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Du côté obscur de la Force

Il y avait longtemps que nous n’avions parlé ici des fournisseurs d’accès. C’était bon signe ; leurs technologies et leur marketing venant à maturité, nous n’avions…

Il y avait longtemps que nous n’avions parlé ici des fournisseurs d’accès. C’était bon signe ; leurs technologies et leur marketing venant à maturité, nous n’avions plus à pourfendre leurs errements et leurs turpitudes. Certes,
ce journal se faisait toujours l’écho de hotlines injoignables, de résiliations difficiles, de délais déraisonnables.Rien que du banal, quoi. Et en regard du formidable développement du haut débit, rien de vraiment scandaleux… Sauf à considérer, bien sûr, que la banalisation de ces incidents est déjà en soi un petit scandale.Mais, à ce compte-là, on n’aurait parlé que de cela tous les mois ! C’était sans compter sur la formidable capacité des fournisseurs d’accès, dès lors que leur force grandit, à basculer vers son côté obscur !Même la prudente Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui refuse toujours de citer les noms de ceux qu’elle épingle, est sortie de sa réserve pour annoncer la
‘ mise sous surveillance ‘ de Noos-Numéricâble en particulier ?” il est vrai que les usagers en étaient venus à manifester devant ses boutiques ! ?” mais aussi de tous les FAI en
général. Le dossier que nous consacrons ce mois-ci aux litiges ne fait qu’en confirmer le bien-fondé. Mais voici en plus que, non contents de ne pas rendre à leurs abonnés le service qu’ils sont en droit d’attendre, certains s’amusent aussi à piquer
ceux des autres… en toute impunité (lire notre enquête Slamming, quand les FAI s’arrachent les abonnés). Eh bien non, tout cela n’est ni banal ni normal. Car du scandale du slamming à la persistance du spamming, qui
engorge nos boîtes aux lettres, en passant par la mise en ligne sauvage de toutes sortes d’?”uvres protégées par des droits d’auteur par toutes sortes de canaux ?” y compris le vertueux Google, coté en Bourse, qui numérise comme un voleur
ouvrages littéraires et journaux ?”, il n’y a qu’un type de prestataires à profiter du côté obscur d’Internet comme de son côté lumineux : les FAI. Car plus Internet sera attractif, plus ils vendront de forfaits. Et plus le Net sera
incontournable, plus il sera ‘ dangereux ‘… et plus ils vendront des services supplémentaires (antivirus, antispam, etc.).Attention, nous ne disons pas qu’ils le font exprès. Nous ne voulons pas non plus casser leur business. Nous pensons seulement qu’ayant la chance de pouvoir gagner sur tous les tableaux, ils pourraient au moins avoir un peu plus
d’égard pour les seuls qui payent : leurs clients.

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Bernard Montelh