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Un compact professionnel

Le Ricoh GR est une adaptation numérique d’un appareil que Ricoh avait sorti en argentique sous le même nom. C’est un compact équipé d’un objectif fixe…

Le Ricoh GR est une adaptation numérique d’un appareil que Ricoh avait sorti en argentique sous le même nom. C’est un compact équipé d’un objectif fixe grand-angle (28 mm) de grande ouverture (F: 2,4). Il peut recevoir un complément optique qui porte sa focale à 21 mm, ainsi qu’un viseur optique qui vient se fixer sur la griffe porte-flash. Il possède par ailleurs un flash intégré. Le GR n’est pas, loin de là, un compact généraliste comme nous vous en présentons à longueur de numéro. Il s’agit d’un petit appareil extrêmement atypique qui s’adresse à des utilisateurs spécialistes, plutôt portés sur le reportage et qui cherchent un boîtier de petite taille à avoir en permanence au fond de leur poche. La finition est excellente, mais le premier contact avec l’appareil est assez contrasté. Le corps en alliage de magnésium inspire confiance, mais le fait que l’objectif se rétracte (comme les zooms de compact) donne une sensation de fragilité, sensation seulement, car en pratique, et après une utilisation assez intensive, nous n’avons rencontré aucun problème. Si le premier contact avec le GR est déroutant du fait de sa très petite taille, sa manipulation est extrêmement agréable. Les commandes sont bien placées et une molette située à l’exact emplacement du pouce droit donne un accès direct aux principaux réglages. L’affectation des réglages à cette molette est par ailleurs configurable. L’autre bonne surprise est la réactivité de l’appareil. La mise en route est rapide et le temps de latence entre les vues n’est pas perceptible. Si la comparaison peut paraître osée, le GR fait immanquablement penser à un petit Leica M. L’appareil est rapide, discret, entièrement débrayable et parfaitement adapté au reportage, particulièrement en basse lumière. Grâce à son objectif ouvert à F: 2,4, et à l’excellente qualité de l’écran, on peut atteindre des temps de pose inaccessibles avec un reflex, de l’ordre de 1/2, voire une seconde, pour peu que le sujet soit fixe. Le GR est équipé d’un petit capteur (1/1,8 pouce) dont la gestion du bruit est étonnante, à l’image de ce que fait Fuji. Il génère du bruit, mais ce bruit se manifeste par un moutonnement qui rappelle le grain des films, sans pixels colorés aberrants. Ce bruit étant assez peu différent à 100 et à 400 ISO, cette dernière sensibilité devient vite le réglage de prédilection. Il est difficile de porter un jugement impartial sur le GR. Pour être franc, cet appareil m’a enthousiasmé, il a même réussi à redonner le sourire à nos ingénieurs du laboratoire, pourtant blasés. Il n’est cependant pas exempt de défauts : il en a, entre autres, deux importants. Le premier est son tarif. Nu, il vaut un peu moins de 600 euros auxquels il faut ajouter 150 euros pour le viseur et 170 euros pour le complément optique 21 mm… très cher. Le second est le déclencheur. Remarque étonnante, certes, mais celui du GR est mou et ne procure aucune sensation à tel point que la mémorisation par l’appui à mi-course est parfois difficile. En pratique, exaspéré par ce déclencheur, j’ai fini par renoncer à la mémorisation et m’en suis tenu au système de mesure multizone qui s’est révélé excellent. À ce problème ergonomique s’ajoutent une gestion de l’USB néandertalienne (il faut installer le pilote pour que le GR monte sur le bureau d’un Mac ou d’un PC) et un gros mensonge sur la fiche technique qui annonce la possibilité d’enregistrement en Raw (au format DNG d’Adobe). En Raw, chaque image prend 12 secondes pour s’enregistrer sur la carte, autant dire que ce format est inutilisable.

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Luc Saint-Élie