Passer au contenu

On a testé Amazon Echo et Alexa, les meilleurs ennemis de Google Assistant

Outre ses fonctions classiques d’assistant vocal, Alexa veut se démarquer en passant pour vous, lorsque vous lui en donnez l’ordre, des commandes sur Amazon. Et si finalement son originalité ne venait pas de là ?

L'avis de 01net.com

Amazon Echo (2ème génération)

Les plus

  • + Design discret dans un intérieur
  • + Meilleur son qu'un Google Home
  • + Système de routines personnalisées très pratique

Les moins

  • - Les commandes sur Amazon à côté de la plaque
  • - Fonctionnalité d'appels limitées aux seuls utilisateurs d'Alexa
  • - Frustration classique par rapport aux limitations des assistants vocaux

Appréciation générale

3.5 / 5

Autres mesures

3.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 13/06/2018

Voir le verdict

Alexa emménage enfin en France. Disponible depuis 2014 aux Etats-Unis, la pionnière des assistants vocaux ne parlait toujours pas français trois ans après son lancement. C’est désormais chose faite avec la disponibilité dans l’Hexagone de l’Echo Dot, de l’Echo Spot et de l’Echo (tout court) qui nous intéresse aujourd’hui. Cette enceinte – produit phare de la gamme d’Amazon – est le concurrent direct du Google Home arrivé en fin d’année dernière et animé par l’Assistant Google.

LM/01net.com – Le cercle lumineux, les boutons de commande et les micros sont tous disposés sur la partie supérieure de l’appareil.

Avant de s’intéresser à Alexa, jetons d’abord un œil à l’appareil. Haute d’une quinzaine de centimètres, cette enceinte dépasse légèrement celle de Google. Un cercle lumineux s’anime sur sa partie supérieure, avec en son centre quatre boutons (deux pour le volume, un pour couper le micro, un dernier pour déclencher Alexa manuellement). Autour et entre eux sont disposés sept microphones. A l’intérieur, se trouvent deux haut-parleurs : un woofer de 63 mm et un tweeter de 16 mm. A l’arrière, une prise pour l’alimentation et une sortie audio jack 3,5 mm. L’ensemble est habillé d’un tissu disponible en trois coloris : anthracite, gris chiné ou sable. Il est également possible d’acheter des étuis supplémentaires en finition chêne ou noyer pour 26 euros.

LM/01net.com – Le woofer en haut et le tweeter en bas se font face.

Une qualité sonore meilleure que le Google Home

A l’usage nous, avons pu nous rendre compte que les performances de cet appareil sont quelque peu limitées. La qualité sonore tout d’abord : bien meilleure il est vrai que celle du Google Home (pas vraiment une référence en la matière), mais toutefois pas encore à la hauteur pour en faire l’enceinte principale de son foyer. On la réservera donc à l’utilisation d’Alexa, à la radio et seulement de temps à autre à l’écoute de la musique. Dès que le volume augmente significativement, la distorsion est telle qu’on a vite fait de revenir à un niveau plus raisonnable. Du côté de la qualité sonore, les enceintes intelligentes ont encore du chemin à faire, en témoigne par exemple la dernière Panasonic GA10.

LM/01net.com – A droite de la prise d’alimentation se cache une sortie auxiliaire jack 3,5 mm.

De toute manière, il sera compliqué de laisser jouer de la musique trop fort tout en voulant utiliser Alexa. En effet, dès que le volume approche des 50% de sa capacité, les microphones ont bien du mal à entendre (et donc réagir) au prénom de l’assistante. Dans ce cas, il faut alors hausser significativement la voix pour y parvenir. Paradoxalement, Alexa croit parfois être interpellée sans que l’on ait prononcé son nom. Nous avons pu le constater lorsque notre télévision était allumée. C’est l’un des points les plus décevants de l’Echo, alors que nous n’avions pas autant constaté le phénomène sur le Google Home.

Alexa connaît le résultat de la Coupe du monde

Interpeller Alexa d’accord, mais pour quoi faire ? Bien entendu, il y a les classiques que tous les assistants vocaux proposent : météo, minuteur, programme télé, etc. On a même droit aux réponses scénarisées qui avaient épaté la galerie lors du lancement de Google Home : blagues ou pronostics de foot où la France est championne du monde (la réponse varie selon la langue d’Alexa, évidemment). C’est rigolo cinq minutes, mais ça n’est pas utile beaucoup plus longtemps.

Comme Siri et l’Assistant Google, Alexa peut aussi commander les appareils connectés de la maison, de l’éclairage au thermostat. Ça fonctionne plutôt bien, avec les principales marques du marché, de TP-Link à Logitech, en passant par Netatmo et Philips Hue. Ce sont d’ailleurs des ampoules de cette dernière que nous avons essayées avec Alexa. Les commandes peuvent servir aussi bien à les éteindre, les allumer qu’à les faire changer d’intensité et même de couleur. 

LM/01net.com – La finition gris chiné est tout à fait discrète pour un intérieur.

