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Le rêve est en marche

Les scientifiques alimentent des appareils électriques sans qu’ils soient forcément reliés à une prise par un fil. Pas de quoi encore supprimer tous les câbles de la maison…

La transmission de l’électricité sans connexion filaire n’est pas un fait nouveau puisque cette découverte a été faite au XIXe siècle. Mais faute de venir à bout des champs électriques élevés entre l’émetteur et le récepteur, aucune application n’est entrée dans notre quotidien. Les choses évoluent désormais. Les scientifiques se sont longtemps heurtés à ce problème jusqu’à ce qu’une équipe de physiciens du MIT (Mas-sachusetts Institute of Technology) trouve il y a deux ans une parade à cet écueil en ayant recours à des ondes électromagnétiques évanescentes (fugitives), non radiatives (absence d’émissions de radiations électromagnétiques). Ces ondes s’affaiblissant très rapidement, les chercheurs du MIT ont eu l’idée de faire entrer le récepteur en résonance avec l’émetteur. Le champ évanescent ainsi créé induit un courant entre les deux. Et les objets non résonants situés sur le trajet des ondes n’interrompent pas le signal, pas plus qu’ils n’absorbent l’énergie émise.Pour mettre leur idée en pratique, les chercheurs ont mis au point une paire d’antennes de cuivre de forme annulaire. L’une d’elles est reliée à une alimentation électrique, la seconde est branchée à une ampoule de 60 watts positionnée deux mètres plus loin. Alimentée en courant alternatif, la première crée un champ magnétique ‘ couplé par résonance ‘ à la seconde, ce qui induit un courant. Celui-ci parvient à allumer l’ampoule avec un rendement de 40 %. L’expérience a été réalisée avec des antennes de plus de 50 cm de diamètre. Selon les chercheurs, des dispositifs plus petits peuvent être finalisés de façon à alimenter à distance des appareils portables, sans nuire à leur rendement. Parallèlement, plusieurs entreprises prévoient le lancement de produits d’ici à la fin de l’année. Ces sociétés affirment qu’elles obtiennent aujourd’hui un taux de transmission largement supérieur à celui d’un branchement électrique, lequel souffre d’une déperdition de plus de 10 % sous forme de chaleur. Leurs applications sont conçues pour fonctionner avec un émetteur et un récepteur placés à moins de 5 cm l’un de l’autre. Par ailleurs, elles seraient fiables et inoffensives pour l’homme.Parmi ces entreprises, citons la société israélienne Powermat qui développe des films souples à induction magnétique. Ces films, que l’on positionne sur des tables, des étagères ou encore des murs, créent un champ magnétique localisé à l’aide d’une multitude de circuits électroniques. Lorsque l’on pose dessus un appareil équipé d’un badge récepteur, celui-ci communique avec le film connecté au réseau et produit un courant électrique.D’aucuns s’accordent à dire que l’électricité sera à plus ou moins long terme omniprésente et invisible grâce au couplage d’induction entre deux bobines électromagnétiques : l’une (bobine primaire), branchée sur le réseau et émettrice d’un champ magnétique, entre en résonance magnétique avec l’autre (secondaire), embarquée dans le dispositif électrique à alimenter. Le courant transmis par ondes électromagnétiques peut alimenter des appareils ayant besoin de quelques milliwatts à quelques kilowatts.Les applications possibles, qu’il s’agisse de téléphones mobiles, d’ordinateurs ou encore de véhicules, sont nombreuses, mais il faudra s’armer de patience avant d’en arriver là. D’autant que l’absence d’impact sur le corps humain devra être démontrée…

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Rémi Langlet