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Le numérique 24 x 36 deviendra un jour abordable

Chaque semaine, dans son journal, il traque les nouveautés qui feront notre quotidien de demain. Et comme il est passionné de photo et de vidéo, il nous dit tout…

Canon a laissé entendre que tous ses appareils photo numériques semi-profesionnels seraient désormais livrés avec un capteur d’images silicium 24 x 36, un capteur énorme pour un fabricant de semi-conducteurs, très difficile à réaliser sans défaut. L’annonce suscite pourtant, déjà, un immense espoir chez les passionnés, non seulement parce qu’ils entrevoient ainsi la possibilité de réutiliser leurs anciens objectifs, mais aussi parce qu’ils pensent que les prix, fatalement, vont chuter. Malheureusement, cette chute ne sera pas si fatale que ça. Car la performance, ici, n’est pas de créer des fonctions électroniques avec des puces de plus en plus petites (ou y intégrer plus de fonctions à coût constant), mais de faire baisser les coûts d’une puce qui a toujours la même sur face. Ce qui est beaucoup plus difficile. En effet, les puces sont réalisées par des techniques de photolithographie puis de gravure sur des disques de silicium (appelés tranches) d’un diamètre de 200 mm. Plusieurs puces sont gravées côte à côte sur ces tranches avant découpage. Suivant la surface des puces, une tranche peut en supporter des milliers ou… quelques-unes. En sortie d’usine, une tranche comporte une vingtaine de défauts importants à sa surface et coûte environ 1 000 dollars. Ces défauts affectent fatalement plusieurs puces. Ce qui n’est pas grave lorsqu’il y en a des milliers par tranche… mais le devient s’il y en a beaucoup moins – 23, en principe, si la puce mesure 24 x 36 mm. Or, réduire le nombre de défauts sur une tranche de silicium, c’est de la physique et non de la chimie ou de l’électronique. Les progrès ne peuvent donc se chiffrer qu’en quelques pourcent par an et non au rythme de 30 à 40 % l’an.Mais il ne sera peut-être pas nécessaire d’attendre trop longtemps. Car une puce comportant un ou deux pixels morts sur quelques millions pourrait tout de même être utilisable. Il suffirait pour chacun d’eux de repérer son emplacement lors du test, puis de faire faire au processeur un calcul de moyenne d’intensité lumineuse des deux pixels adjacents lorsque le pixel défectueux est lu. Normalement, le résultat devrait être invisible par le commun des mortels. Mais c’est une tâche de plus à faire accomplir au processeur… Une tâche qui, à terme, se glissera toutefois assez facilement dans son programme de travail. Car noublions pas que les processeurs multiplient par quatre leurs performances tous les trois ans !

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Jean-Pierre Della Mussia