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Test du Fujifilm X100T, sans doute le meilleur compact expert professionnel

Troisième itération du X100, la version T est véloce mais conserve les fondamentaux : discrétion et qualité d’image.

L'avis de 01net.com

Fujifilm X100T

Qualité photo

4 / 5

Qualité vidéo

3.5 / 5

Ergonomie et fonctionnalités

3.5 / 5

Réactivité

4 / 5

Appréciation générale

4.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 30/10/2014

Voir le verdict

Fiche technique

Fujifilm X100T

Définition du capteur 16 Mpx
Ouverture max en grand angle 2
Zoom optique 0 x
Ecran (diagonale) 7.6 cm
Voir la fiche complète

Fujifilm X100T : la promesse

Lors de son lancement en 2011, Fujifilm estimait vendre 15000 exemplaires de cet étrange boîtier – pas de zoom, un look des années 50, etc. Mais le succès est passé par là et la marque en a finalement vendu plus de 150 000, une dynamique qui a permis de financer tout le développement de sa gamme X (dont le X-T1 est le dernier rejeton). Et après un X100S au capteur et à l’optique améliorés, Fujifilm donne un 3e succésseur à son célèbre compact expert à capteur de reflex et à focale fixe 35 mm. Baptisé X100T (t pour third, troisième en anglais), cette nouvelle mouture est une amélioration substantielle du X100S. Nous avions pris en main un prototype juste après la photokina (voir notre vidéo), mais un boîtier quasi final a atteri la semaine dernière sur notre bureau. Alors, vraie évolution du X100s ou simples améliorations cosmétiques ?

 

Fujifilm X100T : la réalité

La qualité d’image d’un boîtier se détermine sur un écran d’ordinateur ou lors du tirage. Mais celle de l’écran se constate dès la prise de vue et le moins que l’on puisse dire est que Fujifilm n’avait pas trop fait d’efforts pour le X100s qui restait à la définition de 460.000 points introduite lors du lancement du X100. Celui du X100t affiche plus d’un million de points et cela fait toute la différence. Fujifilm a décidé de rester sur un écran fixe, ce qui n’est pas un mauvais choix dans le cas de cet appareil à focale fixe. Le boîtier reste ainsi assez léger et résistant. Et comme ses aïeux, il demeure 100% silencieux puisque son obturateur est de type central. Couplé à un filtre à densité neutre (NS2) activable à loisir, il est l’un des rares appareils à permettre de shooter l’optique grande ouverte en plein jour. Miam !

Viseur : le même, en mieux

Profitant de certaines améliorations électroniques et logicielles issues du X-T1, le X100t profite d’un nouveau viseur électronique. Version améliorée de celui du X100s, sa définition est similaire – 2,36 Mpix – il demeure hybride, c’est à dire qu’il peut basculer entre une visée optique et une visée électronique. Mais il peut désormais afficher une prévisualisation numérique de l’image en surimpression de l’image optique. Pratique pour évaluer la netteté en mise au point manuel dans le mode de visée optique. Plus réactif, il ne ralenti plus en basses lumières et offre un bien meilleur temps latence. Il offre une mise au point de type stigmomètre en visée électronique et un aperçu temps réel des rendus de couleurs.

Excellente qualité d’image

Conservant le capteur et l’optique du X100s, le X100t ne réinvente pas la roue. La qualité d’image est grosso modo similaire avec un léger mieux dans la montée dans les hautes sensibilités – on peut pousser à 12 800 ISO et rester serein ! Comme toujours le rendu est très doux à f/2 mais l’optique pique déjà bien à f/2.8 et s’avère excellente à f/4. Tout cela en RAW car bien évidemment le rendu Jpeg de Fujifilm est toujours aussi bon, que cela soit en termes de corrections de défauts optiques (vignetage, franges, déformation, etc.) mais aussi en termes de rendu des couleurs.

