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Intel lamine la concurrence

La nouvelle architecture processeur Nehalem tient ses promesses. Des configurations puissantes et efficaces dans un environnement multitâche. moyennant finance…

En ces fêtes de fin d’année, certains ne résisteront pas à l’idée de s’offrir un PC équipé de l’un des tout derniers processeurs d’Intel, le Core i7 (nom de code Bloomfield). Packard Bell et d’autres fabricants auront déjà positionné leurs premières offres dans les rayons des grandes surfaces. Depuis la mi-novembre, trois puces haut de gamme pour PC sont en effet disponibles, les Core i7 965,940 et 920. Cadencée à 3,2 GHz, la première correspond à la version Extreme et se veut un must en matière de puissance. Elle ne manquera pas d’interpeller les fondus de micro-informatique accros au graphisme, à l’encodage vidéo HD ou encore au design Web. Les deux autres affichent des fréquences respectives de 2,93 GHz et 2,66 GHz. Les prix à l’unité, eux, sont à la hauteur des performances promises : 1 000 euros pour le 965, 540 euros pour le 940 et 285 euros pour le 920. Autant dire que les premières configurations à embarquer ces puces ne seront pas forcément bon marché !Ces composants ont en commun d’être gravés en 45 nm et sont dotés de quatre c?”urs (autrement dit quatre processeurs en un) sur une même couche de silicium ou ‘ die ‘. C’est une première chez Intel qui assemblait jusqu’ici deux doubles c?”urs pour en faire un quadruple. Chaque c?”ur travaille avec un contrôleur mémoire intégré triple canal qui tire profit de la nouvelle mémoire vive DDR3 (sa fréquence de fonctionnement peut atteindre 1,6 GHz !). Dans un premier temps, le contrôleur sera couplé à de la DDR3 à 1 333 MHz ?” à installer par trois dans le PC ?”, garantissant une bande passante record allant jusqu’à 32 Go/s (chez AMD, les contrôleurs sont bicanaux et fonctionnent avec de la DDR2 d’une fréquence maximale de 1 066 MHz). Par ailleurs, Intel a maintenant recours à un bus série point à point, QPI (Quick- Path Interconnect), pour gérer les échanges avec les différents composants et périphériques du PC (disque dur, carte graphique…). Cette option permet de s’affranchir du FSB (Front Side Bus) de l’ancienne architecture, qui reliait le processeur au chipset central de la carte mère (Northbridge) et constituait un goulet d’étranglement dans la gestion des entrées-sorties (mémoire et périphériques).

Des incompatibilités matérielles

Les puces Core i7 disposent aussi désormais de trois niveaux de cache dont 8 Mo en L3 (ce dernier est commun aux quatre c?”urs). En outre, elles exploitent à nouveau la fonction Hyperthreading revue et corrigée par rapport à celle des Pentium 4 (voir ci-contre) et délaissée sur le Core 2. Mais leur nouveau socket les rend incompatibles avec les cartes mères pour Core 2. Pour passer à l’architecture Nehalem, vous devrez donc presque tout changer dans votre PC ou en racheter un. ‘ Avec cette architecture, le niveau de performance évolue de façon conséquente sans besoin d’accroître la fréquence processeur ‘, explique Damien Labourot, chargé des relations presse chez Intel. Pour parvenir à ce niveau exceptionnel de performance (voir nos tests Labo), Intel a en grande partie revisité le dessin de ses puces, tout en s’inspirant de celles de son concurrent AMD.Pour autant, les Core i7 ne seront pas l’arme absolue des ‘ gamers ‘. Depuis la sortie de Windows Vista et DirectX 10, la 3D est en effet devenue l’apanage des fabricants de cartes graphiques, le processeur central s’en tenant à des tâches considérées comme secondaires. Donc, même si le Core i7 est ce qui se fait de mieux sur le marché, les joueurs auront tout intérêt à investir dans une carte 3D. En revanche, si le processeur et la carte graphique tirent tous les deux la langue, il ne faudra pas hésiter à renouveler carrément son matériel… Mais ces trois premières puces ne sont que les prémices de la gamme Core i7. L’architecture Nehalem va servir de briques pour décliner l’offre du fondeur pour les portables et serveurs. ‘ Les processeurs pour serveurs sont attendus dès le premier trimestre 2009; quant aux versions mobiles du Core I7, elles seront disponibles au deuxième trimestre ‘, conclut Damien Labourot. Le renouvellement de la gamme sera achevé début 2010. L’architecture Conroe et les Core 2 Duo auront vécu. Reste à attendre la réaction d’AMD !

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Rémi Langlet