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Renforcement de la lutte contre le piratage

Alors que les FAI multiplient les formules légales et gratuites de téléchargement et d’écoute de musique, le gouvernement se donne deux mois pour mettre en place un nouveau plan antipirate.

C’est Neuf qui frappé le premier : en annonçant à ses abonnés qu’ils pourraient télécharger des fichiers musicaux issus du catalogue d’Universal légalement et sans frais supplémentaires (voir l’Oi n?’ 197), le FAI a pris de cours le gouvernement et les internautes. Pour la première fois, une offre parvenait à mettre tout le monde d’accord, y compris les majors ! Aussitôt, Free a répliqué en lançant un service d’écoute illimitée en streaming, auquel devrait se substituer bientôt une offre de téléchargement comparable à celle de Neuf. Alice et Orange ne devraient pas tarder à leur emboîter le pas : le premier pourrait annoncer une formule de téléchargement de musique avant la fin 2007, tandis que le second proposera un service accessible à la fois d’un PC et d’un mobile début 2008.Ces annonces ont agréablement surpris la ministre de la Culture, Christine Albanel. Le 5 septembre, lors du lancement de son plan d’action de la lutte contre le piratage, elle a tenu a souligner ces initiatives. Développer l’offre légale est en effet une des voies qu’elle préconise pour endiguer le téléchargement illégal. Pour le gouvernement, il y a urgence. ‘ Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Un milliard de fichiers piratés, films et musique, ont été échangés dans notre pays en 2006. Le marché du disque s’est effondré de plus de 40 % au cours des cinq dernières années, avec tout ce que cela signifie en terme d’emplois ‘, a précisé la ministre. Pour redresser la barre, une commission a été mise en place. A sa tête, Denis Olivennes, PDG de la Fnac, a été chargé de trouver un consensus entre les acteurs concernés. Il devrait annoncer ‘ des mesures empiriques et pratiques ‘ dès le 31 octobre. Sa tâche sera ardue : en effet, l’application de la décriée loi DADVSI pourrait impliquer des FAI, qui rechignent à punir ou à dénoncer leurs clients coupables de rapatriement illégal. Par ailleurs, il faudra trouver un terrain d’entente entre des internautes habitués à se procurer de la musique gratuite et sans DRM, et des majors affolées par les baisses de ventes de CD.Selon les déclarations de la ministre et de Denis Olivennes, on s’achemine vers l’abandon des verrous numériques, vers des offres de téléchargement gratuites financées par la publicité, mais aussi vers plus de répression. Le grand ménage a d’ailleurs commencé. Le 6 septembre, Free se voyait contraint, sur ordre de la justice, de fermer 14 de ses newsgroups ?” des groupes de discussion qui permettaient de télécharger musiques, films et logiciels sans devoir partager le moindre fichier. Or, c’est justement en pistant les dossiers proposés en partage que l’Etat entend repérer les pirates. Reste à espérer que pour lutter contre le téléchargement illégal, le gouvernement emprunte d’autres voies que celles de la seule répression…

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Anne Lindivat