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Et mon droit à l’image, alors ?

Serons-nous un jour réduits à ne publier que des photos de fleurs, de libellules et de sommets enneigés ? On pourrait le craindre, à voir le…

Serons-nous un jour réduits à ne publier que des photos de fleurs, de libellules et de sommets enneigés ? On pourrait le craindre, à voir le luxe de précautions dont nous devons nous entourer avant de choisir une image prise dans la rue, voire une simple façade de bâtiment. Y voit-on des personnes reconnaissables ? Ont-elles donné leur accord ? Et si c’est un enfant, a-t-on bien l’autorisation des deux parents ? Le bâtiment est-il considéré comme une ?”uvre d’art et, dans ce cas, ne doit-on pas payer des droits à l’architecte ? La liste serait longue de tout ce qu’il est interdit de publier gratuitement et sans autorisation. Les heureux gagnants de notre concours photo le savent bien, que nous sommes obligés d’empoisonner pour qu’ils nous fournissent toutes les autorisations adéquates.Vous pensez peut-être que tout cela ne vous concerne pas. Détrompez-vous. Ces contraintes ne s’imposent pas qu’aux journaux ; elles touchent des millions de personnes : toutes celles qui mettent en ligne leurs photos sur Internet. Car, comme un journal, un site web ou un blog, dès lors qu’ils sont publics, c’est-à-dire libres d’accès, sont considérés comme des publications. Vous voulez montrer une série d’images du jardin du Luxembourg ? Évitez celles où l’on voit des statues plein cadre : le sculpteur, ou ses enfants, pourraient vous réclamer de l’argent. Vous affichez vos photos de vacances sur la plage ? N’importe quel baigneur qui se trouvait dans le champ peut vous attaquer pour non-respect de son droit à l’image… et même ce sympathique pêcheur qui a posé pour vous. Car le droit de photographier est une chose ; celui de publier des photos en est un autre.Heureusement, tout le monde n’est pas obsédé par le droit, et l’on trouve sur Internet des millions de photos théoriquement ‘ interdites ‘.Mais attention tout de même : si l’on se place cette fois du côté du photographié et non du photographe, il peut être fort déplaisant de se retrouver sur un site au seul motif que l’on se trouvait là lorsque n’importe qui a sorti son compact ou son photo-phone et a trouvé intéressant de mettre ses clichés en ligne… Ce qui arrive de plus en plus fréquemment. Si l’on doit déplorer l’abus que certains font du droit à l’image, dans le seul but de ramasser facilement de largent, il ne faut pas perdre de vue que le droit à la vie privée existe aussi, et pas seulement pour les ‘ people ‘ !

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Bernard Montelh