Il y a quelques jours, nous vous dévoilions les principales informations et caractéristiques techniques que nous avions pu recueillir sur le DJI Mavic Pro. Véritable GoPro Karma killer, le nouveau drone de DJI sera vendu à partir de 1200 euros dès la mi-octobre. Le même prix élevé que son concurrent, sauf que ce dernier dispose d’un atout supplémentaire : on peut enlever l’action-cam, en l’occurrence l’Hero5 Black, pour l’utiliser de façon indépendante. Son support peut même être recyclé comme une petite perche stabilisée. Quoi qu’il en soit, nous nous sommes rendus à Lisbonne, la capitale portugaise, pour tester plus en détails le Mavic Pro. L’occasion de nous prendre une véritable claque technique.
Un format incroyablement petit
La toute petite taille du Mavic Pro (19,8 x 8,3 x 8,3 cm pour 734 grammes) est évidemment le premier point qui nous interpelle. Les photos du produit que nous avions vues sur le site de DJI laissaient déjà penser que l’objet était petit, mais nous avions un doute quant à la qualité de fabrication et la robustesse qui en découlerait. Et bien une fois en main, on peut vous dire que tout est sous contrôle !
De profil, il est aussi étonnant de compacité. Lorsque ses bras sont repliés, le drone tient presque dans le creux de la main. La mécanique permettant de déplier le tout est très astucieuse.
On déploie d’abord les rotors avant, puis ceux arrière et voilà, en 5 secondes le tour est joué. Le Mavic Pro est prêt à l’emploi.
Rien à signaler du côté des articulations. Elles nous paraissent plutôt robustes et on ne remarque pas de jeu qui pourrait s’amplifier avec le vieillissement du produit.
Il ne reste plus qu’à ôter le cache plastique qui protège la caméra pendant son transport, ou bien pendant les vols en milieu hostile (avec des projections pourraient abîmer la caméra).
Pour la plupart des vols, il est recommandé de l’enlever pour profiter de la meilleure qualité d’image possible. Cette bulle de protection a, en effet, tendance à dégrader l’image et créer des reflets.
Une télécommande très astucieuse aussi
DJI redouble aussi d’ingéniosité du côté de la télécommande. Celle-ci dispose d’antennes qui se replient.
La partie basse de la télécommande intègre un support articulé pour le smartphone. Lors de nos tests, nous avons pu y loger un Samsung Galaxy S6, mais aussi un iPhone 6 Plus. Bref, elle peut donc accueillir de grands smartphones. Pour un fonctionnement avec un modèle Android, il faudra attendre une mise à jour de l’application car elle ne fonctionnait pas au moment de notre test. Cela devrait être le cas, à l’occasion du lancement commercial dans quelques jours.
Avec notre iPhone 6 Plus en place donc, et son connecteur Lightning relié à la télécommande, l’ensemble tient bien en main.
Les commandes sur le smartphone sont facilement accessibles et ce dernier ne gêne pas le pilotage via les joysticks.
Joysticks qui, contrairement à ce que nous craignions, offre une bonne préhension. Ils ne sont ni trop mous ni trop durs, mais toujours très réactifs : les conditions sont optimales pour le vol.
DJI Mavic Pro : redoutable à piloter
Quelle éclate ! Le Mavic Pro est un régal à piloter. Il répond à la moindre impulsion avec une réactivité et une précision remarquables. La latence est quasi imperceptible et on est immédiatement en confiance.
On est d’ailleurs tellement en confiance qu’on active rapidement le mode Sport. Dans cette configuration, selon DJI, le drone peut se déplacer à une vitesse maximale de 65 km/h. Impossible de vérifier les dires du constructeur, mais cela fuse ! L’engin pique du nez sur les accélérations vers l’avant et se cabre aussitôt qu’on lui donne l’ordre de stopper. C’est complètement fou.
On a beau faire évoluer le drone enn milieu arboré – un terrain occupé de plus par une dizaine de journalistes qui manipulent eux-aussi le produit – , on y va quand même à fond !
Il faut dire que le Mavic Pro reprend la célèbre technologie anti-collision qui faisait notamment la force de son aîné le Phantom 4. En mode normal, le drone peut donc détecter les obstacles à entre 15 et 30 mètres devant lui… et à deux mètres de la collision, il se stoppe net. Un message sur l’écran de la télécommande indique alors qu’un obstacle a été repéré.