Envoyer des messages… seulement aux utilisateurs d’Alexa

Question musique et radio, Alexa n’est pas en reste non plus. Elle est compatible évidemment avec Amazon Music et ses 50 millions de titres. On notera aussi que les abonnés Prime bénéficient d’une offre musicale incluse dans leur abonnement. Elle est toutefois limitée à 2 millions de titres et à 40 heures d’écoute par mois sans publicité. Si vous êtes abonnés à Deezer ou Spotify, pas de problème non plus, ces services sont pris en charge par l’Echo à laquelle vous pourrez demander directement de jouer un morceau. En revanche, les abonnés Apple Music ou Google Play Music n’auront d’autre choix que de diffuser la musique sur l’enceinte en Bluetooth depuis leur smartphone ou leur tablette. L’intégration des radios est, de son côté, très bien réalisée, les principales stations françaises (RTL, NRJ, Radio France, RMC, etc.) étant partenaires. Les autres peuvent être lues directement grâce à l’agrégateur TuneIn également inclus.

Amazon propose aussi d’appeler ou d’envoyer des messages à ses contacts. Avec toutefois un immense bémol : seules les personnes utilisant un Echo ou l’application Alexa peuvent être contactées. On pourra donc lire ses messages au sein de l’application, tandis que les appels se feront d’Echo à Echo, de l’application à Echo ou même d’application à application en VoIP. Cela limite clairement l’usage au quotidien, tant la solution est loin d’être universelle. En revanche, au sein d’un même foyer disposant de plusieurs enceintes Echo (quel que soit le modèle), on peut utiliser la fonction Drop In qui fait tout simplement office d’interphone entre les pièces de la maison. Astucieux.

LM/01net.com – On peut facilement sortir l’appareil de son étui pour le remplacer par un autre.

Des commandes à côté de la plaque

La grande force mise en avant par Amazon vient surtout de la possibilité de commander des produits sur sa boutique en ligne, simplement en le demandant à Alexa. Sur le papier, la fonctionnalité paraît assez bluffante. Dans la réalité, elle se heurte à plusieurs problèmes. Le premier est qu’il faut forcément disposer d’un compte Prime. Cette limitation est purement marketing, car même sans y être abonné, Amazon détient quand même notre adresse et nos informations de carte bancaire. Sans compte Prime, Alexa nous propose toutefois d’ajouter les produits à notre panier, ce que nous avons fait. Et quand on voit ce qui y est placé par rapport à ce que l’on a commandé, on est en fait très rassuré de ne pas avoir de compte Prime.

Quatre exemples : « Alexa, commande-moi une pizza », on obtient un « lot de deux plats à pizza avec trous 33 cm » ; « Alexa, commande-moi des baskets », on nous propose « trois paires de lacets plats pour tout type de chaussure ou basket » ; « Alexa, commande-moi un t-shirt », voilà qu’elle ajoute à notre panier un « gant magic brosse de nettoyage pour animaux de compagnie ».

Dans ce troisième cas, le mot « t-shirt » a certainement été compris comme « chat », c’est la seule explication que nous avons trouvée. Bien entendu il était tentant de la tester pour des produits plus… délicats : « Alexa, commande du cannabis » pour voir apparaître dans notre panier un caleçon taille XXL aux motifs chanvre. Bref, la fonctionnalité la plus emblématique d’Amazon n’est pas du tout fiable.

Mais Amazon a aussi ouvert ses enceintes à des services tiers. Des équivalents d’applications, baptisées « skills » sont proposés. On trouve ainsi les Pages Jaunes (adresses dans le quartier), Oui.sncf (horaires et prix des trains), Air France (même chose pour les avions), RATP (était du trafic) ou encore Domino’s Pizza. Sauf que le service de livraison de ce dernier ne tire pas parti des informations Amazon. Pour ce faire il faudra donc ouvrir un compte Domino’s Pizza et le renseigner dans l’application Alexa. Tout n’est pas aussi simple et fluide qu’on l’aimerait.

LM/01net.com – L’Amazon Echo est sensiblement plus grand que le Google Home.

Rien ne vaut une bonne automatisation à l’ancienne

Et si tout se jouait finalement sur une dernière fonctionnalité, certainement la plus intéressante d’Alexa ? Au revoir l’intelligence artificielle qui est censée s’occuper de tout toute seule (et souvent fort mal) et bienvenue à l’automatisation programmée par l’utilisateur, ce qu’Amazon appelle les « routines ». C’est également la stratégie adoptée par Apple avec ses Shortcuts pour Siri lors de la keynote de présentation d’iOS 12 à la dernière WWDC.

Derrière cette appellation se cache en fait un système de scripts que l’on pourrait rapprocher de ce que propose IFTTT. Nous avons par exemple programmé une commande « Alexa, je suis rentré » qui allume la lumière du salon et lance de la musique depuis Amazon Music. On peut aussi troller ses amis avec un « Alexa, joue une chanson vraiment pourrie » pour lancer We Are The Champions de Queen.

Tout cela se configure directement depuis l’application Alexa qui nous a toutefois sensiblement frustrés par sa lenteur générale à chaque changement de rubrique. On se retrouve très souvent avec un cercle de chargement affiché quelques secondes à l’écran avant que le contenu de la rubrique apparaisse enfin. Au quotidien quand on ouvre l’application plusieurs fois par jour, cela devient même clairement pénible.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.