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Conduite assistée par ordinateur

Bardée de caméras et de radars, la Lexus LS600h surveille la route comme le pilote et facilite la conduite. Nous avons essayé cette limousine hybride commercialisée depuis quelques semaines au prix de 130 000 euros !

Prenez place dans le confortable fauteuil en cuir crème, et relaxez-vous : vous êtes à bord de la LS600h, la limousine la plus sophistiquée au monde, une ode au ‘ droit à la paresse ‘. Plus besoin d’appuyer sur les pédales : la voiture accélère et freine d’elle-même. Seule corvée : tenir le volant, mais pour combien de temps encore ?Pour se placer dans la circulation sans aide humaine, la LS600h scrute la route. Fondu dans son pare-chocs, un radar millimétrique émet des ondes radio qui rebondissent sur la route en quelques millièmes de secondes. Un deuxième ?”il affine la vision : une caméra stéréo infrarouge numérise la route sous la forme d’un nuage de points. Un ordinateur analyse les images obtenues. Capable de distinguer voitures, camions, piétons, deux – roues et obstacles fixes, il identifie le véhicule qui précède et cale simplement la vitesse de la Lexus sur la sienne. Au volant, la sensation est magique : on a l’impression de jouer à un jeu vidéo. Sans aucune pédale à actionner, la conduite devient éthérée et sereine.La LS600h s’arrête même docilement derrière un véhicule qui stoppe au feu rouge ! La vigilance est toutefois de mise : le système peut cesser de marcher en cas de mauvaises conditions météo. Bien que ce régulateur de vitesse intelligent ait été conçu pour un fonctionnement sur autoroute, nous l’avons utilisé en ville sans défaillance. Cinq heures de routes urbaines laissent le conducteur étrangement frais.Confortable et silencieuse, la limousine de luxe n’a cependant rien d’un ange. Les performances annoncées sont proches de celles de la Porsche Boxter : 6,3 secondes pour passer de 0 à 100 km/ h. Inquiétant pour un véhicule de 2,7 tonnes : la LS600h tient-elle la route malgré tout ? Verdict après l’avoir soumise à rude épreuve sur un parcours semé de pièges :difficile de la mettre en difficulté. Son comportement demeure parfaitement sain, y compris sur les dos-d’âne placés en courbe.L’informatique y est pour quelque chose : grâce à une myriade de capteurs, la LS600h surveille le conducteur. L’un épie le degré de rotation du volant, un autre, la pédale d’accélération, un troisième, la pédale de freinage.

Souriez, vous êtes filmé

Les roues sont surveillées par des capteurs de blocage et de patinage. La stabilité de la caisse (ses inclinaisons latérale et longitudinale) est aussi sous contrôle. En quelques fractions de seconde, la Lexus détecte les man?”uvres dangereuses et dose le freinage puis l’accélération de chaque roue ; elle raffermit chaque amortisseur séparément et, si besoin, amplifie le coup de volant ou en réduit l’amplitude. Bref, elle corrige les erreurs du pilote !La limousine va encore plus loin dans la prévention. Elle filme en permanence le visage du conducteur :que le nez soit tourné de plus de 15?’, et le chauffeur est considéré inattentif (assoupi, focalisé sur le paysage, ou en discussion). La LS600h émet alors une alerte visuelle et sonore. Sans réaction du pilote, elle freine franchement, jusqu’à 30 % de la capacité maximale. Quand le choc devient inévitable, elle tend les ceintures et colle les appuis-tête sur le crâne des passagers.La Lexus LS600h est donc le porte-étendard d’une génération de voitures où l’électronique est omni-présente. Elle embarque plus de 40 processeurs logés en différents emplacements et reliés par un réseau informatique moderne, capable de transporter plusieurs messages simultanément, à haut débit, avec des temps de latence infimes. Face à elle, nos mascottes Twingo et 205 font figure de dinosaures à rouages métalliques, boutons mécaniques, et freins à câbles. Dans la LS600h, l’informatique s’est infiltrée absolument partout entre le conducteur et la mécanique. Les logiciels embarqués ont pris le pouvoir ! Daprès le cabinet Strategy Analytics, les voitures neuves embarquent désormais en moyenne 2 000 dollars de logiciels ?

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Nicolas Six