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Y a-t-il encore un service après la vente ?

Ce qu’il y a de bien, avec les produits numériques, c’est que leur manque de fiabilité et l’incurie des services après-vente sont une source intarissable pour…

Ce qu’il y a de bien, avec les produits numériques, c’est que leur manque de fiabilité et l’incurie des services après-vente sont une source intarissable pour le chroniqueur en manque d’actualité. Cet été, mon baladeur à disque dur me
lâche traîtreusement trois mois à peine après l’achat. Banal, hélas. Le SAV du vendeur (célèbre chaîne multispécialisée en quatre lettres), après une bonne demi-heure d’attente, m’annonce une indisponibilité de 18 jours. On a l’habitude,
malheureusement. Mais voilà plus fort : lorsque j’émets l’hypothèse que la panne vient sans doute d’une simple déficience de la batterie et qu’il suffit de la remplacer, l’hôtesse me prévient charitablement ?” me montrant une clause en
petits caractères ?” que les batteries ne sont pas comprises dans la garantie du magasin. ‘ Mais on peut quand même essayer ; on ne sait jamais, elle est peut-être garantie par le
constructeur. ‘
Trois semaines d’attente pour un résultat aléatoire, c’est beaucoup. Mais le plus énorme, c’est que l’on puisse, en 2005, exclure d’une garantie un élément aussi essentiel. Car avec la sophistication des
appareils numériques mobiles et leur miniaturisation, l’alimentation électrique est devenue stratégique. Qu’il s’agisse de baladeurs, de téléphones mobiles, d’appareils photo et de caméscopes ultracompacts, voire d’ordinateurs portables, plus on
arrive à intégrer des batteries peu volumineuses, légères et performantes, plus on marque de points face à la concurrence. Le revers de la médaille, c’est que ces batteries, taillées sur mesure pour chaque modèle, sont souvent difficiles et
coûteuses à remplacer. Elles sont donc bien parties intégrantes du produit et il est inadmissible qu’elles ne soient pas garanties, comme s’il s’agissait de piles. C’est à peu près comme si un constructeur automobile ne vous garantissait pas contre
les défaillances du réservoir d’essence ! Certes, on peut toujours faire jouer le recours contre les vices cachés ; une procédure qui peut s’avérer longue et incertaine durant laquelle, bien sûr, votre appareil restera indisponible…
Pourtant, dans une économie qui respecte les consommateurs, faire réparer ou remplacer gratuitement un appareil souffrant d’un défaut de fabrication, quel qu’il soit, devrait être aussi simple et rapide que l’acheter. On en est loin. Après l’achat
d’un modèle, vous n’êtes plus un client à qui l’on doit un service ; vous êtes seulement un futur client pour le modèle suivant !

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Bernard Montelh