Passer au contenu

Les 400 coups de Canon

Après les annonces de Sony (Alpha 100) et de Nikon (D80), le photographe attendait avec impatience le nouveau boîtier Canon pour faire sa petite liste de…

Après les annonces de Sony (Alpha 100) et de Nikon (D80), le photographe attendait avec impatience le nouveau boîtier Canon pour faire sa petite liste de Noël (il faudra sans doute compter également avec le K10D de Pentax, le E-400 d’Olympus et le S5 Pro de Fuji pour se faire une vraie opinion sur les reflex de fin d’année). Clairement, si l’EOS 400D ne déçoit pas vraiment, nous étions en mesure d’attendre un appareil plus ‘ évolué ‘ que les concurrents. D’aspect extérieur, l’EOS 400D ne diffère qu’en quelques points discrets de son aîné 350D. L’aspect le plus visible à la première prise en main reste l’écran LCD (6,35 cm, 230 000 pixels) qui grignote une bonne partie du dos de l’appareil. Celui-ci a le bon goût d’être relativement bien lisible, même en plein soleil. Un bon point salvateur, car cet écran est désormais la tour de contrôle de l’appareil. L’afficheur LCD situé sur le dessus du reflex s’efface au profit du généreux écran arrière qui regroupe désormais toutes les informations de prise de vue (vitesse, ouverture, sensibilité ISO, mode programme, correction de l’exposition, balance des blancs, mesure de la lumière, taille de l’image, collimateur autofocus, charge de la batterie, compteur de vues). Si l’affichage ‘ grande taille ‘ est pratique, il est dommage que Canon n’ait pas proposé un système plus abouti qui aurait permis de modifier les paramètres directement sur l’écran (comme sur l’excellent Olympus E-500), quitte à garder un système de double-commande avec des boutons d’accès direct. Ne boudons pas notre plaisir. Au final, cet écran rend l’utilisation du 400D très agréable et l’extinction automatique, à l’approche du visage, par l’intermédiaire de deux capteurs situés au-dessous du viseur, est une excellente initiative. Avec l’arrivée de ce nouvel écran, Canon propose également une nouvelle présentation des histogrammes avec l’affichage des valeurs RVB en plus de l’exposition classique. Une option qui peut paraître futile, mais qui permet de contrôler plus finement les valeurs d’une couleur bien saturée.Pour le reste, peu de changements. Le boîtier est en plastique, mais reste d’une belle finition et d’un contact assez agréable. Légèrement plus petit que le 350D, il tient bien en main, notamment grâce au dessin de la poignée sobrement modifié. Sur ce point, le revêtement de celle-ci aurait pu être davantage étudié pour assurer une meilleure adhérence. Canon s’obstine à orner sa poignée d’une seule molette alors que les concurrents (Sony Alpha et Nikon D80 en tête) permettent de modifier les paramètres avec les molettes avant ou arrière. Un petit plus sans doute peu onéreux et tellement plus pratique pour le mode M ou pour une configuration plus personnalisée. Le constructeur reste encore fidèle au format CompactFlash pour le stockage. En plein essor du format SD, un double compartiment aurait pu être intéressant pour effectuer une mise à jour tout en douceur (Nikon et Pentax n’hésitent pas non plus et ne proposent que le format SD). Un coup d’?”il dans le viseur permet malheureusement de confirmer les données de la fiche technique de l’appareil. Ce dernier est assez étroit avec un grossissement de 0,83 pour un capteur de taille APS. La visée est étriquée et ne servira que pour le cadrage (il faudra toutefois tenir compte de la précision à 89 %). Avec ce viseur, il est pratiquement impossible de réaliser une mise au point manuelle. Vous devrez donc vous fier au système autofocus, par ailleurs très performant. L’autre détail un peu rageant est l’absence de quadrillage d’aide à la visée que propose Nikon depuis le D70, qui est tellement pratique.

Autofocus précis

L’EOS 400D hérite du module AF du 30D. Le nombre de collimateurs passe de 7 à 9 et la finesse de détection est améliorée. Déjà très performant sur le 350D, l’autofocus du 400D est à la fois précis et rapide. Même en mode automatique (le boîtier choisit le collimateur pour la mise au point), l’appareil est rarement pris en défaut. En basse lumière, l’AF se débrouille très bien et, pour les cas vraiment extrêmes, il suffit de relever le flash pour obtenir l’assistance des éclairs. Une solution un peu brutale à mon avis, remplacée avantageusement chez Nikon par une petite lampe moins traumatisante. Reste à Canon d’équiper le 18-55 mm d’une motorisation ultrasonique pour obtenir un système autofocus rapide, précis et… silencieux.

Le ménage SVP

L’une des fonctionnalités les plus attendues et enfin disponible sur l’EOS 400D est le système anti-poussière. Pour compliquer le concept, Canon propose trois solutions. La première consiste en un traitement antistatique de la chambre noire ainsi que du filtre passe-bas protégeant le capteur. La deuxième fait vibrer ce filtre passe-bas afin de chasser les poussières ‘ rebelles ‘ qui auraient réussi à s’accrocher. Enfin, un système de cartographie et de correction automatique sur ordinateur (DPP 2.2) complète le trio. Ce dernier nécessite une prise de vue à blanc (sur une surface uniforme) afin de repérer les poussières avant une série de photos. Une pratique déjà présente sur d’autres appareils (le Nikon D200 notamment) et qui permet de traiter plus facilement les poussières grasses qui résistent malheureusement aux vibrations. Notez qu’il n’y a pas, contrairement au système d’Olympus ou de Pentax, de zones ‘ collantes ‘ qui permettent de capturer les poussières résiduelles. Le nettoyage s’effectue à la mise sous tension et à l’extinction de l’appareil, et dure environ une seconde. Bien sûr, pour plus de réactivité, cette option est débrayable et les vibrations s’arrêtent automatiquement dès que le photographe appuie à mi-course sur le déclencheur.

Qualité des images

Sur ce point, les progrès semblent assez mitigés. Certes, les 10 millions de pixels sont bien là et autorisent de sévères recadrages, mais la précision des images n’est pas en nette amélioration. En labo, les résultats obtenus par le 400D sont très proches de ceux du 350D, qui sont déjà très bons. Des mesures corroborées sur le terrain avec des photos très agréables, mais pas confondantes de précision. L’objectif est sans doute à l’origine de ces résultats. Le capteur à 10 millions de pixels nécessite une optique d’une précision diabolique et, si le 18-55 mm du kit n’est pas vraiment mauvais, il semble insuffisant pour tirer la quintessence du capteur. Le travail sur les couleurs est plus remarquable. Les nuances sont denses et riches, et fournissent des images très vives. Reste le prix. À 700 euros boîtier nu et moins de 850 euros avec un 18-55 mm (sur Internet), l’EOS 400D est un produit très agressif (avec 100, 200 voire 300 euros de différence avec la concurrence).

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Renaud Labracherie