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Produit de synthèse

On savait depuis longtemps qu’Apple concoctait un téléphone-iPod ; et on s’attendait depuis peu à le voir dévoilé au salon MacWorld de San Francisco, en janvier….

On savait depuis longtemps qu’Apple concoctait un téléphone-iPod ; et on s’attendait depuis peu à le voir dévoilé au salon MacWorld de San Francisco, en janvier. Pas de surprise, donc. Eh bien si ! Une fois encore, Steve
Jobs a réussi à surprendre son monde et à créer l’événement. C’est que l’iPhone n’a rien à voir avec un simple iPod auquel on aurait greffé un téléphone ; c’est un smartphone… Mais un smartphone à la sauce Apple. C’est-à-dire un objet
nouveau, comme seul Apple en a le secret : partant de technologies existantes, il innove par ses partis pris radicaux (ici, tout se commande par l’écran tactile, sans stylet), son ergonomie lumineuse et une multitude de détails qui facilitent
la vie (voir Evénement p. 18). L’autre nouveauté, c’est que l’appareil fonctionne avec OS X. Bref, l’iPhone apparaît comme un produit de synthèse entre l’iPod et le Mac, auquel on aurait ajouté
‘ l’application qui tue ‘ : la téléphonie. Pas étonnant qu’il paraisse séduisant ! Car outre le charisme de Steve Jobs, son sens de la mise en scène et du marketing, c’est cela qui fait la
différence entre Apple et tous ses rivaux : le choix, jamais démenti, de maîtriser la totalité de ses produits ; matériel et logiciel étant conçus pour se renforcer l’un l’autre afin de créer des appareils totalement originaux… même
lorsque aucun des éléments de base du puzzle ne l’est. Un savoir-faire que n’arrive pas à acquérir une société comme Microsoft. Bien qu’il soit griffé à sa marque, son baladeur Zune, par exemple, ne tranche guère sur la concurrence. Il est vrai qu’à
l’inverse d’Apple, toute sa culture consiste à créer des logiciels ?” au premier rang desquels Windows et ses déclinaisons pour mobiles ?” qui puissent être intégrés dans les machines des autres. Ce qui suppose à la fois standardisation
et capacité d’adaptation, mais exclut fantaisie et audace. Aucun jugement de valeur dans ce constat : du fait des contraintes auxquelles il lui faut répondre, la tâche de Microsoft est au moins aussi difficile que celle d’Apple, et sa réussite
n’est pas moindre… surtout financièrement. Mais même s’il s’en vend cent fois plus, un moteur, même excellent, même sophistiqué, ne fera jamais autant rêver qu’une belle voiture.

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Bernard Montelh