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Voulez-vous un peu d’air ?

Aujourd’hui presque aussi puissants que les modèles de bureau, les PC portables ont parfois des problèmes d’échauffement. Explications et solutions.

Sans conteste, la chaleur est l’ennemie jurée de votre PC portable. Sur tous les ordinateurs, les composants principaux ­ disque dur, lecteur ou graveur, mémoire vive et surtout processeur ­ chauffent en effet beaucoup. Mais contrairement aux PC de bureau, qui disposent d’un vaste espace qui permet un refroidissement efficace, tous les composants d’un PC portable sont entassés les uns sur les autres. Pour peu que vous lui demandiez de donner son maximum d’une façon prolongée (quand vous jouez, par exemple), la chaleur dégagée augmente… et les ennuis commencent : ralentissements, blocages et redémarrages sont alors votre lot. Heureusement, contre ces bouffées de chaleur, les PC portables disposent de plusieurs dispositifs. La plupart des modèles sont équipés d’un ventilateur qui se met à brasser l’air vers l’extérieur dès que la température interne s’élève. L’inconvénient de ce ventilateur est qu’il est de petite taille et peine donc à la tâche. Ce qui produit bien souvent une gêne auditive importante. Sans compter que le surcroît de consommation électrique qu’implique le recours à un ventilateur réduit d’autant l’autonomie des portables en pompant la précieuse énergie emmagasinée dans la batterie.

Des processeurs adaptables

C’est ce problème d’énergie qui a fait réagir les fabricants de microprocesseurs, notamment Intel et AMD. Partant du principe que la puissance de calcul des microprocesseurs n’est réellement nécessaire que pour certaines activités précises (montage vidéo, jeux en 3D, etc.), ils ont décidé de fabriquer des processeurs qui ralentissent lorsque toute cette puissance est inutile (pour la bureautique, la navigation sur Internet, etc.). Ce ralentissement a pour conséquences une moindre consommation électrique et une réduction de l’échauffement qui lui-même, en raréfiant le recours au ventilateur, diminue la consommation électrique. Ces processeurs ont pour noms Pentium M, Pentium 4 M, Pentium 4 Mobile, Celeron M ou Centrino chez Intel, Athlon XP Mobile ou Mobile Sempron chez AMD. On les reconnaît au fait que, dans leurs spécifications, il est précisé qu’ils bénéficient de la technologie d’économie d’énergie Speedstep (chez Intel) ou AMD PowerNow ! (AMD). En principe, à condition que l’économie d’énergie soit activée, le passage du mode économique au mode pleine puissance (et vice versa) s’effectue de façon automatique (voir encadré page 68).

Ventilateur indispensable

Mais, même avec ces processeurs économiseurs d’énergie, le ventilateur reste une nécessité. C’est tout particulièrement vrai pour les joueurs, surtout ceux qui ont des portables de dernière génération équipés de circuits graphiques 3D de haut de gamme. Alors qu’ils n’ont habituellement aucun problème, dès qu’ils lancent un jeu, le ventilateur commence à tourner à pleine puissance. Il n’y a rien d’anormal à cela, puisque l’ordinateur est sollicité plus que de coutume. Le processeur et le circuit graphique doivent calculer plus vite, le recours à la mémoire est incessant, le disque dur tourne presque sans discontinuer. Tout cela dégage une quantité de chaleur bien plus considérable que la simple écriture d’une lettre ou l’envoi d’un courriel. Il arrive alors que le ventilateur ne suffise plus à réguler la température.Si le portable est équipé d’un processeur Mobile à technologie d’économie d’énergie, celui-ci se règle automatiquement pour chauffer moins et, au pire, le jeu devient inutilisable. Mais c’est bien plus grave avec les portables qui sont équipés de processeurs normalement conçus pour des PC de bureau (Pentium 4, Athlon XP). En cas de surchauffe, ils s’arrêtent brutalement en pleine partie !Si ces dysfonctionnements apparaissent soudain, sans raison, après une longue période sans problème, c’est probablement le ventilateur lui-même qui est en cause, encrassé de poussière. Il suffit alors de le nettoyer. Les bricoleurs soigneux peuvent même s’en charger eux-mêmes.Ceux qui ne possèdent pas les plans de leurs machines peuvent utilement visiter le site du constructeur. Il n’est pas rare qu’ils y publient les plans de leurs modèles. Vous pouvez aussi vous adresser à une boutique, en demandant un devis préalable.

Un choix devenu cornélien

Enfin, si le portable est encore sous garantie, vous pouvez demander une révision. Le ventilateur peut également être remplacé par un modèle identique. Cela peut s’avérer indispensable s’il tombe en panne, évidemment, mais aussi quand, usé par l’âge, il commence à émettre un sifflement aigu très désagréable.Si, en revanche, des dysfonctionnements apparaissent dès le début, ou en inaugurant un nouveau jeu qui demande plus de puissance, on peut penser que le système de refroidissement est effectivement insuffisant. Le simple fait de surélever le portable de façon à assurer la circulation de l’air par-dessous (là où il chauffe le plus) peut parfois arranger les choses. Si ce n’est pas suffisant, vous pouvez acheter un système de ventilation externe. Il s’agit d’une plaque métallique comportant plusieurs ventilateurs (deux ou quatre) qui se place sous le portable. L’alimentation électrique est fournie par un port USB. Il en existe plusieurs modèles, valant tous un peu plus de 30 euros, comme le modèle Notebook Cooler d’Antec (voir photo ci-dessous).Selon les résultats de nos tests, ce type d’appareil fait baisser la température d’au moins cinq degrés. Cela résout la plupart du temps les problèmes de surchauffe. Mais adieu aux économies d’énergie, et adieu aussi au silence complet. De tout cela, il faut malheureusement conclure qu’en matière de portables, le choix réside encore entre la puissance accompagnée de bruit et consommation d’énergie, et l’économie d’énergie et un peu plus de silence mais avec puissance limitée. En attendant que les constructeurs réussissent à trouver de nouvelles solutions à l’échauffement des portables…

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Jean-Loup Renault