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La guerre se déroule aussi sur le Net

A l’instar des télés, Internet s’est aussi mis à l’heure de la guerre. Depuis le début du conflit, le réseau est devenu incontournable pour qui cherche…

A l’instar des télés, Internet s’est aussi mis à l’heure de la guerre. Depuis le début du conflit, le réseau est devenu incontournable pour qui cherche des informations.Les vedettes du moment sont les sites d’actualité. A commencer par la chaîne qatarie Al-Jeezira (www.aljazeera.net), pendant arabe de CNN. Trois jours après le début du conflit, l’audience américaine de la chaîne avait bondi de 2 000 % et arrivait en tête des mots les plus recherchés sur les moteurs de recherche. Mais tous les sites d’information ont vu leur score d’audience exploser, spécialement aux Etats-Unis où on les consulte notamment pour trouver des informations non diffusées par les journaux. Le conflit a également donné un coup de fouet au phénomène des weblogs. En l’occurrence, il s’agit de ‘ warblogs ‘, des journaux personnels qui racontent le quotidien de la vie pendant la guerre, d’un côté comme de l’autre.Quelques-uns parviennent même à faire de l’ombre aux médias traditionnels. Kevin Sites, un correspondant de CNN en Irak, en a fait les frais, puisqu’il s’est vu ordonner par son employeur la fermeture de son blog.L’autre phénomène qui gagne du terrain, c’est le cyberactivisme, désigné de plus en plus par le terme ‘ hacktivisme ‘. Selon un site spécialisé, 20 000 attaques de sites auraient été enregistrées sur les dix premiers jours du conflit. Du côté des anti-guerre, les pirates ‘ pacifistes ‘ prennent en priorité pour cible des sites américains (les deux tiers des attaques), gouvernement aux ou militaires, et aussi des firmes célèbres. Mais pas seulement. Ainsi, le site du parti populaire du premier Ministre espagnol, embarqué aux côtés des Américains, a dû fermer, noyé sous un flot de 100 000 courriels ! Du côté des proguerre, c’est la ruée vers Al Jeezira. Tous les moyens sont bons pour l’empêcher d’émettre : banderoles à la gloire de l’Amérique, redirection vers des sites pornos, inaccessibilité totale. A tel point que le lancement en anglais de la chaîne, prévu fin mars, a été repoussé d’un mois. Les pirates ne sont pas les seuls à s’exprimer. Simples internautes ou encore graphistes professionnels sont déchaînés. Ils utilisent Internet pour exposer leurs plus belles créations, parodies d’affiches, de logos ou de pubs. Un concours de ‘ bannerstrike ‘ a même été lancé pour inciter les internautes à exposer des bannières anti-guerre sur la toile (www.bannerart.org).Cette liberté de ton, les protestations et surtout la diffusion incontrôlée d’informations ne sont pas du goût de tout le monde, spécifiquement en ces temps de guerre.Le 25 mars dernier, le président George W. Bush a signé un décret lui permettant de classer ‘ Top secret ‘, à tour de bras, les informations jugées d’ordre stratégique et des affaires scientifiques et technologiques. Reste à savoir si ce décret pourrait un jour avoir une incidence sur ce qui se raconte sur Internet. En attendant, la liberté dexpression reste entière

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Hervé Cabibbo