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Star Wars Épisode III Des effets très calculés

Pour calculer les séquences 3D en temps réel de son dernier volet galactique, George Lucas a utilisé une nouvelle technologie de processeurs. Conçue par AMD, elle a permis de gagner du temps tout en réduisant les investissements par rapport à ceux de l’épisode précédent.

Si la technologie numérique au cinéma est parfois jugée un peu trop ‘ surfaite ‘ La Revanche des Siths, a montré combien les images de synthèse ont atteint un haut niveau de réalisme. Dans l’épisode III, l’enjeu était de présenter les batailles galactiques et les combats au sabre laser avec le plus de réalisme possible, sans que le spectateur puisse distinguer le virtuel du réel. Pour cela, George Lucas a utilisé la technologie dite de la ‘ prévisualisation ‘. De quoi s’agit-il ? Tout simplement de concevoir une maquette numérique du film pour le visualiser succinctement avant de le tourner et d’intervenir directement sur les scènes. La société AK Films, une filiale de Lucas film, a été spécialement créée en 1994 par George Lucas afin de produire les trois premiers épisodes de Star Wars. Elle assurait le rôle de département de prévisualisation, ainsi que de pré et post-production de Star Wars, Épisode III. Pour bénéficier d’une fiabilité et d’une vélocité suffisante de ses systèmes informatiques, JAK Films s’est appuyé sur l’Opteron 64 d’AMD, grand rival d’Intel dans les microprocesseurs de PC.

Un pipeline numérique

Ce processeur permet de réaliser des séquences numériques en quelques heures, alors qu’il fallait auparavant plusieurs semaines. George Lucas a utilisé ce système pour diriger des séquences 3D en temps réel, de la conception des galaxies et des cités futuristes jusqu’aux séquences chorégraphiées à très grande vitesse. Le fait est que, dans Star Wars, les acteurs jouent devant un écran vert où l’on incruste des plans d’animation au point que le spectateur a l’impression que les acteurs font partie intégrante de cet univers. Ce genre d’effet réclame un temps de calcul important que le nouveau processeur a considérablement réduit. ‘ Cette technologie a permis à George Lucas de se concentrer sur le film lui-même, sans se soucier des implications technologiques. Nous avons travaillé de manière très proche avec lui. Il lui arrivait souvent de venir nous voir et de discuter avec mes équipes ‘, explique Dan Gregoire, superviseur de la prévisualisation sur Star Wars, Épisode III. Sur l’épisode précédent, l’équipe de prévisualisation a travaillé sur deux stations de travail architecturées autour de l’ancienne génération de processeurs du même fabricant, des puces 32 bits moins puissantes. George Lucas venait une fois par semaine vérifier les animations en disant aux artistes : ‘ Ça, c’est bon, ça, ça ne va pas, je veux faire des modifications ici ou là. ‘ Il passait une heure par semaine tous les quinze jours pour vérifier ce qui avait été réalisé. Ce n’était pas facile, dans la mesure où il fallait beaucoup de temps de calcul pour ce genre de travail et pour effectuer le rendu. Mais, pour l’épisode III, les deux stations de travail étaient architecturées autour du nouveau processeur 64 bits réduisant de moitié les délais de rendu. George Lucas a pris conscience rapidement que cette diminution lui permettait de réaliser son film en regardant par-dessus l’épaule de l’un des opérateurs travaillant à l’écran. Il lui suffisait de dire : ‘ Je veux que cette caméra recule davantage ‘, ou ‘ Déplacez les Stormtroopers par ici. ‘Puisque les opérateurs disposaient des maquettes, ils n’avaient plus qu’à les animer devant lui et à attendre que le rendu se fasse pendant la pause-café, une souplesse qui n’existait pas auparavant. AMD a ainsi conçu une sorte de ‘ pipeline numérique ‘ dont la technologie nommée Hyper-Transport a été spécialement conçue pour traiter des flux vidéo de haute définition. Son rendu s’effectue alors pratiquement en temps réel. Bilan de l’opération : 6 500 prises de vues ont été réalisées sur à peu près une année et demi, pour un film qui, au final, n’a que 2 200 prises de vues. Chacun a tiré les leçons de cette expérience. ‘ Notre objectif est de parvenir au niveau de simplicité qu’offrent l’encre et le papier ou le pinceau et la toile, afin de favoriser la créativité. La technologie retenue réduit les coûts de production et permet ainsi à des réalisateurs indépendants de faire jeu égal avec les grands studios ‘, résume Scott Carrol, responsable des relations publiques chez le constructeur de microprocesseurs. Une attitude payante puisque, selon Cliff Plumer du studio d’ILM, ‘ cette collaboration ne s’arrête pas avec Star Wars, Épisode III ; ça n’est que le début ! ‘.

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Édouard Maire