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Les taxis ont des oreilles

Repérage par satellite, gestion automatisée des appels, les compagnies de taxis utilisent toutes les astuces technologiques pour vous trouver ­ vite ­ une voiture.

Commander un taxi aujourd’hui devient un jeu d’enfant.‘ Un taxi pour l’aéroport ? Bien sûr. A votre adresse habituelle ? Une Mercedes blanche viendra vous chercher dans cinq minutes. ‘ En combinant repérage par satellite et synthèse vocale, les Taxis bleus fournissent quotidiennement ce type de service à leurs clients parisiens.Tout commence au centre de réservation. A chaque appel, le standard automatique identifie le numéro de téléphone en le comparant à une base de données. Il peut alors retrouver la dernière adresse utilisée par le client et la lui propose. Si cette adresse est acceptée, le standard propose cette course aux taxis présents dans le secteur. Dès que l’un d’eux l’accepte, le serveur synthétise un message vocal indiquant au client quelle voiture passera le prendre et dans combien de temps. Le tout sans intervention humaine.‘ Depuis son installation en octobre 2002, le serveur vocal interactif gère au moins 50 % de nos courses, explique Christophe Beauvais, directeur adjoint des Taxis bleus.Nos opératrices reprennent la main quand le client nous appelle d’un numéro inconnu ou bien lorsqu’il refuse l’adresse de départ que nous lui proposons. ‘

A chaque course son taxi

Suivant le numéro composé par le client, le standard automatique sait quel type de voiture alerter. S’il s’agit, par exemple, d’un appel pour un monospace, la course ne sera proposée qu’aux 300 véhicules de ce type capables d’accueillir de trois à cinq passagers avec leurs bagages. Le serveur ne fait que restreindre, si besoin est, le nombre de taxis concernés par l’appel. Seul, il est incapable de les localiser. Cette tâche revient aux 24 satellites composant la flotte GPS (Global Positioning System). Ce système, mis au point par le département de la Défense américain, permet de situer n’importe quel objet à la surface de la terre avec une précision allant jusqu’à dix mètres. En relevant différentes positions à intervalles réguliers, le système parvient même à déterminer la vitesse d’un véhicule. Certains organismes, dont les Taxis bleus, se servent de ces informations pour estimer en permanence l’état de la circulation dans leur zone d’activité. Pour être repéré par les satellites, l’objet en question ­ici, un taxi­ doit porter une antenne GPS qui permet de calculer sa position. En plus de cette antenne, les 2 500 véhicules composant la flotte des Taxis bleus sont également dotés d’un afficheur et d’une radio.Pour le chauffeur, le système GPS rattache tous les points de Paris et de sa banlieue à un réseau de stations de taxi virtuelles. Chaque station couvre un rayon de 700 m (en plein Paris) à 3, 5 km (en grande banlieue) et est identifiée par quatre chiffres. Les deux premiers indiquent l’arrondissement ou le département où elle est située. Ainsi, le‘ 4, avenue de la Grande-Armée ‘ dans le arrondissement XVIIe de Paris dépend de la station 1743.

File d’attente virtuelle

Dès qu’un taxi est libre, il s’inscrit dans une station et demande sa position. En faisant cette demande, comme dans une station réelle, le taxi se place dans la file d’attente de la station. Grâce au GPS, le central téléphonique vérifie que le taxi se trouve dans la station qu’il indique afin d’éviter que certains fraudent en se déclarant dans des stations plus intéressantes financièrement (près des gares, à la sortie des théâtres en fin de soirée, etc.).Comme dans les stations physiques, la règle du‘ premier arrivé, premier servi ‘ s’applique également. Lorsqu’un client demande une course, le serveur situe l’adresse sur sa carte de stations virtuelles. Il entre ensuite en contact, dans leur ordre d’arrivée, avec tous les taxis libres présents dans cette zone. Le chauffeur reçoit, sur son afficheur, l’adresse du client et une estimation du temps qu’il mettra pour y parvenir. Il peut dès lors accepter l’appel tel quel ou encore en donnant sa propre estimation, ou le refuser. S’il ne veut pas effectuer cette course, le central passe au taxi suivant dans la liste.Sur son afficheur, le chauffeur peut déterminer si la demande vient d’un numéro prioritaire (abonnés) ou non. S’il prend en charge ce type de course mais que le client ne se trouve plus au rendez-vous, le taxi peut alors se faire rembourser forfaitairement son déplacement inutile, d’autant que le système GPS peut confirmer qu’il s’est effectivement rendu à l’adresse indiquée.La géolocalisation ne sert pas qu’à améliorer le service. Elle a d’abord été généralisée dans les taxis pour renforcer la sécurité des chauffeurs. Chaque voiture est équipée d’un bouton d’alarme relié à sa radio. En cas d’accident ou d’agression, le chauffeur appuie sur ce bouton. Dès lors, au central, l’opératrice entend tout ce qui se passe dans la voiture. Elle peut alors identifier et localiser le véhicule pour que les secours (Police, Samu ou pompiers) arrivent plus rapidement

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Stéphanie Chaptal