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Des jeux en quête de réalisme absolu

Après avoir soigné les décors et les personnages, les développeurs de jeux vidéo utilisent les lois de la physique pour atteindre un nouveau degré de réalisme. Explications avec trois titres majeurs qui sortiront dans les mois prochains.

Half Life 2en mars, Stalkeren avril et Doom IIIen été : les trois titres qui sortiront dans les prochains mois feront le bonheur des férus de jeux d’action en 3D. Mais ces productions vont surtout marquer l’histoire du jeu vidéo en portant le réalisme à un niveau jamais atteint. De fait, ces dernières années, les éditeurs ont cherché à améliorer l’aspect visuel de leurs jeux en peaufinant les graphismes ; décors réalistes avec textures ultra détaillés, apparence et mouvements des personnages, effets de lumière, de brouillard, de fumée, etc. : tout a été fait pour en mettre plein la vue.

Un rendu quasi cinématographique

Le réalisme des séquences préenregistrées (les scènes ‘ cinématiques ‘calculées à l’avance et projetées comme des vidéos) approche déjà la perfection, avec un rendu quasi cinématographique. Pour les scènes calculées en ‘ temps réel ‘pendant le jeu, au fur et à mesure du déroulement de l’action, un bout de chemin reste encore à parcourir. Mais déjà, les décors anguleux disparaissent, la puissance des cartes graphiques de dernière génération permettant de lisser le contour des objets complexes pour gommer le vilain effet d’escalier tout en leur appliquant des textures magnifiques. Certains graphistes s’offrent même le luxe de patiner les objets pour simuler les outrages du temps ! Bref, le rendu visuel est aujourd’hui suffisamment crédible pour que le joueur se sente réellement immergé dans l’univers virtuel où il évolue. C’est déjà le cas dans Half Life 2, Stalkeret Doom III, que nous avons pu voir en avant-première.Ce n’est plus qu’une affaire de temps pour que les jeux atteignent la qualité des films en images de synthèse. Les fabricants de puces graphiques estiment que dans huit ans, le rendu en temps réel des jeux en 3D sera comparable à celui des plus grosses productions cinématographiques, comme Le Seigneur des Anneauxou Star Wars. Leurs circuits réaliseront alors quasi instantanément des calculs qui exigent encore aujourd’hui des dizaines de minutes de traitement. En attendant, les développeurs de jeux mettent à profit la puissance des processeurs classiques d’ordinateurs personnels (du genre Pentium et Athlon) pour avancer dans d’autres directions. La plus spectaculaire ­ et la plus prometteuse ­ consiste à respecter les lois de la physique. Objectif : gommer les aberrations pour rendre les jeux aussi crédibles que les meilleurs films d’action. Finis les adversaires qui s’effondrent d’un bloc ou qui traversent le décor quand on les abat. Terminées les fragiles palissades qui résistent aux assauts d’une mitrailleuse à canon rotatif. Avant d’exploser, les grenades dégringoleront les escaliers marche après marche, comme elles le feraient dans la réalité.

Naturel et crédibilité

En utilisant des systèmes de simulation physique, les éléments du décor vont acquérir un comportement naturel et gagner en crédibilité. Certains pourront réagir aux actions du joueur comme de véritables objets. Associés à des paramètres physiques (poids, densité, élasticité, etc.), ils se déplaceront et se déformeront en respectant les lois de la nature, et pourront même servir d’accessoires, voire d’armes, au joueur ! Et on pourra déformer un matelas sous la pression d’un puissant canon à eau ! De même, l’intelligence artificielle va évoluer pour rendre les personnages des jeux très réels. On ne verra plus des guerriers virtuels attendant paisiblement leur tour quand on massacre leurs compagnons d’armes sous leurs yeux. Autant de progrès qui donneront une dimension inconnue aux jeux à venir… et qui devraient galvaniser l’imagination des développeurs, pour notre plus grand plaisir !

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Philippe Fontaine et Stanislas Odinot