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Deux outsiders très ambitieux

Ils ont osé : voici donc les deux premiers compacts dotés de 8 millions de pixels. Jusqu’ici, seuls, en effet, les bridges haut de gamme avaient…

Ils ont osé : voici donc les deux premiers compacts dotés de 8 millions de pixels. Jusqu’ici, seuls, en effet, les bridges haut de gamme avaient atteint ce chiffre, mais avec un capteur de surface plus généreuse (2/3 pouce). La sortie de ce nouveau CCD 1/1,8 pouce aux pixels nombreux mais minuscules est donc l’occasion pour ces deux marques ‘ outsiders ‘ de se démarquer un peu de la concurrence. En pratique, le gain en définition par rapport à un 6 ou même à un 5 mégapixels n’est pas énorme. Même si c’est un plus, le nombre de pixels ne fait pas tout, c’est la qualité d’image générale qui donne de beaux agrandissements. Passons donc au crible ces duellistes.

Qualités divergentes

L’Acer CR-8530 est le quatrième appareil présenté par le constructeur informatique, venu à la photo depuis seulement quelques mois. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il met les petits plats dans les grands : pour 299 euros, on a droit à une carte de 64 Mo, une housse en cuir et un manuel très complet. Le boîtier n’est pas en reste et, sous ses airs de Nikon Coolpix, il n’a pas à rougir face à des concurrents deux fois plus onéreux, du moins en matière de fabrication. Finition métal très soignée, compacité, écran géant et très détaillé de 6,35 cm, ergonomie et menus bien pensés, l’objet est plutôt réussi. Dommage que le viseur ‘ trou de serrure ‘ dénote un peu. Le Ricoh GX8, réplique conforme du précédent GX, n’est pas du tout logé à la même enseigne, malgré son prix un peu élevé. Ce boîtier lourd et taillé à la serpe souffre d’une finition pour le moins bâclée : trappe à piles, touches de commandes, fût de l’objectif, rien qui inspire vraiment confiance… En outre, l’écran est presque deux fois plus petit que celui de l’Acer. Dommage, car cet appareil possède de bons atouts, absents chez Acer : vrai grand-angle 28 mm, viseur plus large, griffe pour flash externe, fonction macro à 1 cm, mémoire interne de 16 Mo, mise au point manuelle, connexion USB 2.0, etc. Malheureusement, on s’aperçoit vite que le GX8 n’est pas souvent à la hauteur de ses ambitions et cumule même les tracas : charge du flash beaucoup trop longue, histogramme minuscule, branchement sur un ordinateur nécessitant l’installation préalable – et compliquée – du logiciel pilote (même sous Windows XP ou Mac OS X), blocage impromptu de certaines touches, format Tiff illisible sur Photoshop. L’utilisation de ce format demande d’ailleurs une patience certaine puisqu’il faut environ 20 s à l’appareil pour ‘ digérer ‘ un cliché et être à nouveau disponible. En JPeg, la rafale cumule à 3 images en 1,5 s et demande 15 s de récupération ! Sur ce point, l’Acer fait à peine mieux et se montre tout aussi léthargique.

Sensibilités insuffisantes

Si les fonctions du CR-8530 sont plutôt chiches, celui-ci a au moins le mérite d’être d’un emploi aisé : les menus sont clairs, et quelques raccourcis et pictogrammes bien disposés viennent faciliter les réglages, comme la touche ‘ contre-jour ‘ compensant l’exposition ou la fonction de sélection des images à supprimer. De plus, et contrairement au Ricoh, on a accès à de vrais modes P, S, A, M aisément paramétrables. Mais venons-en à la qualité des images : ces deux appareils se défendent plutôt bien dans l’ensemble, malgré quelques défauts spécifiques. L’Acer donne des clichés un peu plus précis, accuse moins de distorsion et de vignettage (normal, c’est un 36 mm), mais la fidélité des couleurs n’est pas son fort, surtout en lumière artificielle, où la balance des blancs s’affole un peu. Chez Ricoh, celles-ci sont mieux gérées à 100 ISO, mais trop souvent entachées d’aberrations chromatiques en grand-angle. Tout se gâte dès que l’on monte en sensibilité, ce qui n’est pas étonnant vu la petite taille du capteur, rarement synonyme de sensibilité. La philosophie de Ricoh est alors très étrange : alors que la qualité des images se dégrade fortement dès 400 ISO, l’appareil propose de monter jusqu’à 1600 ISO ! Chez Acer, on prend moins de risques : la sensibilité est tout simplement bridée à 200 ISO (et le temps de pose à 0,5 s), ce qui évite bien des déconvenues, mais rend l’emploi du flash obligatoire dès que la lumière devient faible. Heureusement, celui-ci se montre assez efficace.

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Julien Bolle