrée tant celle qu’il embarque jure avec le reste du vélo.

Lionel Morillon 01Net – L’éclairage avant du vélo de Moustache

Cette esthétique recherchée ainsi que la géométrie du cycle placent le Friday dans la catégorie des vélos hybrides. De fait, le vélo de Moustache est conçu comme un VTT, avec un cadre sloping (le tube redescend assez bas au niveau de l’entrejambe) et des traits agressifs, mais il est équipé comme un vélo de ville (porte-bagages et garde-boue).

Des choix originaux sur l’ergonomie

Le choix le plus étonnant, compte-tenu du prix du vélo, concerne la suspension. Moustache a tout simplement décidé de se passer de fourche à l’avant et de suspension à l’arrière. En lieu et place, le fabricant propose une double alternative composée d’un guidon « flexbar handlebar » fabriqué par Baramind et d’une tige de selle intégrant une suspension. Le guidon comprend une partie moins rigide, en composite, qui lui offre une légère flexibilité. Celle-ci est censée absorber les chocs les plus légers et compenser l’absence de fourche suspendue. Sur route, les résultats sont contrastés. Les petites aspérités de la route sont absorbées sans difficulté, effectivement. Mais dès que le terrain est plus accidenté, l’ensemble paraît trop rigide et le plaisir de conduite diminue. Quant à la selle, ses résultats sont plus convaincants. Bien sûr, elle n’offre pas le confort d’une suspension classique mais elle permet d’épargner l’arrière-train du cycliste sur des trajets courts.

Lionel Morillon 01Net – Une partie composite permet au guidon de se plier légèrement et d’absorber les chocs.

Les choix faits par Moustache pour éviter d’intégrer un système de suspension permettent surtout au vélo de gagner en légèreté. A 22,7 Kg, le Friday 28.3 reste un peu moins lourd qu’un Sduro Trekking 4.0, la référence de la catégorie, plus lourde d’un kilo. Enfin, la très bonne idée de Moustache réside dans la technologie maison « Quick-Park » qui permet, via un petit loquet, de faire pivoter le cintre pour le mettre dans l’axe du cadre. Ainsi, le Friday devient plus compact et plus simple à ranger. 

Transmission à variation continue, la meilleure solution en ville ?

Le Friday dispose d’une transmission assez originale. Contrairement aux modèles classiques avec une cassette et un dérailleur, la version 28.3 opte pour une transmission Nuvinci N330 à variation continue. Ce système se rapproche de l’expérience offerte par une boîte automatique en voiture. En effet, le cycliste ne choisit pas précisément le rapport, il détermine simplement un niveau de difficulté via une poignée tournante placée à droite du guidon. Une fenêtre matérialise ce changement en faisant varier un indicateur de dénivelé. Le système mécanique répond immédiatement au coup de poignet. Tournez la poignée vers le haut ou le bas et le profil indicatif s’abaissera ou augmentera automatiquement. Dès lors, la transmission Nuvinci placée dans le moyeu de la roue arrière se chargera de traduire la commande en augmentant ou en réduisant le rapport.

Contrairement à une transmission classique, le pilote ne sait jamais sur quelle vitesse il se place. En contrepartie, les passages sont nettement plus souples, sans « saut » d’un rapport à l’autre et le pédalage plus agréable. 

Lionel Morillon 01Net – La transmission Nuvinci dans le moyeu de la roue arrière

Ce système demande quelques minutes d’adaptation, les premiers coups de poignet, n’allant pas toujours dans le sens souhaité mais au bout de quelques kilomètres la transmission Nuvinci est parfaitement assimilée. Après une semaine d’utilisation, essentiellement en milieu urbain, elle nous semble même parfaitement adaptée à la ville. Chaque arrêt au feu tricolore est l’occasion d’ajuster la transmission ce qui permet de redémarrer au plus vite sans souffrir d’un changement de rapports capricieux. 

Lionel Morillon – 01Net – Le cadre très travaillé du Friday 28.3

En revanche, on regrettera que la plage de développement ne soit pas plus étendue ce qui se traduit par une nécessité de mouliner une fois les 25 km/h atteints. 

Quid de l’assistance électrique…

Comme à son habitude, Moustache a fait appel à Bosch pour son moteur. C’est donc un Active Plus de 250W qui équipe le Friday. Il est placé au niveau du pédalier et masqué en partie par le cache qui recouvre également la chaîne. 

Son comportement est exemplaire et se prête particulièrement à la balade. Le couple oscille entre 35 et 50 Nm ce qui convient à une conduite souple mais pourrait frustrer les cyclistes les plus exigeants. En conséquence, le principal point fort de cette motorisation n’est pas à chercher du côté de la puissance. C’est davantage par son silence que le moteur Active Plus de Bosch séduit son monde. C’est un fait, contrairement à certains modèles électriques qui émettent un léger sifflement, le moteur du Friday parvient à se faire complètement oublier. 

Lionel Morillon – 01Net – La motorisation Bosch est parfaitement adaptée à un usage en ville

Quant à la commande du moteur, il s’agit du modèle Bosch Purion. Elle est placée sur le côté gauche du guidon, rétro-éclairée et très simple à utiliser. Un bouton permet d’allumer et d’éteindre le module, les deux autres étant dédiés au changement d’écran ou de niveau d’assistance. 

… et de l’autonomie ?

Moustache ne communique pas sur l’autonomie de ses cycles. Celle-ci étant variable d’un cycliste à l’autre, en fonction du parcours et bien sûr du niveau d’assistance. En revanche, le fabricant met à disposition des utilisateurs un outil sur son site qui permet d’avoir un aperçu assez juste de ce que ses vélos sont capables de faire. 

Lionel Morillon – 01Net – On aurait préféré une batterie semi-intégrée pour un vélo aussi réussi esthétiquement

De notre côté, nous n’avons pas hésité à solliciter la batterie Bosch de ce Friday 28.3. Le PowerPack 400 Wh de l’allemand s’avère assez endurant. Il propose quatre niveaux d’assistance (Eco, Tour, Sport et Turbo) qui déterminent l’aide délivrée par le moteur électrique. Oscillant entre le mode Tour et le Sport nous sommes parvenus à atteindre deux fois les 80 km d’autonomie, soit des valeurs très proches de ce que nous indiquait la simulation de l’outil de Moustache.

Le Friday 28.3, sur la route, ça donne quoi ?

Lionel Morillon – 01Net – La commande du moteur Bosch est simple d’utilisation et efficace

Sans être très joueur, et malgré un poids assez conséquent, le Friday 28.3 reste très maniable. Ici c’est la géométrie du vélo de Moustache qui est à souligner. La position sur le cycle autorise le pilote à adopter une posture « assez » sportive sans que cela gêne lorsqu’il faut manoeuvrer au plus serré. Sur les parcours les plus longs, le manque de suspension peut être un désagrément mais il permet aussi de réduire la déperdition d’énergie et de relancer sur les parties les plus techniques. Enfin, les freins à disques hydrauliques de Shimano manquent légèrement de mordant. Ils seront suffisants pour une conduite douce mais pourraient s’avérer un peu limités pour une conduite plus agressive. Lors de notre test, nous avons essentiellement utilisé le vélo de Moustache en milieu urbain, sur un itinéraire « vélotaf » d’une vingtaine de kilomètres. Sa maniabilité (lorsqu’il a fallu slalomer entre les voitures) et sa transmission à variation continue (sollicitée en permanence) nous ont convaincus de sa parfaite adaptation à la ville. 

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