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Trois voies dans chaque oreille !

Pour profiter du son des films comme au cinéma ou s’immerger dans un jeu à suspense sans déranger personne, le casque 5.1 présente bien des avantages et… quelques inconvénients.

Un bourdonnement vibre dans le creux de mon oreille. D’abord lointain, il se rapproche, de plus en plus près, sans que je parvienne à discerner sa provenance. Il se clarifie derrière mon oreille droite, gagne en intensité, me remplit le tympan. Je n’ai pas eu le temps de voir le vaisseau traverser l’écran, que déjà le son s’éloigne par le flanc gauche. Le bourdonnement vibre de plus en plus fort. Tout à coup, le casque se met presque à trembler sur mes oreilles : les turbines du vaisseau de Luke Skywalker viennent de se mettre en marche, il s’apprête à décoller. Les vibrations d’une onde de choc me donnent l’impression que le casque va décoller avec lui. C’en est trop : je repose les écouteurs sur leur socle.Pas mal du tout, l’effet sonore produit par ce casque 5.1 ! Pas mal, mais… les basses sont mal équilibrées et trop agressives. La faute en incombe au vibreur intégré, destiné à reproduire les fréquences sonores émises par le caisson de basses ­ le ‘ 1 ‘ du ‘ 5.1 ‘. Heureusement, tous les casques ne disposent pas de cette fonction.Reste que la restitution spatiale du son est excellente. Pour obtenir ce résultat, le casque 5.1 prend en charge chaque canal de la bande-son et le restitue à sa position d’origine.

Un son un peu artificiel

Chaque écouteur n’est en effet plus composé d’un seul haut-parleur, comme dans un casque traditionnel, mais de trois, placés à l’arrière, au centre et à l’avant. Au total, le casque est donc muni de six haut-parleurs sur lesquels se repartissent les informations en provenance de la source sonore. Le résultat est plutôt convaincant ! Le son qui parvient aux oreilles suit le déplacement d’un objet à l’écran de la même façon qu’un système de salon. Néanmoins, le casque produit la désagréable sensation d’avoir le son ‘ collé ‘ au tympan. Une impression qui nuit à la spatialisation, même si on identifie facilement la provenance d’un son. Un côté ‘ artificiel ‘ subsiste, comparativement aux systèmes d’enceintes de salon qui, eux, bénéficient de la distance entre l’auditeur et le haut-parleur.

Des basses qui chatouillent

Côté basses, les constructeurs ont mis les moyens pour tenter de rivaliser avec les caissons de basses. Les fréquences annoncées descendent à 20 Hz pour les meilleurs casques. Le résultat est là, les basses sont présentes mais n’atteignent pas les 20 Hz promis. Il faut dire que ces fréquences extrêmement graves nécessitent un volume d’enceinte ou un débattement de haut-parleur qui ne peuvent tenir dans un écouteur. Pour contourner le problème, certains fabricants intègrent un système de vibrations censé simuler les émotions physiques créées par le caisson de basses. C’est le cas de Tenuki, qui a équipé son casque CAM6C d’un système VibraXBass. Une explosion, et l’onde de choc se ressent physiquement jusqu’à la pointe de votre lobe. Le système ne nous a pas véritablement séduits. Là où un caisson fait ressentir les vibrations des pieds jusqu’à la tête, le casque limite la sensation à la surface de l’oreille et… l’effet est plutôt désagréable ! Chaque détonation procure une impression de manque, puisqu’on perd alors la notion d’espace qui reste tout de même la base du son 3D.

Du son en 3D à la source

Reste que pour simuler un environnement sonore en 3D, il faut bien sûr que la source audio soit elle-même en 3D. La meilleure d’entre elles est sans aucun doute le DVD, avec ses pistes audio ­ DTS
Dolby Digital et ­ sur six canaux : trois enceintes frontales, deux arrières et un caisson de basses. Faire passer ces voies dans le casque nécessite des connecteurs adaptés. En général, tous les casques disposent de trois prises mini-jack qui s’enfichent dans les sorties des cartes son 5.1 des micros.Côté salon, les casques 5.1 ne peuvent pas se connecter directement au lecteur de DVD. Si vous ne disposez pas d’un ampli home cinema, certains constructeurs fournissent un boîtier de connexion. C’est le cas de Kinyo avec le KY-100B, ou de Tenuki avec le CAM 6C. Ce boîtier fonctionne à la manière d’un amplificateur, et sert d’interface entre le casque et le lecteur de DVD équipé d’un décodeur Dolby Digital.Alors, peut-on remplacer les enceintes par un casque par spectateur ? Non ! La qualité musicale, la profondeur des basses et la spatialisation ne rivalisent pas avec les systèmes d’enceintes. Il faut considérer les casques comme de précieux alliés des spectateurs nocturnes ou comme un moyen de s’initier à faible coût aux joies du son spatialisé

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Frank Kantor