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Nous avons testé l’arnaque aux enchères

La preuve par l’exemple avec, dans le rôle du pigeon, l’acheteur dun appareil photo numérique reflex (nous), et un pseudo-vendeur basé en Allemagne.

Pour vérifier que nous ne nous laissions pas aller à un brin de paranoïa, nous avons voulu nous jeter à l’eau en nous mettant dans la peau d’un véritable acheteur. Un appareil photo numérique reflex coûteux fera
l’affaire. Le produit se trouve difficilement à moins de 8 000 euros dans le commerce. Sur eBay, ces petits bijoux pullulent. Nous voici face à une page de mise en vente à 2 000 euros émanant d’un individu
enregistré en Allemagne.

Comme celui-ci demande à être contacté par courriel avant d’enchérir, nous nous exécutons. L’adresse fournie par le vendeur est quasi anonyme. Le système prévu par eBay pour contacter le vendeur est purement et
simplement ignoré. Nous signifions notre intérêt pour le reflex numérique et posons, en toute naïveté, quelques questions de routine sur l’état, la garantie et la possibilité de l’expédier en France.

Quelque 30 minutes plus tard, le vendeur nous fait une offre à 4 000 euros. Le site eBay a été courtcircuité, nous traitons désormais en direct. A moins de deux minutes de la fin des enchères, la meilleure offre sur
le site ne dépasse pas 2 210 euros. Nous envoyons un autre courriel au vendeur pour lui demander la marche à suivre, sachant que la période de mise en vente se termine sous peu, et faisons valoir que le meilleur prix offert à ce moment
n’est que de 2 210 euros.

Une fois le client appâté…

Peu après, l’enchère se termine : un acheteur emporte l’affaire pour 3 111 euros. Qu’importe, notre vendeur nous répond qu’il ‘ va voir pour 2 200 euros et
contacter eBay ‘
pour tout arranger. Il laisse passer 30 minutes. Arrive alors dans notre boîte aux lettres un faux certificat à en-tête d’eBay stipulant que la vente est confirmée : contre toute attente,
nous avons remporté l’enchère pour 2 200 euros. Surprise, le paiement doit être effectué par Western Union, indique le certificat dans un anglais bourré de fautes. Et, autre surprise, notre correspondant, dont l’identité
n’a pas cessé de changer depuis le début de l’opération, encaissera finalement les fonds à Milan, sous le faux nom qu’il nous a communiqué.

Nous arrêtons là la transaction. Si nous avions poursuivi, l’escroc se serait présenté soit avec de faux papiers d’identité, soit sans papiers, et aurait convaincu l’employé du réseau de transfert de fonds de
lui remettre l’argent. Comment ? En lui présentant le numéro de la transaction, le nom et l’adresse complète du payeur, ainsi que le montant exact. Toutes informations que nous lui aurions bien gentiment fournies…

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Pierre Maslo