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La gestion des droits numériques

Afin d’empêcher la diffusion illégale de fichiers musicaux, les sites de vente de musique en ligne ont recours à un puissant dispositif anticopie : la DRM. Visite guidée au c?”ur des systèmes de protection des fichiers
multimédias.

Enfin ! Depuis le mois de juin, les internautes soucieux de télécharger de la musique en toute légalité ­ c’est-à-dire en payant ­ ont accès à plusieurs sites de vente de musique en ligne. L’iTunes Music Store d’Apple, VirginMega
et, depuis peu, Fnac Music (voir notre Evénement dans ce numéro). Si ces offres de téléchargement légales ont pu voir le jour, c’est en partie grâce à la technologie DRM (Digital Rights Management ou gestion
des droits numériques) qui permet d’empêcher la diffusion illégale des fichiers musicaux vendus en ligne.Le principe ? Eviter que la diffusion d’une ?”uvre numérique échappe au contrôle de son auteur ou de ses ayants droit (producteur, éditeur, distributeur, maison de disques, etc.). Plus question de télécharger, d’écouter, de
copier ou de partager un fichier musical sans avoir obtenu, au préalable, l’autorisation de son propriétaire… le plus souvent, moyennant finances. La DRM fonctionne en deux temps. Tout d’abord, des droits (ce que l’utilisateur peut et ne peut
pas faire) sont fixés pour chaque fichier musical. Puis, le fichier et les droits qui y sont rattachés sont cryptés à l’aide de puissants algorithmes, afin d’éviter toute tentative de piratage. Le fichier ainsi protégé peut alors être diffusé en
toute sécurité. Il n’est lisible que par un programme compatible avec la technologie DRM, qui vérifiera que l’utilisateur possède bien toutes les autorisations requises avant de le décrypter. Mieux : la DRM permet aussi de fixer les droits
d’accès au fichier en fonction du matériel utilisé.Ainsi, une chanson pourra être écoutée sur l’ordinateur à partir duquel elle a été acquise et uniquement sur celui-là. Pour l’heure, la DRM est essentiellement employée dans la musique en ligne. Mais tous les types de fichiers (films,
livres électroniques, PDF, etc.) peuvent, théoriquement, en profiter, et être ainsi protégés. Et de nombreux éditeurs de logiciels ont déjà développé leur propre technologie de DRM. Rien que pour les fichiers musicaux, on trouve Windows Media de
Microsoft, FairPlay d’Apple ou encore Helix de RealNetworks. Ce qui pose quelques problèmes de compatibilité (voir encadré), car pour lire chaque forme de DRM, il faut disposer du logiciel ou du matériel de lecture adapté.

Le PC de demain sera DRM

Toutefois, la sécurité des dispositifs anticopie actuels basés sur la DRM n’est pas totale. FairPay, la DRM d’Apple, a été rapidement décortiquée par des pirates qui ont diffusé un logiciel (PlayFair) permettant de supprimer toutes
les protections attachées aux fichiers téléchargés sur l’iTunes Music Store. Afin d’éviter la moindre faille susceptible d’éliminer la protection du fichier, la DRM va évoluer pour s’intégrer directement au matériel. Microsoft est déjà prêt, avec
son dispositif Secure Audio Path. En ajoutant du ‘ bruit ‘ à la musique, ce système évite qu’elle soit détournée lors de son transit entre Windows Media Player et la carte son. Seule cette dernière, si
elle est compatible DRM, est capable d’éliminer le ‘ bruit ‘. La société de Bill Gates va même plus loin, en se réservant un droit de ‘ révocation ‘.
Concrètement, l’utilisation de programmes susceptibles de contourner la DRM pourrait être détectée par le système d’exploitation ou même le processeur, et entraînerait tout simplement l’impossibilité d’ouvrir le fichier. C’est sans doute le prix à
payer pour vivre dans un monde plus sûr.

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Benjamin Peyrel