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Travail : devenez invisible

Caché dans l’arrière-cour d’une rue calme du XIIe arrondissement parisien, l’atelier de Nicolas Petitbon et ses deux associés luthiers est un des endroits les plus célèbres…

Caché dans l’arrière-cour d’une rue calme du XIIe arrondissement parisien, l’atelier de Nicolas Petitbon et ses deux associés luthiers est un des endroits les plus célèbres de la planète rock.Les grands noms du rock font construire ou réparer leurs guitares dans cet atelier. Avant de faire mon reportage sur cet artisan (charmant par ailleurs), une première difficulté classique se présente, celle de l’approche.

N’hésitez pas à demander

Cette difficulté de l’approche, est, bien souvent, imaginaire. Un simple coup de fil poli et précis (les gens au travail ont généralement peu de temps), permet d’ouvrir un grand nombre de portes qu’on aurait pu penser infranchissables. Lorsque cette étape est maîtrisée, le monde de l’artisanat devient une mine quasi infinie de sujets.

Fondez-vous dans le décor

Une fois votre présence acceptée, l’étape suivante est de vous fondre dans le décor. C’est impératif, surtout au début. L’art du reporter photographe consiste à se rendre invisible. Ce n’est qu’une fois que vous aurez su vous faire oublier que vos sujets reprendront les attitudes naturelles qui donneront de la vie à vos photos.En tant qu’amateur, vous disposez d’un avantage de taille sur un professionnel : vous avez le temps (lui ne l’a pas toujours). Ne débarquez pas sur le lieu de votre reportage avec des sacs bourrés de matériel. Il est plus judicieux de venir une première fois très légèrement équipé et d’y retourner par la suite, une fois que vous êtes accepté comme photographe (apporter quelques belles impressions de photos réalisées lors de la première séance facilite beaucoup les choses).

Utilisez un matériel et des réglages adaptés

Un sujet comme cet atelier de luthier se photographie en intérieur (comme c’est le cas pour de nombreux sujets touchant au monde du travail). Par conséquent, il faut des focales relativement courtes et un appareil se comportant correctement en haute sensibilité.J’ai utilisé un Nikon D70 équipé du zoom 18-70 mm fourni en kit, ainsi qu’un 180 mm F:2,8. Ce téléobjectif, utilisé pour les gros plans, était mal adapté. Il aurait mieux valu utiliser un 50 mm, qui aurait eu l’avantage d’une ouverture encore plus grande (ils sont couramment ouverts à F:1,8) et de ne pas nécessiter de temps de pose aussi court (le 180 n’est guère utilisable en dessous du 1/125, ce qui m’a forcé à travailler à 800 ISO).Sauf cas exceptionnel, le flash est proscrit. Sa lumière détruit l’ambiance et, surtout, il est très intrusif pour vos sujets (se rendre invisible avec un flash est mission impossible). Une fois que vous aurez été accepté dans l’ambiance du lieu, vous pourrez, lors d’une séance ultérieure, utiliser des éclairages.

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Luc Saint-Élie