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Une nouvelle porte vers du contenu mobile

Avec leur capacité à stocker des informations ou à déclencher des actions spécifiques comme l’affichage d’une page Web, les codes-barres 2D pourraient s’inviter prochainement dans notre quotidien.

Tout le monde connaît les codes-barres figurant sur le moindre produit référencé en grande surface et scannés par la caissière. Les codes-barres 2D, ou tags 2D, sont eux beaucoup plus confidentiels. Accessibles depuis peu au grand public, ils devraient se développer simultanément à l’Internet mobile.La lecture d’un tel tag permet de générer une action automatiquement, la plus simple consistant à afficher une page Web associée. Le champ d’application est vaste et des expérimentations ont déjà été réalisées, notamment par la RATP sur les abribus. De quoi vous permettre de connaître les horaires de passage des bus. Ou bien d’exécuter des fonctions téléphoniques plus basiques comme celles d’intégrer automatiquement les coordonnées d’une personne dans votre répertoire, d’enregistrer une note, de composer un appel vocal ou d’envoyer un SMS/MMS, etc.Contrairement aux traditionnels codes-barres 1D caractérisés par une suite de lignes, les tags 2D sont constitués de points ou de carrés noirs et blancs, juxtaposés. Gros avantage par rapport à leurs prédécesseurs, l’altération d’une petite partie du tag (20 % au maximum) n’empêchera, théoriquement, pas sa lecture.

Tous à la norme

Comme toute nouvelle technologie, l’adoption d’une norme est de règle. En Europe, la norme d’encodage Datamatrix s’impose progressivement. Le tag 2D pourra ainsi être lu par n’importe quel téléphone portable, dès lorsque celui-ci est équipé d’un appareil photo et du logiciel capable d’interpréter le code et de déclencher l’action qui y est associée. Sans oublier une connexion 3G pour l’accès aux pages Web. Le procédé Datamatrix permet de représenter jusqu’à 2 335 caractères alphanumériques ou 3 116 caractères numériques sur un tag 2D d’environ 1 cm2.En France, pour faciliter l’adoption des tags par le grand public et éviter la profusion de technologies différentes (Microsoft Tag…), l’AFMM, l’Association française du multimédia mobile, a créé et déposé la marque Flashcode. Celle-ci est associée à une charte graphique et conforme à la norme Datamatrix. Parmi ses membres fondateurs, l’AFMM compte Orange, SFR et Bouygues Telecom. ‘ Les opérateurs sont en contrat avec les fabricants de mobiles et dans la mesure où ils sont à l’origine de la création de Flashcode, ils peuvent agir pour que les gammes de mobiles qu’ils commercialisent intègrent le lecteur correspondant à cette norme, dans un nombre croissant de terminaux ‘, déclare Nicolas Guieysse, délégué général de l’AFMM.L’enjeu pour l’essor de Flashcode est en effet que les mobiles dotés d’un appareil photo numérique intègrent l’application avant d’être commercialisés par l’opérateur. Ce qui suppose une adaptation de l’application à tous les téléphones du marché, ceux-ci ayant des systèmes d’exploitation et des caractéristiques techniques différents. Une tâche qui ne sera pas facile. ‘ Nous estimons qu’en 2010, 30 % du parc français de téléphones mobiles et 60 % des nouvelles références à la vente seront équipés de l’application ‘, ajoute le délégué général de l’AFMM.

L’exemple prometteur du Japon

Pour les mobiles qui n’en sont pas pourvus, l’usager a d’ores et déjà la possibilité de télécharger l’application écrite en Java. Il faut pour cela se rendre sur le site www.flashcode.fr qui fournit une liste ?” pour l’instant limitée ?” des terminaux mobiles compatibles ou encore envoyer par SMS le mot flashcode au 30130. Les possesseurs d’iPhone pourront quant à eux télécharger gratuitement un logiciel tel que Neoreader à par tir de l’App Store. Depuis avril dernier, plus de 300 000 tags 2D de marque Flashcode ont été distribués par l’AFMM. Leur principal atout dans l’immédiat est de réduire de façon significative le nombre de clics nécessaires pour accéder à une page Internet mobile.Reste encore à convaincre le consommateur sur la valeur d’usage. De nombreuses pistes sont explorées pour les services pratiques et l’interactivité. Il faut donc s’attendre à ce que la lecture d’un tag 2D s’inscrive progressivement dans notre quotidien, pour se repérer en ville, visionner une bande-annonce ou encore connaître la recette du plat que nous sommes en train de déguster. Au Japon, précurseur en la matière et adepte de la norme QR-code plutôt que Datamatrix, les tags 2D s’invitent déjà partout, y compris sur les pâtisseries ! Chez nous, quelques expérimentations, sur abribus ou pour des promotions, ont eu lieu. Le meilleur reste à venir.

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Rémi Langlet