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On a vu le téléviseur du futur !

Lors d’une présentation du constructeur Sony, au début de l’année, un petit téléviseur de 11 pouces était visible dans le coin d’une pièce, presque dans l’indifférence…

Lors d’une présentation du constructeur Sony, au début de l’année, un petit téléviseur de 11 pouces était visible dans le coin d’une pièce, presque dans l’indifférence générale. En y regardant de plus près, la finesse de l’écran avait de quoi fortement étonner : 3 mm d’épaisseur seulement.Il s’agissait du XEL-1, le premier téléviseur Oled commercialisé, pour l’instant, uniquement au Japon. Notre curiosité était définitivement piquée : nous nous sommes fait prêter, en exclusivité, l’un des rares XEL-1 se trouvant en Europe afin de nous faire notre propre idée de la révolution Oled (Organic Light Emitting Diode).

140 millions d’euros investis

Cette technologie d’écran, qui utilise des diodes organiques à base de carbone, fait en effet parler d’elle depuis quelques années. Mais en dehors de quelques écrans de téléphones et d’appareils photo dotés de cette technologie, l’Oled jouait à l’Arlésienne. Le XEL-1 vient à point nommé répondre à la question légitime : va-t-on vraiment voir un jour un moniteur ou un téléviseur Oled ?Le géant japonais Sony met pourtant tout en ?”uvre pour y parvenir : il a annoncé le 19 février un investissement de 22 milliards de yens, soit près de 140 millions d’euros, dans la recherche sur le développement et la production de téléviseurs dotés d’écrans Oled de grande taille.Un investissement indispensable, puisqu’il n’existe pour l’instant qu’une seule usine capable de fabriquer de tels écrans. Et les procédés industriels qui peuvent produire des dalles Oled en nombre, donc à un prix abordable, ne sont pas encore au point. Certains fabricants d’envergure, comme AU Optronics, le troisième plus gros fabricant de dalles pour écrans plats au monde, n’y croient pas. Les coûts faramineux de production leur semblent trop difficiles à faire baisser.

Une qualité jamais vue

Pour le téléspectateur, y aura-t-il vraiment une différence avec les autres types d’écran ? Tout d’abord, l’avancée en termes d’encombrement est énorme : un écran Oled est environ vingt fois plus fin que le plus plat des écrans LCD. Et pour couronner le tout, cette finesse s’accompagne d’une consommation énergétique nettement inférieure à celle d’un écran LCD. Mais cela suffit-il à compenser son coût ? Car le prix du premier téléviseur Oled au monde est tout de même d’environ 1 300 euros, un peu cher pour un 11 pouces à la résolution de 960 x 540 pixels… Nous nous sommes empressés de confier l’écran aux ingénieurs de notre laboratoire pour une batterie de tests. Et nous n’avons pas été déçus ! Car la finesse record de l’écran n’est que la partie émergée de l’iceberg : la qualité de l’affichage dépasse largement tout ce que nous avions vu auparavant.Dans les faits, le noir à l’écran, le plus parfait jamais observé par nos ingénieurs, met même à mal le matériel de mesure qui atteint ses limites. Nous estimons que le contraste ‘ réel ‘ est très largement supérieur à 15 000:1, un record quand on sait que les meilleurs écrans que nous avons pu tester atteignaient difficilement les 1 000:1 ! La gamme de couleurs affichables, le ‘ gamut ‘ est très large : on est bien en face d’un écran ‘ wide gamut ‘, une appellation souvent auto-attribuée par les constructeurs, parfois à tort.

Une offre qui devrait s’étoffer

Ajoutons à cela un excellent respect des couleurs, ainsi qu’un rendu gamma (c’est-à-dire la capacité à afficher des détails à la fois dans les parties très sombres et très claires de l’image) proche de la perfection (voir graphiques). Certes, Le XEL-1 de Sony est une vitrine technologique qui n’intéressera pour l’instant que les fans ?” Japonais et très fortunés ?” de nouvelles technologies. Mais l’offre devrait s’étoffer : les sociétés LG Electronics et TPO devraient rapidement proposer des produits Oled. Tandis que chez Sony, un modèle de 27 pouces circule déjà, à létat de prototype.

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Frédéric Boutier