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Objectif qualité

Pour pallier les problèmes liés à la taille des optiques des photophones, les fabricants cherchent à mettre au point de nouveaux types de lentilles, des capteurs plus sensibles et des algorithmes de correction intelligents.

L’invasion des photophones a débuté. L’année dernière, ce sont près de 160 millions de ces téléphones portables dotés d’un appareil photo qui ont été écoulés en Europe. Et en 2009, neuf mobiles vendus sur dix devraient être des
photophones. Pourtant, malgré leurs avantages et leur succès, ces téléphones sont bien loin de rivaliser avec de vrais appareils photo. Equipés le plus souvent d’objectifs hérités des webcams, ils produisent généralement des clichés de faible
définition, flous, aux couleurs trop accentuées ou trop ternes. Mais cela va changer. Conscients de l’énorme marché qui s’ouvre à eux, les fabricants de mobiles commencent en effet à s’associer à des spécialistes de la photo pour intégrer des
systèmes optiques dignes de ce nom dans leurs produits ; après Samsung et Pentax, c’est au tour de LG et de Canon d’annoncer leurs fiançailles pour offrir un meilleur rendu avec des combinés toujours plus petits.De fait, la principale difficulté de la recherche de la qualité d’image tient justement à la miniaturisation extrême des trois éléments qui interviennent en photo numérique : l’objectif, le capteur et le circuit de traitement du
signal (un processeur spécialisé). Une miniaturisation classique en électronique, mais plus délicate en photographie, en raison de problèmes physiques, ou, plus exactement, d’optique. Lorsqu’on prend une photo, les rayons lumineux qui composent
l’image pénètrent par l’objectif en traversant une série de lentilles qui les concentrent sur la pellicule ou, dans le cas des appareils numériques, sur le capteur. Pas plus grand que l’ongle du petit doigt, ce composant électronique est recouvert
d’éléments sensibles à la lumière ­ les photosites ­ qui traduisent les informations lumineuses en informations électriques. Ces dernières sont immédiatement converties en données numériques qui sont traitées par le processeur, puis enregistrées
dans un fichier.Comme ils sont minuscules, les objectifs des photophones ne laissent passer que très peu de lumière. Du coup, il est pratiquement impossible de réaliser des clichés corrects d’objets en mouvement ou dans des environnements sombres.
Les chercheurs travaillent à compenser cette petitesse et les défauts qu’elle engendre. Lentilles souples, logiciels de correction automatique, les solutions sont en route (voir encadrés).

Des capteurs plus sensibles

Le capteur, lui aussi, est réduit à la portion congrue. Or, sa taille influe sur le rendu des images. Plus un capteur est grand, plus il peut loger de photosites. C’est ce qui détermine sa définition, en millions de pixels (ou
mégapixels), et conditionne le nombre de points qui composent les clichés (donc leur taille d’impression maximale). Certes, on peut tenter de réduire la taille des photosites, afin d’en loger davantage sur une surface équivalente. Mais, plus ces
photosites sont petits, moins ils sont sensibles à la lumière, et moins l’image est bonne… Pour contourner ce problème, les constructeurs ont imaginé des capteurs capables d’amplifier les signaux reçus… avec le risque d’amplifier
également les erreurs ; c’est ce que l’on appelle le ‘ bruit numérique ‘, qui se traduit par des pixels parasites (aberrants) dans l’image.Les défauts de bruit, comme les défauts de géométrie, sont corrigeables par le processeur, qui peut s’appuyer sur des algorithmes de traitement de plus en plus sophistiqués. Et, sur ce plan, les progrès sont d’autant plus attendus
qu’ils devraient servir aussi bien pour les photophones que pour les caméscopes, les webcams et les appareils photo numériques…

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Nicolas Six