Précisons que la télécommande intègre un écran qui livre toutes les informations indispensables au vol : niveau des batteries (drone et télécommande), qualité de la réception GPS, qualité de la liaison avec le drone, altitude, vitesse, etc.
Du coup, on l’envoie encore plus loin. La portée maximale est annoncée à 7 km, bridée à 4 km en Europe et limitée à une navigation à vue en France selon la DGAC. Nous aurions aimé juger de ses réelles aptitudes, mais on est obligé de se restreindre un peu. Nous n’en sommes de plus qu’a nos premières minutes de vol et le lieu nous est totalement inconnu.
Alors que le Mavic Pro n’est plus même plus visible à l’horizon, nous naviguons maintenant exclusivement avec le retour vidéo sur le smartphone. Nous sommes épatés, la vidéo est toujours plutôt fluide. Certes, au moment du test, il y a vraiment peu de perturbations dans les airs. Un bon point, quoi qu’il en soit, pour la fiabilité de la technologie radio 2.4 GHz et OcuSync, la techno maison pour la gestion du retour vidéo.
Les deux molettes sur le devant de la télécommande nous permettent d’incliner la caméra de haut en bas pour filmer tantôt l’horizon, tantôt à pic. On fait virevolter encore un peu le drone, on shoote quelques photos, on le cherche des yeux… le niveau de batterie baisse. Là encore nous jouerons la carte de la prudence : il est temps d’activer la fonction “retour à la maison”.
Cette fonction de rappel est connue sur bien des drones. Au moment du décollage, le drone enregistre sa position GPS pour y revenir ensuite à l’atterrissage. La différence ici, c’est que Mavic Pro prend une photo du sol lorsqu’il décolle grâce à deux caméras présentes sous le drone. A l’atterrissage, en plus des coordonnées GPS, il va tenter de reconnaître le point précis grâce à la photo.
Lors de nos essais, nous avons constaté que cela fonctionne plutôt correctement si le drone à un point précis à identifier. Comme le montre notre photo ci-dessus, DJI a installé une petite plateforme que le drone peut reconnaître d’assez haut (à plus de 10 mètres). En revanche, le résultat est évidemment beaucoup plus aléatoire lorsqu’il est question de le faire atterrir sur de la pelouse ou du gravier. Ce sont là les limites de la technologie «Precision Landing».
On ignore si le drone saura retrouver son point d’atterrissage lorsqu’il sera lancé d’une barque qui flotte sur l’eau et qui se déplace toujours un peu. Pour rappel, l’un des exploits de Space X avait été de réussir à faire atterrir son lanceur Falcon 9 sur une barge en mer. On se demande s’il sera possible de parvenir à ce niveau de précision avec le Mavic.
Vidéo 4K stabilisée : le pied
L’application DJI offre de multiples modes qui vous permettront d’automatiser certaines taches. Demander au drone de vous prendre en photo, de tourner autour de vous (tout en vous filmant) ou encore de vous suivre en restant stationné à une certaine hauteur… le Mavic Pro sait faire tout ça. Et c’est d’ailleurs très simple à activer depuis l’interface de DJI GO.
Nous compléterons nos premiers tests avec d’autres vols mais les images filmées à Lisbonne, dans des conditions météorologiques optimales (précisons-le) se révèlent excellentes. Ce qui est assez magique, c’est que les fonctions de suivi du sujet s’activent en dessinant une zone sur l’écran du smartphone. Le drone peut ensuite suivre un humain, un animal ou encore une voiture. Jugez plutôt depuis ces quelques photos ci-dessous, par ailleurs de bonne qualité.
Une fois le sujet à suivre identifié sur l’application, le drone nous suit automatiquement.
En faisant un signe de “carré” avec ses mains, le drone prend un selfie.
Si les images en ultra haute définition sont assez jolies, il y a fort à parier que le mode Full HD sera le plus souvent utilisé. En effet, a l’issue de ces tests, on peut constater que les vidéos 4K sont très lourdes à traiter.
Enfin, notre session de test nous permet de confirmer l’autonomie d’environ 25 minutes pour le Mavic Pro. Lors d’un prochain test, il nous faudra doubler cette mesure d’une autonomie en mode sport et, par ailleurs, identifier l’impact du retour vidéo sur l’autonomie du smartphone.
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