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Sur les traces de Pierrette

Au Paléosite, les nouvelles technologies se sont mises au service de la préhistoire pour aider les visiteurs à faire un bond de 35 000 ans dans le passé.

Adieu les ossements alignés ! Le Paléosite de Saint-Césaire, en Charente-Maritime, n’a rien à voir avec le musée poussiéreux que l’on imagine en songeant à la préhistoire. A peine entré, il faut déjà procéder à l’embarquement immédiat. Destination : la salle à remonter le temps.L’horloge de l’évolution affiche ‘ 15 milliards d’années ‘. Happé par le tourbillon d’un film en images de synthèse, vous voyez défiler toute l’histoire de l’univers. Le voyage est presque terminé lorsque vous rencontrez Pierrette, une jeune femme qui vivait dans la région il y a plus de 35 000 ans. Malgré son grand âge, cette cousine néandertalienne ne paraît physiquement pas si éloignée de l’homme du XXIe siècle. Tout le pari du Paléosite est de réussir à nous en persuader en donnant vie aux récentes découvertes archéologiques. ‘ Comme nous ne disposions que de collections très réduites, nous avons tout misé sur les nouvelles technologies ‘, raconte Vincent Armitano-Grivel, le directeur des lieux.

Un musée ultramoderne

Tempo des visites, passage d’une salle à l’autre, synchronisation des animations… Ici, l’informatique guide chacun de nos pas : 56 ordinateurs assurent la régie technique, mais également le bon enchaînement des activités. Un équipement hautement perfectionné qui transforme la visite en véritable parcours ludique où tous les visiteurs sont invités à participer à une série d’expérimentations interactives.La salle ‘ Morpho ‘ propose ainsi plusieurs ateliers permettant de se mesurer à l’homme de Néandertal en jouant sur les similitudes et les différences avec l’homme moderne. De la taille du nez à celle du cerveau en passant par l’épaisseur des os ou le son de la voix : chaque détail physionomique est étudié.Ludiques, mais sérieux : avant leur présentation au public, tous les contenus ont été soumis à la validation d’un comité scientifique de renom

Le gisement de Saint-Césaire

Ouvert au public depuis mai 2005, le Paléosite est situé à proximité du talus dans l’épaisseur duquel Pierrette avait été inhumée des milliers d’années auparavant. Les ossements de la jeune femme ont été découverts en 1979 dans une cavité au pied de la ‘ Roche à Pierrot ‘, à l’origine du nom de Pierrette.

Scanner intégral

Dans cet atelier, vous pourrez vous comparer en chair et en os à l’homme de Néandertal. En fait, il ne s’agit pas d’une vraie radiographie. Le visiteur se place sur une balance servant à déterminer son poids. Simultanément, un rayon laser le balaie de bas en haut afin d’estimer sa taille. Ensuite, les informations sont croisées avec celles contenues dans le Paléopass (lire ci-dessous) afin de choisir dans une base de données préétablie le squelette type le mieux adapté. Le visiteur peut ainsi observer, lors d’un face à face virtuel, une projection de son squelette d’homo sapiens puis de son ‘ clone ‘ néandertalien. Le moyen d’apprécier quelques différences de corpulence avec notre apparence actuelle : un thorax très développé, un bassin plus large, une taille réduite, des os plus courts et plus robustes.

Paléopass

Lors du paiement de votre Paléopass, à l’entrée du centre, plusieurs données personnelles sont enregistrées sur un serveur : pseudo, langue, sexe, classe d’âge, etc. Grâce au code-barres qui figure au dos de la carte qui vous est remise, vous serez ensuite identifié tout au long de la visite. Un moyen d’adapter la plupart des animations à votre profil. Après la visite, l’aventure pourra même être continuée en ligne dans un proche avenir. Il suffira de vous connecter sur le site du Paléosite et d’entrer votre numéro identifiant.

Lente reconstitution de Pierrette

Les nouvelles technologies ont joué un rôle important dans l’avancée des recherches scientifiques. On découvre ainsi les différentes étapes qui ont permis l’élaboration du buste de Pierrette. En numérisant les fragments osseux retrouvés, des chercheurs de l’université de Zurich ont reconstitué par ordinateur le crâne jusqu’alors incomplet de Pierrette. Ensuite, la sculptrice en paléoanthropologie, Elisabeth Daynès, a travaillé en collaboration avec un docteur de l’institut des recherches criminelles de Paris et un spécialiste des néandertaliens pour situer les points matérialisant l’épaisseur minimale et maximale des tissus mous. Au total, trois mois ont été nécessaires pour donner son volume définitif à la sculpture et conférer l’illusion de la vie à la jeune néandertalienne.

Séance de morphing facial

Aujourd’hui, il est impossible de déterminer à quoi ressemblait la pilosité des hommes de Néandertal, de définir leur couleur de peau ou celle de leurs yeux. Cependant, les recherches scientifiques ont mis en évidence l’existence de caractéristiques faciales communes à toute cette branche de l’humanité. Quatre grandes particularités se dégagent : des arcades sourcilières très prononcées, un front fuyant, un menton peu développé et une cavité nasale très large. Grâce à l’utilisation d’un logiciel de morphing, un atelier de la salle ‘ Morpho ‘ permet de voir à quoi vous auriez ressemblé en ces temps très reculés. A partir d’une photo de votre visage, le programme calcule les modifications à effectuer. Au total, la transformation se décompose en 127 images qui sont enregistrées et conservées sur un serveur jusquau soir. Sur présentation du Paléopass, vous pouvez ainsi obtenir un CD gravé avec toutes les étapes de votre évolution, ou un tee-shirt orné de votre tête de Néandertal !www.paleosite.fr

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Caroline Lebrun