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Mon appareil photo a un cerveau

Si les appareils photo numériques sont si simples à utiliser, c’est parce qu’ils sont truffés d’électronique astucieuse.

Les appareils photo numériques sont de plus en plus miniaturisés, et ils ont de moins en moins de boutons. Mais les deux faits ne sont pas liés. S’il y a moins de boutons, ce n’est pas parce qu’il y a moins de place, c’est parce que les appareils sont devenus plus intelligents ! Le but : quel que soit le profil de l’utilisateur, même le plus néophyte, les photos doivent être réussies, dans toutes les conditions de prises de vue, et en mode automatique bien sûr. Maintenant, c’est l’appareil qui s’occupe de tout, ou presque. En effet, les constructeurs bardent leurs modèles de technologies de haut niveau. On pourrait presque parler d’intelligence artificielle, car le simple fait de presser le déclencheur génère de savants calculs effectués par l’appareil qui ‘ devine ‘ littéralement ce que vous voulez ! Vous souhaitez savoir comment ça marche ? Suivez le guide !

Une bibliothèque dans l’appareil photo

Ce n’est pas parce que certains appareils ne disposent plus des modes classiques de réglage comme portrait, paysages, nuit, sport, etc., qu’ils ne sont plus présents. En fait, ils sont bien là, mais vous ne les voyez pas, puisque c’est l’appareil qui les gère. Ce dernier doit donc deviner ce que vous êtes en train de photographier, afin d’appliquer le bon réglage. Et pour un appareil photo, qui ne voit que des points lumineux, c’est très compliqué de faire la différence entre un arbre et une personne, par exemple. Pourtant, il y parvient dans de nombreux cas. Pour ce faire, il dispose d’algorithmes mathématiques très sophistiqués, qui essayent de reconnaître les principaux éléments qui composent une photo. Comment ? En décomposant l’image en éléments de base très simples (des lignes, des points, des contrastes…), plus faciles à détecter. C’est ce qu’on appelle trouver des ‘ classifieurs faibles en cascade ‘. Ensuite, en cumulant tous ces éléments de base, comme avec un puzzle, les algorithmes trouvent des ‘ classifieurs forts ‘ : une personne, un visage, un paysage, quelque chose qui bouge, quelque chose de sombre, etc. L’appareil va ensuite comparer ce qu’il vient de trouver avec une bibliothèque de profils qu’il possède, pour trouver celui qui correspond à ce qu’il voit. Si c’est un visage, il va faire une correspondance avec le profil ‘ portrait ‘. Il va alors lire le profil, qui contient les réglages à utiliser. Donc, plus l’appareil dispose d’une bibliothèque complète de profils, plus il sera à même d’utiliser le bon réglage dans la bonne situation. Le tout, bien sûr, en une fraction de seconde !

Il reconnaît les visages

Là où les algorithmes sont forts, c’est pour reconnaître les visages. Ils arrivent en effet à repérer un portrait dans une composition et à le suivre en temps réel, même si le sujet bouge. Le but : faire la mise au point et calculer la bonne exposition lumineuse juste pour la tête ! Pas bête, puisque quand on photographie quelqu’un, c’est le visage le plus important ! Plus fort, la plupart des appareils qui intègrent cette technologie peuvent reconnaître plusieurs personnes en même temps, certains jusqu’à douze dans une même photo ! Encore plus fort, les algorithmes les plus récents sont capables de détecter un visage même si le sujet est penché en avant !

Il veut des sourires

Le constructeur Sony va encore plus loin avec sa nouvelle gamme capable non seulement de reconnaître un visage, mais aussi un sourire. Ainsi, fini les photos avec le sujet qui fait la tête ou une grimace au mauvais moment. En effet, l’appareil étant équipé d’un ‘ Smile Shutter ‘, il ne déclenche la photo que si le sujet esquisse un sourire ! Sinon, pas de photo ! Il est même possible de régler l’intensité du sourire : on n’arrête plus le progrès

Il vous suit à la trace

Pour être toujours prêt à réagir lors de la prise de vue d’un sujet qui bouge, notamment pour faire la mise au point, l’appareil peut effectuer un suivi de sujet pour anticiper son mouvement. Il essaye donc de deviner à quel endroit le sujet se trouvera une fraction de seconde plus tard. Pour cela, il utilise une méthode de probabilité ! Cette méthode vient du monde des reflex professionnels. Elle était à la base développée pour les photographes de sports, qui ont besoin de réactivité. Comme c’est souvent le cas, l’appareil photo reflex est au numérique ce que la formule 1 est à la voiture de monsieur tout le monde : un outil très pointu qui sert aussi de laboratoire, les trouvailles bénéficiant ensuite au grand public

Il empêche le sujet de bouger

Le système de stabilisation qui compense les mouvements involontaires de la main lors de la prise de vue, c’est connu. Mais le système qui compense le mouvement du sujet photographié, c’est moins fréquent. Et pourtant, certains appareils intègrent un système qui, grâce au suivi du sujet, peut reconnaître s’il est en mouvement, et donc s’il y a un risque de rater la photo (à cause d’une vitesse d’obturation trop lente). Le programme décide alors d’augmenter la sensibilité de l’appareil, ce qui a pour effet d’augmenter la vitesse d’obturation, et donc dobtenir une photo nette ! Quand les deux systèmes sont associés, comme sur les modèles Panasonic Mega OIS & ISO Intelligent Control, les chances de réussite sont très élevées

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Frédéric Boutier