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Les trouvailles de la télé japonaise

Véritable institution au Japon, la chaîne NHK est dotée de laboratoires de recherche, où 260 ingénieurs imaginent les technologies qui entreront dans nos salons d’ici à quelques années. Loufoques ou indispensables, voici nos préférées.

Un téléphone mobile capable de recevoir la télévision numérique, un téléviseur souple ou encore un disque dur de la taille d’une pièce de 1 euro capable de stocker jusqu’à 2 heures de vidéo haute définition : ces produits high-tech de rêve ­ comme bien d’autres ­ ont vu le jour à quelques encablures du centre de Tokyo, à Setagaya, dans un building de 16 000 m2 où près de 260 chercheurs s’affairent pour le compte de la NHK, l’équivalent japonais du service public de l’audiovisuel français (France télévisions, Radio France et l’Institut national de l’audiovisuel).La NHK (pour Nihon Housou Kyoukai, organisme de diffusion japonaise) regroupe notamment deux chaînes de télévision hertziennes, plusieurs chaînes satellites, des radios à vocation nationale et internationale (Radio Japon en plusieurs langues) et un service d’édition de revues mensuelles liées à ses programmes éducatifs.Mais, surtout, elle est dotée depuis 1930 de laboratoires de recherches en sciences et techniques (STRL). Leur mission : développer de nouvelles technologies dans les secteurs de la création, de la production, de la diffusion, de la réception et de l’archivage des programmes audiovisuels. Avec comme principaux objectifs, l’optimisation des processus de fabrication, de production, de diffusion et de stockage des programmes multimédias, la recherche d’une qualité sonore et visuelle accrue et ­ service public oblige ­ la création de techniques permettant de garantir la réception des sons et images pour tous les publics, en toutes circonstances. Avec une préoccupation essentielle : ne pas exclure de sa cible les personnes âgées (de plus en plus nombreuses, particulièrement au Japon) et les téléspectateurs non-voyants ou malentendants. Il incombe même à la chaîne de coopérer avec les services de secours en cas de catastrophe naturelle (tremblements de terre, typhons, etc.) et de mettre à leur disposition son réseau de 450 caméras robotisées et automatiques installées dans tout le pays.

Les STRL ont déposé 831 brevets au Japon et 479 à l’étranger

A la fin du mois de mai dernier, les STRL ont ouvert leurs portes au public. Familles au complet, personnels du groupe audio-visuel public japonais, ingénieurs de Sony, Sharp, Matsushita-Panasonic, Toshiba ou Pioneer, au total pas moins de 30 000 curieux ont pu voir en avant-première, durant quatre jours, la télévision de demain à travers une trentaine de projets en cours de développement. Certains d’entre eux finiront peut-être un jour sur la table de nos salons. Car les travaux des ingénieurs de la chaîne ont déjà donné lieu à 831 brevets au Japon et à 479 à l’étranger. Ainsi, la transmission en temps réel d’informations sur l’état exact du trafic automobile par la bande FM (système VICS) est née dans les labos de la NHK. Tout comme une caméra haute définition aujourd’hui utilisée pour les recherches sous-marines ou encore un microscope stéréoscopique.Nous avons, pour notre part, sélectionné les projets de la NHK les plus surprenants ou les plus novateurs. Mais nous aurions aussi pu vous parler de microphones intégrant des puces de traitement sonore, de systèmes de recherche d’émissions basés sur la reconnaissance d’images, de systèmes de traduction et de synthèse vocale, des techniques d’affichage 3D ou encore de studios d’enregistrement virtuels.Voilà à quoi sert la redevance au Japon… Mais qui s’en plaindra ?* à Tokyo

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Karyn Poupée*