Rendu des couleurs sans pareil

Avec leurs 36 millions de points, les Alpha A7R et autres Nikon D810 produisent des images plus détaillées. Mais les modes de rendus « pellicules » type Provia, Velvia, etc. embarqués dans ce X100t confèrent une vraie identité aux images, sans besoin de passer par logiciel alors que les boîtiers cités ci-dessus produisent des images plus neutres ou trop contrastées. Les rendus de couleurs de Fujifilm sont tellement bons que de nombreux professionnels équipés des boîtiers Fujifilm récents – X-Pro1, les X100 et X-T1 – livrent à leurs clients des fichiers… Jpeg. Quant à ce X100t il profite, comme le petit X30 sorti récemment, d’un mode baptisé Classic Chrome qui reproduit la palette des couleurs des films inversibles Kodak Chrome. Un type de rendu qui permet de renforcer l’aspect mélancolique d’une scène. Au jeu de la couleur, seul Sigma avec notamment son dernier DP1 Quattro arrive à titiller Fuji, non pas sur l’aspect « caractère » des images, mais en matière de fidélité des couleurs – il faut dire que le capteur à 3 couches offre un certain avantage dans ce domaine.

Optique au poil, macro améliorée.

De 40 cm pour le X100 le mode macro du X100t passe cette fois à 10 cm. Une prouesse pour cette optique 23 mm qui équivaut à un 35 mm (en 24×36). Le X100t peut enfin être envisagé pour des prises de vue rapprochées « larges », c’est à dire avec une grande couverture angulaire. Il est épatant de voir que Fuji améliore à chaque fois son optique. Une optique d’autant plus impressionnante qu’elle allie la précision nécessaire aux capteurs modernes et la douceur de l’ère argentique. Les arrière-plans flous sont d’une très grande douceur, l’une des raisons du rendu si naturel de la gamme X100.

Enfin une bonne autonomie

Les X100 et X100s tenaient en gros 250 à 300 images au maximum. La faute à la batterie sans NP-90 sans doute, mais aussi aux circuits électroniques. Avec le X100t, Fujifilm introduit une évolution de la NP-90, la NP-95. Compatible avec les versions précédentes, elle est bien plus performante : annoncée comme capable de tenir 700 clichés, nous avons fait plus de 300 images et l’appareil affichait encore plus de 50% d’énergie disponible. Attention cependant, ce mode n’est accessible que si l’on shoote par le viseur électronique et que ce dernier profite du mode d’économie d’énergie. Le X100T étant un genre de télémétrique numérique – un genre de Leica diraient certains – il s’utilise plus volontiers par le viseur, l’amélioration a donc du sens et correspond tout à fait l’usage de l’appareil. Cette frugalité énergétique en usage par le viseur renforce l’attrait du X100t pour les reporters : vu son faible poids (38 g), on peut partir avec 7-8 batteries et tenir des semaines de reportage sans voir une seule prise électrique. Et mieux encore, le X100T peut enfin se charger via un simple chargeur au format Micro USB, comme un smartphone. Quel confort !

Autre amélioration l’apparition d’une prise pour microphone. Certes les appareils de Fuji ne sont pas des monstres en vidéo – le capteur X-Trans n’est pas encore tout à fait à l’aise – mais compte tenu de la qualité de l’optique il était dommage de priver la gamme X100 d’un système de captation audio de qualité. Attention cependant, la prise est au format jack 2,5 mm (mini jack) et non pas le classique jack 3,5 mm.

Ce qu’il reste à améliorer

Oui, le X100t est un formidable appareil, mais il n’est pas dénué de défauts pour autant. Rappelons tout d’abord que le X100t intègre une focale fixe : pas de zoom/dezoom possible avec un tel appareil, si on veut se rapprocher du sujet il faut le faire de manière physique en utilisant… ses pieds. Ensuite si l’autofocus a fait de beaux progrès, le X100t connaît toujours quelques ratés et ne peut prétendre être aussi rapide que les hybrides d’Olympus (OM-D E-M1) ou de Panasonic (GM5). Si le design rétro est très plaisant et la qualité de fabrication indéniablement sérieuse, le toucher des boutons et molettes reste un peu plastique.
Finalement, si la partie vidéo est convenable et notamment améliorée par l’arrivée d’une prise casque, il va sans dire qu’à l’heure où Panasonic et Sony mettent de la 4K partout – même dans un compact expert comme le LX100 – le mode vidéo Full HD classique et quelconque du Fujifilm X100t semble un peu anecdotique. Et la vérité c’est qu’il l’est : c’est avant tout un appareil de photographes passionnés.

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