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Les opérateurs virtuels aux abonnés absents

Bouygues Télécom, Orange et SFR sont sommés de louer leur réseau à de nouveaux opérateurs mobiles pour stimuler la concurrence. Debitel s’est lancé le premier, mais n’a pas provoqué de baisse significative des tarifs.

‘ Quand Bercy gronde, les opérateurs sortent leur paratonnerre. ‘ La formule résume bien les derniers soubresauts du (petit) monde de la téléphonie mobile. Dans le rôle de l’orage qui
gronde, Patrick Devedjian. Début mai, le ministre délégué à l’Industrie s’étonnait des ‘ prix élevés ‘ des SMS et menaçait de ‘ prendre des dispositions pour augmenter la
concurrence ‘.
Avec une idée derrière la tête : forcer Bouygues Télécom, Orange et SFR à accepter l’arrivée en France des opérateurs ‘ virtuels ‘. Lancé par Virgin Mobile
outre-Manche, ce type d’opérateur ne possède pas de réseau : il achète des minutes de téléphone et des SMS en gros aux opérateurs existants et les revend ensuite à ses clients. Un mode de fonctionnement qui permet généralement de proposer des
prix attrayants et de couvrir rapidement une importante partie du territoire sans dépenser des milliards. Bref, tout ce qu’il faut pour énerver les trois opérateurs français.SFR n’a donc pas tardé à sortir son paratonnerre en louant son réseau à Debitel, un vendeur de téléphones mobiles outre-Rhin, qui devient ainsi le quatrième opérateur mobile français. Depuis juillet, le groupe allemand propose cinq
forfaits, de 25 euros pour 2 heures de communications à 64 euros pour 8 heures (et 0,25 euro la minute hors forfait). Des prix similaires à ceux de Bouygues Télécom. Seul avantage de ces forfaits : les SMS sont facturés 9 centimes, soit presque
deux fois moins cher que chez les concurrents. Ces offres sont disponibles dans les 80 boutiques Videlec (propriété de Debitel) et les magasins Leclerc, But, BHV ou Connexion. Les téléphones et cartes Sim sont fournis par la société allemande qui
assure aussi la facturation et le service clients.En une année, Debitel espère séduire quelque 100 000 usagers. A comparer avec les 15 millions de clients de SFR, qui se défend d’avoir utilisé Debitel pour rassurer le ministre à peu de frais. Patrick Devedjian ne compte pas se
satisfaire de cette timide ouverture. Il attend trois nouveaux opérateurs d’ici à la fin de l’année 2004. On parle des distributeurs de téléphones Phone House et Coriolis Télécom, voire de Tele2, avec Orange.

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Marc de Suzzoni