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Les photophones s’attaquent aux compacts

Capteurs à 5,6 ou 7 mégapixels, zooms, flash, vidéo et son Mp3 : une nouvelle génération de photophones sophistiqués s’apprête à déferler sur le marché. Une véritable menace pour les compacts numériques d’entrée de gamme, avec la complicité… des constructeurs photo traditionnels.

D’ici un an ou deux, la firme qui vendra le plus d’appareils photo dans le monde risque de s’appeler… Samsung. Non pas que ses appareils classiques, bien que fort honnêtes au demeurant, soient en passe d’enfoncer ceux produits par les grands de la photo ; mais grâce à ses téléphones ! Cette année, le Coréen est devenu numéro un sur le marché français des téléphones mobiles, non pas en volume, mais en valeur. Ce qui signifie qu’il doit cette place à ses photophones, vendus plus chers que les téléphones classiques et, plus encore, au haut de gamme de la catégorie, doté de capteurs de 1 mégapixel, lancé l’année dernière grâce à un partenariat avec Pentax. Même si la définition reste bien faible et l’optique encore médiocre pour obtenir des tirages de qualité, les photophones ont fait en quelques mois une percée spectaculaire.En grande partie, il est vrai, grâce à la politique volontariste des opérateurs de téléphonie mobile ; difficile d’y échapper, tant les offres lors d’un premier abonnement ou d’un changement d’appareil sont alléchantes. Mais le ‘ besoin ‘ a été créé. Il suffit de se trouver dans un concert ou une quelconque manifestation pour le constater.

De véritables blocs-notes multimédias

Dès lors, la machine est en route, et ne s’arrêtera pas de sitôt. Déjà, il est possible de transférer ses clichés sur ordinateur, ou de les tirer directement sur les petites imprimantes 10 x 15, s’affranchissant ainsi de l’obligation de les envoyer en MMS. Mais surtout, aux médiocres modules photo d’aujourd’hui viendront vite se substituer de véritables appareils équipés de capteurs de 3,5, voire 6 ou 7 mégapixels, de flash et de zooms optiques, dont les défauts dus à la miniaturisation seront assez efficacement corrigés par l’électronique et l’informatique embarquées, même s’il ne faut pas en attendre des miracles. Mais là n’est pas leur ambition ; capables de rivaliser avec les compacts d’entrée de gamme, ils s’apparentent plutôt, côté utilisation, aux ultracompacts : des blocs-notes visuels, et même multimédias, puisqu’il est d’une facilité déconcertante d’y ajouter des fonctions de vidéo et de lecture Mp3… avec le téléphone en plus ! Les constructeurs traditionnels ne se font d’ailleurs aucune illusion, préférant concentrer leur savoir-faire sur des appareils de milieu et de haut de gamme, dégageant des marges plus confortables, et passer par ailleurs des accords avec les fabricants de téléphones.

Une avalanche de technologies de pointe

À ce jeu, ce sont manifestement les Coréens qui ont tiré les premiers. Non content de sortir des appareils à 3 et 5 mégapixels (lire encadré), toujours avec l’aide de Pentax, Samsung annonce un photophone équipé d’un minuscule disque dur de 1,5 Go capable de stocker 1 000 images ou 300 morceaux de musique Mp3, ou encore 3 heures et demi de vidéo ! L’autre géant coréen, LG, prévoit pour sa part de lancer bientôt sur le marché japonais des téléphones munis de capteurs photo à 6, puis à 7 mégapixels, fabriqués par Canon. L’arrivée de nouvelles technologies, comme par exemple les objectifs liquides développés par une PME française en collaboration avec… Samsung (lire page 12) pourraient encore accélérer l’innovation dans ce domaine et, vu les volumes en jeu, faire rapidement baisser les prix. Dure loi du progrès technique : malgré son succès foudroyant, le compact numérique de base pourrait donc connaître une vie particulièrement brève, et retrouver ses homologues argentiques au placard des curiosités du passé… dans lequel il les a envoyés !

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Bernard Montelh