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Pourquoi tout s’accélère

Annoncé pour début 2010, Windows 7 sera finalement disponible dès le 22 octobre. Un coup de pouce soudain qui arrange tous les acteurs du marché.

Microsoft est le premier bénéficiaire de cette accélération. Il doit rapidement faire oublier Vista. Trois années de vie pour ce système controversé ont entamé l’image de l’éditeur. Problème de compatibilité, lourdeurs… avec Vista, Microsoft a fait le faux pas de trop. Ce n’était pas la première erreur du genre. Windows Millennium (Me), sorti le 14 septembre 2000, s’était lui aussi rapidement transformé en calvaire pour ses malheureux utilisateurs. Bogues à répétition, instabilité, le salut de ce système n’a reposé que sur son rapide remplacement par Windows XP.

Les constructeurs rassurés

Le 25 octobre 2001, c’est en effet la révolution pour le grand public ! Avec XP, le système stable et véritablement multitâche de l’entreprise (issu de Windows 2000) fait enfin son entrée dans la vie de tous les jours. Un succès immédiat qui va durer. Il faut attendre cinq ans pour que son successeur Vista soit disponible. Un tel délai entre deux versions est inédit et tue Vista dans l’oeuf. Ce système mal fini ne séduit pas les habitués de XP. Le résultat est sans appel : des ventes de Mac qui s’envolent (10 % de part de marché dans le monde) et un bénéfice net pour Microsoft qui chute de 32 % au troisième trimestre de son exercice 2008/2009 (de janvier à mars).Les fabricants d’ordinateurs ont eux aussi payé un lourd tribut à ce désamour pour Vista. Avec des ventes de PC en chute libre (-10 % au premier trimestre 2009), ils sont eux aussi très impatients de la sortie de Windows 7.

Pressé par le temps, et impatient, Acer a été le premier à laisser échapper fin octobre comme date de disponibilité de Windows 7, bien avant que Microsoft ne la communique officiellement… Une date de sortie qui est un soulagement pour tous les constructeurs. Une disponibilité en 2010 signifiait l’absence du nouveau système dans les offres de PC de rentrée et de fin d’année. Les ventes auraient été bien moins bonnes, les consommateurs souhaitant généralement attendre les dernières nouveautés. Avec une sortie en octobre, la période de fin d’année est préservée, même si la rentrée scolaire s’annonce plus compliquée. Mais pour rassurer consommateurs et fabricants, Microsoft s’est engagé dans un programme de garantie technologique. Tout ordinateur (dont le constructeur prend part au programme) acheté à partir du 26 juin et jusqu’au 22 octobre bénéficie d’une mise à jour gratuite vers Windows 7. Un sacré coup de pouce qui redonne le sourire à tous les acteurs du marché.

Un développement sans accroc

L’accélération de la commercialisation n’a pas seulement été dictée par des impératifs économiques. Windows 7, c’est aussi plus de deux ans de développement. Nouvelle interface, optimisation du programme, fonction tactile… L’éditeur offre une seconde vie au noyau de Vista. Reprendre une base technique existante et en optimiser l’utilisation grâce à une interface et des services innovants, Microsoft a fait avec Windows 7 et Vista ce qu’il avait réussi avec Windows XP et 2000.

L’assurance dans la qualité de son produit, Microsoft l’a acquise au fil des versions. Et c’est finalement ce qui lui a permis de gagner de précieux mois dans le développement. Ainsi, le passage de la bêta 1 publique à la Release Candidate 1 publique (RC1) s’est fait sans versions intermédiaires. Windows XP et Vista avaient en leur temps connu une bêta 2. Un tel raccourci a été permis par les bons retours des testeurs, qui se sont renouvelés avec la RC1. Puisque là encore, l’éditeur a écourté son programme en passant directement de la RC1 à la RTM. Sous XP et Vista, une RC2 avait été nécessaire.

Et si, après un peu plus de trente ans d’existence, Microsoft maîtrisait enfin le développement de ses systèmes ? C’est sans doute là que se trouve la clé pour réussir la sortie d’un nouveau système d’exploitation tous les trois ans.

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Jérôme Granger, Nicolas Guyot et Christophe Gauthier