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Un séducteur très sensible

Le FinePix F30 de Fujifilm est le digne héritier d’une lignée d’appareils (F10 et F11) qui nous a particulièrement marqués ces derniers mois. Fuji est le…

Le FinePix F30 de Fujifilm est le digne héritier d’une lignée d’appareils (F10 et F11) qui nous a particulièrement marqués ces derniers mois. Fuji est le seul constructeur à maîtriser, sur les compacts, le bruit numérique qui augmente notablement avec la sensibilité employée. Les deux précédents modèles permettaient de photographier jusqu’à 1 600 ISO avec une qualité d’image tout à fait acceptable. Désormais, le F30 atteint la mythique limite des 3 200 ISO réservés jusqu’alors aux reflex.

Du super sinon rien

Derrière ces performances se cachent deux technologies que maîtrise parfaitement Fuji : le capteur et le logiciel interne de traitement des images. Le premier est un capteur superCCD de sixième génération, fraîchement sorti des usines Fuji et qui équipe pour la première fois un appareil de la marque. Le second est étroitement lié à un processeur de traitement baptisé Real Photo (deuxième génération) qui effectue tous les calculs afin d’optimiser la qualité des images. Le logiciel améliore ainsi le rendu des couleurs, le contraste, la luminosité et corrige certains défauts des photographies et notamment le bruit numérique (pixels aux couleurs aberrantes). Sur le terrain, le nouveau capteur SuperCCD HR, pourtant à peine plus grand que ses collègues qui équipent les compacts actuels (9,5 mm de diagonale pour 1/1,7 pouce contre 9 mm pour 1/1,8 pouce), associé aux procédés Real Photo, donne des résultats plus que satisfaisants. À 400 ISO, les pixels colorés sont imperceptibles. Un cran au-dessus, 800 ISO, l’appareil délivre des images très propres. Cette sensibilité pourrait presque être utilisée par défaut. Au-delà, les images commencent à souffrir. Le bruit numérique est bien présent, mais il est plus ‘ agréable à regarder ‘ et rappelle par certains côtés le grain argentique. Un passage au noir et blanc pourrait presque faire illusion. Bien sûr, à 1 600 et a fortiori 3 200 ISO, le lissage est important. Les détails sont donc grignotés et le moutonnement important. Toutefois, nos essais d’impression au format 10 x 15 cm se sont révélés tout à fait acceptables. Ce gain de sensibilité rend le FinePix F30 encore plus polyvalent et plus performant que les appareils équipés uniquement d’un stabilisateur optique.En effet, non seulement les hautes sensibilités limitent le flou de bougé du photographe, mais figent également plus facilement votre sujet avec des vitesses d’obturation plus élevées. En cas d’absolue nécessité, vous pouvez bien sûr utiliser le flash. Fuji innove d’ailleurs avec un mode Naturel & flash dans lequel se succèdent photo sans flash et avec flash afin de choisir ultérieurement la meilleure option. En mode Automatique, le flash est relativement bien dosé et ne ‘ crame ‘ pas systématiquement les sujets.

Beaucoup de pourpre

Globalement, les images délivrées par le FinePix F30 sont de très bonne qualité. Les photos sont bien détaillées et les couleurs flatteuses. En mode colorimétrique ‘ diapo ‘, les teintes sont denses et bien saturées sans excès. Le seul vrai problème reste la présence, importante, d’aberrations chromatiques et notamment de blooming. Cet artefact se présente sous la forme de franges pourpres le long de zones très contrastées. Les petits photosites trop éclairés ‘ débordent ‘ sur leurs voisins, créant cet effet visuel. Sur le terrain, les hautes lumières sont souvent bordées par ces franges disgracieuses nettement visibles, même sur un tirage en 10 x 15. Il existe, bien sûr, quelques logiciels pour réduire ces artefacts, mais ce n’est qu’un pis-aller.

Énorme batterie

Pour cette nouvelle série, les designers japonais ont considérablement remodelé la coque de l’appareil qui a pris un certain embonpoint. Un épaississement qui permet au F30 d’accueillir une batterie relativement imposante, offrant ainsi une autonomie conséquente (580 photos par charge selon le constructeur). Difficile de vérifier cet argument mais, pendant notre semaine de test, nous n’avons pas eu besoin de recharger l’appareil. Le galbe de l’appareil s’est arrondi et l’ensemble tient plutôt bien en main. La coque métallique est d’une très belle finition, mais le revêtement semble un peu fragile et marque assez facilement.L’ergonomie est somme toute assez classique avec une croix de sélection, une touche F pour le rendu colorimétrique, la sensibilité et la taille de l’image, et un sélecteur de programme sur le dessus de l’appareil. Ce dernier, trop petit, est parfois difficile à utiliser.

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Renaud Labracherie