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L’histoire en haute définition

Films en HD avec son spatialisé, bornes interactives, projections cartographiques en 3D, reconstitution virtuelle de la ville… le musée d’histoire de Nantes mise sur des installations multimédias de pointe pour valoriser ses
collections auprès de tous les publics.

‘ Ventre saint-gris, les ducs de Bretagne n’étaient pas des petits compagnons ! ‘ Plus de quatre siècles après, on souscrit pleinement au royal propos d’Henri V, venu signer l’édit
de Nantes dans leur château fortifié. Quinze années de travaux et trois ans de fermeture totale auront été nécessaires pour achever la restauration de cette forteresse du XIIIe siècle dont les remparts abritent un palais ducal
du XVe siècle et des bâtiments édifiés aux XVIe et XVIIIe siècles.A l’intérieur, le Musée d’histoire du site et de la ville, qui regroupe désormais six collections (soit 50 000 objets), expose 850 pièces sélectionnées par l’équipe de conception du musée, pilotée par Marie-Hélène Jouzeau,
conservateur en chef du Patrimoine et directrice du château. Peintures, sculptures, plans-reliefs, modèles et figures de proue de navires, cartes et plans, affiches, gravures, photographies, films, objets du quotidien, outils, pièces industrielles,
instruments scientifiques, mobilier, objets d’art et documents d’archives sont exposés dans les 32 salles du palais ducal sur 5 000 mètres carrés.Ce fonds est présenté au public en sept itinéraires chronologiques et thématiques, jalonnés d’installations multimédias souvent étonnantes, par fois ludiques, mais toujours didactiques. Palliant l’absence ou le petit nombre de
documents, soulignant l’importance d’un objet, elles aident le visiteur à s’immerger dans chaque époque, lieu ou situation, tout en s’intégrant au propos et à l’aménagement du musée.Ce parti pris muséographique est doublé d’un pari technologique : la quasi-totalité des images présentées ont été réalisées en haute définition. ‘ Le cahier des charges a été établi il y a quatre ans avec
l’idée que le musée ne devrait pas être dépassé technologiquement lorsqu’il ouvrirait ses portes ‘
, explique Christophe Courtin, son responsable multimédia.Face à l’impossibilité de câbler l’édifice, la société Axians, chargée du choix, de l’installation et de la maintenance des matériels informatiques, a agencé de petits réseaux multimédias, certains fonctionnant en Wi-Fi. Des locaux
techniques discrètement aménagés dans certaines salles renferment les PC (des Dell Precision à processeur double c?”ur 2 GHz équipés d’une carte graphique professionnelle Quadro FX4500 de nVidia) et les serveurs vidéos qui diffusent les
images en MPeg2 HD. Des câbles blindés, dissimulés dans les planchers, les relient aux bornes de consultation conçues à partir de dalles d’ordinateurs portables. Barco a fourni les matériels de vidéoprojection tandis que les écrans en haute
définition de grande taille (30 et 40 pouces) proviennent de chez Apple et Sony, les autres, des catalogues de LG et Philips. Au total, de quoi donner au château des ducs de Bretagne une image novatrice.

Portrait animé d’Anne de Bretagne

Au début de la visite, dans la salle 2 où est exposé le reliquaire du c?”ur d’Anne de Bretagne (1477-1514), un très beau film d’animation de Patrice Allain (production Cheval de Troie) sur celle qui fut deux fois reine de France est
projeté sur le mur de granit grâce à un appareil Barco fixé au plafond. Sa réalisation en haute définition (1080i) confère une grande précision aux images qui mêlent documents historiques et graphismes contemporains (de Matthieu Appriou). La bande
sonore, spatialisée en mode 5.1, a été mixée sur place afin d’adapter le rendu à l’acoustique de la salle.

La forteresse restaurée

Le parcours dans le jardin des douves remises en eau, l’accès via le pont-levis à la cour intérieure et le chemin de ronde sur les remparts, entièrement restauré, permettent d’apprécier la succession des styles des édifices construits
entre le XIIIe et le XVIIIe siècle.

Nantes en 1757

A quoi ressemblait Nantes au XVIIIe siècle ? Pour s’en faire une idée, les visiteurs s’assoient devant l’un des sept écrans HD de 23 pouces et s’immergent dans une reconstitution en 3D temps réel de la ville.
Celle-ci a été réalisée à partir d’un plan de l’époque (le plan Cacault) par la société Axyz qui a employé le moteur de jeu open source Ogre. Pour se déplacer dans l’un des onze quartiers, il suffit de man?”uvrer un joystick multidirectionnel,
comme dans un jeu vidéo.

Patrimoine musical

Sur cette borne équipée de deux haut-parleurs directionnels, les mélomanes peuvent découvrir et écouter les chansons qui ont un lien avec la ville de Nantes. A commencer par celle de Barbara, ‘ Il pleut sur
Nantes, donne-moi la main… ‘

Le port sous toutes les facettes

Salle 21 est exposée la grande maquette du port (7 mètres de long) que la chambre de commerce avait commandée pour l’Exposition universelle de Paris de 1900. Au-dessus de celle-ci, trois écrans diffusent des images de l’activité
portuaire en 1920, en 1949, en 2005. Pour faciliter la comparaison et mesurer l’évolution du port, les images de 2005 ont été prises du même endroit que celles de 1920 et 1949. Sur un quatrième écran, un film en HD de 2 minutes 30 (produit par
Cheval de Troie) montre des images du port prises en hélicoptère selon le même point de vue que celui de la maquette.

Histoires scénarisées

Dans la salle traitant de Nantes ‘ capitale négrière ‘, une borne interactive placée à côté de la maquette d’un navire donne la parole à un jeune mousse embarqué sur Le
Prudent.
Au total, 16 bornes interactives réparties sur 35 postes de consultation équipés de trackballs, illustrent ou complètent les thèmes du parcours. L’équipe du musée s’est chargée des choix iconographiques et de l’écriture des
scénarios, la société Hyptique de la réalisation multimédia. Les écrans 17 pouces avec traitement antireflet, insérés dans les panneaux de bois, se fondent dans les aménagements du musée.

Des cartes au bout des doigts

Dans la salle 6 consacrée à la cartographie de l’estuaire de la Loire, les visiteurs ont accès à trois dalles tactiles HD indépendantes. Du doigt, chacun déplace un curseur, une loupe carrée (rouge, bleue ou verte, selon la borne),
pour zoomer sur l’image et afficher diverses données : relief, géologie, hydrographie, population, etc. Les trois zones sélectionnées, transmises à un serveur, s’affichent simultanément sur un grand écran, dans des loupes de mêmes couleurs,
grâce à un vidéoprojecteur HD Barco.

Vue panoramique

Clou de la visite, le portrait de la ville réalisé à partir des collections du musée, par le vidéaste Pierrick Sorin qui interprète lui-même de nombreux personnages de la chronique nantaise. Son film est diffusé en boucle par trois
vidéoprojecteurs HD qui forment une image panoramique de 180?’ sur l’écran semi-circulaire. Cette ?”uvre sera remplacée dans deux ans par une nouvelle, commandée par la ville à un autre artiste.

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La rédaction